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L’acupuncture en élevage : une autre relation à l’animal

Les médecines naturelles intéressent de plus en plus les éleveurs. L’acupuncture permet de soulager, soigner et stimuler l’immunité de l’animal.
 L’acupuncture en élevage : une autre relation à l’animal

En février, la chambre d'agriculture propose deux sessions de formation, à l'initiation et au perfectionnement de la pratique de l'acupuncture en élevage.
Mikaël Morel, en Gaec avec son frère à Bény, est à la tête d'un troupeau de 70 Montbéliardes sur une SAU de 150 ha. Installé en 2018, il confie avoir découvert l'acupuncture par l'intermédiaire d'une amie elle aussi éleveuse laitière. « Je suis sensible à tous ces sujets au niveau humain. Je m'intéresse à toutes les médecines naturelles depuis l'adolescence. J'ai suivi la formation d'initiation à l'acupuncture en élevage proposée par la chambre d'agriculture début 2019 et cette année je m'inscris à la session de perfectionnement. Les applications sont assez larges. On est sur l'état de santé global de l'animal, en se concentrant sur le triangle de l'immunité : foie, reins, rate », explique l'éleveur. Et de poursuivre :
« En initiation, on apprend des choses très simples. Avec les règles de base de la médecine chinoise qui correspond aux bonnes conditions de vie des êtres vivants. Plus l'aspect « approche de l'animal » que j'ai trouvé particulièrement intéressant. On apprend à l'observer. S'il n'est pas serein il faut alors se mettre en condition « neutre ». Quand l'animal et l'éleveur sont détendus, là on peut intervenir. Aujourd'hui je n'approche plus mes vaches de la même manière. Ça a changé ma vision de l'animal ».

Applications concrètes et résultats

Mikaël Morel dit utiliser l'acupuncture principalement pour « des problèmes de non-délivrance, de boiteries et stimuler la reproduction ». « Je n'ai pas encore suffisamment d'années de pratique pour en être bien certain, mais j'ai constaté une évolution avec la pratique de l'acupuncture. Sur les boiteries il me semble que cela soulage l'animal. L'acupuncture permet de stimuler une zone qui peut être en défaillance. Et travailler sur tel ou tel point, en combinaison, permet de stimuler le système immunitaire global du bovin. Sur les vaches qui ne veulent pas donner leur lait par exemple, je vais stimuler un point précis vers le jarret, appelé le « point aspirine ». C'est assez rapide, environ dix minutes par vache », ajoute l'éleveur qui s'intéresse également de très près aux effets bénéfiques des huiles essentielles, des plantes et de l'ostéopathie.

S'initier aux gestes simples qui soignent

Les 17 et 18 février, la chambre d'agriculture propose une session d'initiation. Au programme : comprendre ce qu'est l'acupuncture et ses fondements. Développer sa capacité de diagnostic d'un problème sur l'animal. Apprendre certains gestes thérapeutiques et développer l'autonomie des éleveurs dans leurs pratiques (apports théoriques et mise en pratique par l'intervenant en élevage). La deuxième session, les 19 et 20 février, dédiée au perfectionnement, visera à approfondir ses connaissances et améliorer sa pratique, la découverte de nouveaux points d'acupuncture ainsi que des retours d'expérience des stagiaires.

Patricia Flochon