AVICULTURE
Volailles fermières de l’Ain : 1,38 millions de mises en place en 2023

Patricia Flochon
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Influenza aviaire, augmentation galopante des charges, amélioration des résultats techniques, réajustement des plannings de mises en place… retour sur les moments forts de l’assemblée générale du syndicat des volailles fermières de l’Ain.

Volailles fermières de l’Ain : 1,38 millions de mises en place en 2023
En 2023, la production sera quasiment identique à celle de l’année 2018. PHOTO/ PF

C’est à Attignat que s’est tenue le 26 mai dernier l’assemblée générale du Syndicat des volailles fermières de l’Ain. Son président, Lilian Morel, rappellera en préambule « le tsunami économique sans précédent causé par la guerre en Ukraine et ses conséquences sur la filière avicole », expliquant : « nous avons dû absorber et répercuter des hausses de matières premières comme nous ne l’avions encore jamais fait. En trois mois, l’aliment a augmenté de 117 €/t, soit 31 % ; hausse cependant minorée par le passage en aliment OGM à partir des mises en place de mai 2022. Le prix du poussin a suivi la même tendance, avec une augmentation de 24 % ». Sans oublier les coûts de l’énergie, main d’œuvre, frais vétérinaires et autres… Les abattoirs ont revalorisé les marges éleveurs de 35 € en septembre pour compenser le début des hausses liées à l’énergie. Et de préciser, quant aux résultats techniques : « Nous nous sommes particulièrement investis dans le suivi des marges poussin/aliment et avons trouvé des solutions lorsque nous avons constaté la régression des marges cou nu blanc avec la souche T551N. Un complément a été apporté à hauteur de 1,50 € du m² sur l’ensemble des lots mis en place. Depuis l’année dernière, la souche G657N est de retour dans les élevages. Les lots mis en place depuis le 13 mars sont nourris avec un aliment boosté pris en charge à 50 % par l’abattoir ». Un président qui n’insistera jamais assez sur « l’importance du retour des fiches d’élevage au syndicat, complétées avec des chiffres cohérents ». 
 
Influenza aviaire : objectif de vaccination à l’automne 
 
Pour autant, malgré tous ces écueils, le syndicat poursuit sa dynamique de produire des volailles de qualité, avec pour but de limiter au maximum les hausses afin de ne pas atteindre un point de rupture pour le consommateur. À propos de l’Influenza aviaire, Lilian Morel, ajoute : « Avec le Grand Ouest particulièrement touché, des filières partiellement anéanties, nous nous en sortons plutôt bien, avec seulement quatre cas proches de chez nous. Grâce au travail et à la prise de conscience de tous, notre mode de production, notamment les faibles densités d’élevage, le pire a pu être évité. Merci à chaque maillon de la filière qui s’est investi : les couvoirs, fabricants d’aliments, abattoirs, en ayant mis en place des procédures strictes de nettoyage/désinfection et organisation des tournées ; les éleveurs avec la mise à l’abri, le respect des mesures de biosécurité, les techniciens, la Chambre d’agriculture de l’Ain, les vétérinaires de la DDPP… ». La France envisage de vacciner à titre préventif les élevages commerciaux de canards sur tout le territoire national à l’automne 2023 (la stratégie de vaccination sera finalisée en juin). Tous les détails à retrouver sur : https://agriculture.gouv.fr/tout-ce-quil-faut-savoir-sur-le-plan-daction-vaccination-iahp-en-france
 
Un réajustement des plannings en 2023
 
La production reste stable, avec 1,513 millions de mises en place enregistrées en 2022, contre 1,458 M l’année précédente. Si chapons jaunes, poulardes et emplumé blanc enregistrent une belle progression (respectivement de 38,06 %, 58,64 %, et 137,25 %), la pintade accuse quant à elle une baisse de 15,42 % ; le cou nu blanc de – 50,45 % et le cou nu jaune de – 31,80 %.  En baisse également : la dinde, avec – 20 %. Pour 2023, l’estimation du nombre de mises en place est revue à la baisse, avec 1,382 M de poussins. Le début d’année aura été marqué par le réajustement des plannings, entraînant un allongement des vides sanitaires sur les cinq premiers mois. Toujours selon Lilian Morel, « la production est aujourd’hui identique à celle de l’année 2018. Avec l’amorce de la baisse du prix de l’aliment, nous espérons un retour à un niveau de prix plus raisonnable pour le consommateur et une répartition plus juste du niveau des marges, avec la mise en place de la loi EGAlim 2 au deuxième semestre 2023 ». Concernant le bien-être animal, et la formation obligatoire pour les éleveurs de volailles, le syndicat a organisé quatre journées de formation assurées par la Chambre d’agriculture. Il envisage également mettre en place début 2024 des demi-journées techniques pour répondre à la demande des éleveurs ; et de poursuivre la réflexion sur la réduction des coûts de l’énergie et de la main d’œuvre. 

Pulse, l’outil d’auto-évaluation de la biosécurité

Suite à l’arrêté du 29 septembre 2021, une évaluation annuelle du plan de biosécurité est appliquée. L’outil Pulse permet de cibler les points à améliorer à court ou moyen terme et propose des voies d’amélioration pour les éleveurs et les techniciens et permet d’évaluer la conformité des installations, dispositifs et pratiques d’élevage. Une fois réalisé, avec un niveau de conformité acceptable, il permet la mise en place de poussins dans les zones à risque sans l’obligation de visite vétérinaire. Le conseil d’administration du syndicat des volailles fermières de l’Ain a validé que pour les élevages situés dans les zones réglementées ou les lots sous APMS (Arrêté préfectoral de mise sous surveillance), les analyses nécessaires pour le départ des animaux à l’abattoir, ou pour la levée des APMS, soit pris en charge par le syndicat dans l’attente d’un soutien financier du Conseil départemental. Bien que le niveau de risque national soit passé en modéré le 29 avril dernier, de nouveaux cas réapparaissent dans le Sud-Ouest.

Chiffres clés du syndicat

59 éleveurs
128 bâtiments pour une surface totale de 49 607 m²
1,5 millions de mises en place
6 couvoirs, 6 firmes d’aliments, 5 abattoirs et 1 atelier de conditionnement