CHASSE
Les oppositions formulent leurs propositions sur la chasse

Le congrès de la Fédération nationale des chasseurs (FNC) qui s’est déroulé le 22 mars dernier a permis à plusieurs candidats de présenter leurs propositions. Avec un point de comparaison identique, celui du bilan du président Macron.

Les oppositions formulent leurs propositions sur la chasse
À deux semaines du premier tour de l'élection présidentielle, les propositions concernant la chasse permettent de clarifier de nombreux clivages parmi les candidats. ©FDC69

Comme le veut la tradition, la plupart des candidats à l’élection présidentielle se sont présentés sur l’estrade de l’amphithéâtre de la Maison de la chimie à Paris pour y présenter leurs idées. Tous, sauf Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon qui n’ont pas été conviés, et d’Anne Hidalgo, qui a préféré décliner. Pour mettre les candidats dans le bain, une note de dix pages leur avait été préparée par la FNC. Sous les applaudissements de la salle, Valérie Pécresse s’est prononcée, tout comme Éric Zemmour, en faveur de la création préconisée par la FNC d’un « grand ministère de la ruralité » réunissant chasse et agriculture. Au nom du Rassemblement National, Paul-Henry Hensen-Catta a toutefois souligné la difficulté de faire accepter une telle réforme au monde agricole, tout en estimant « absurde » que l’environnement, la chasse, l’agriculture, et la forêt soient gérés séparément.

Un soutien en opposition aux associations

Tous semblaient aussi avoir entendu les inquiétudes sur le financement des dégâts de gibier, tout en y apportant des réponses différentes. Alors que le Rassemblement National, par la voix de Paul-Henry Hensen-Catta, a proposé aux chasseurs de mobiliser le deuxième pilier de la Pac tout en soulignant la nécessité « que le monde agricole l’accepte », Valérie Pécresse a envisagé un financement public à hauteur de 50 % de l’enveloppe sans préciser l’origine des fonds. Éric Zemmour souhaiterait de son côté plafonner les indemnisations, quand Fabien Roussel propose d’intégrer les pertes dans la gestion des risques. Autre point sur lequel les chasseurs avaient interpellé les candidats : la pétition pour « la refonte du régime des dons et des donations » à destination des associations utilisant « des moyens illégaux contre des activités légales ». Un dossier sur lequel Valérie Pécresse n’a pas hésité à proposer que les activistes « soient déchus de la reconnaissance d’utilité publique ». De même, Éric Zemmour a promis d’appliquer « fermement » le délit d’entrave. Mais tous ces soutiens, comme les nombreuses critiques adressées par les candidats à Emmanuel Macron, ne sont pas parvenus à faire oublier le bilan d’un quinquennat jugé plutôt favorablement par les chasseurs. Car le président sortant, représenté par Marc Fesneau, ministre des relations avec le Parlement, a lui aussi l’oreille attentive aux préoccupations de la FNC. Plan biodiversité, réforme de la chasse, arrêtés sur les chasses traditionnelles… « Le président a fait en sorte qu’il y ait une attitude nouvelle vis-à-vis de la chasse », a-t-il insisté. Le ministre a aussi esquissé des propositions pour un éventuel second quinquennat : réformer le dispositif des dégâts de gibier, « ouvrir le dossier d’un accès plus rapide au permis de chasse », créer des permis « différenciés » ou encore valoriser « les heures de bénévolat des chasseurs pour les territoires et la biodiversité ».

I.L.