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Gaec des Feux Follets : la philosophie de l’excellence

Cette semaine on vous fait découvrir l'un des meilleurs élevages de Prim'Holstein du département, le Gaec des Feux Follets : Jennyfer, Bruno Basset, et leurs deux fils Quentin et Arthur, mordus de génétique.
Gaec des Feux Follets : la philosophie de l’excellence


A Villemotier, au lieu-dit Montfollet, l'exploitation laitière du Gaec des Feux Follets peut faire figure d'exemple pour tout jeune qui voudrait s'installer. Des bâtiments bien conçus, tant pour le confort des animaux que des éleveurs, une salle de traite rotative flambant neuve, et une vraie dynamique de développement du niveau génétique du troupeau. Pour mieux comprendre le parcours de cette famille de passionnés, il faut remonter au début des années 90. Bruno Basset reprend alors l'exploitation familiale et ses 25 vaches laitières de race Montbéliarde ; rejoint deux ans plus tard par son épouse en tant que conjointe collaboratrice. Au fil des ans, l'exploitation s'agrandit, avec la reprise d'exploitations voisines et l'arrivée de vaches Holstein qui viendront grossir le cheptel et permettent au Gaec de disposer de 170 ha de SAU. En 2009, Jennyfer s'installe comme associée à part entière et le Gaec des Feux Follets est créé. Cinq ans plus tard, durant l'hiver 2014, leurs deux fils, Quentin et Arthur les rejoignent pour poursuivre l'aventure. Décision est prise alors d'arrêter l'atelier volailles (créé en 1999) et de transformer le bâtiment en logement pour les génisses, suite à la reprise d'une exploitation de 50 vaches allaitantes Charolaises et la suite, ainsi que 70 ha supplémentaires...

1,5 million de litres transformés en AOP beurre et crème de Bresse

Aujourd'hui la famille exploite une SAU de 240 ha (dont 40 ha de blé et orge consommés en totalité par le troupeau), 70 ha de maïs ensilage (dont 10 ha de maïs épi), 30 ha de prairies temporaires, et 100 ha de prairies naturelles dédiées au pâturage. Les 160 laitières permettent de produire plus d'1,5 million de litres livrés à la coopérative d'Etrez pour la fabrication de beurre et crème de Bresse AOP. Sans oublier les 50 mères Charolaises pour la production de bovins viande vendus à Bovi-Coop. Le Gaec a investi il y a deux ans dans une salle de traite rotative de 28 places dans un bâtiment neuf. Dans le même temps, avait lieu l'aménagement du bâtiment existant (logettes, ventilation, Dac, bureau...). Pour un investissement global de 500 000 €, subventionné à hauteur de 20 % par la Région et le Feader. Des investissements qui concourent à la pérennité non seulement de l'exploitation, mais aussi de la filière. Car Bruno et Jennyfer se disent particulièrement attachés à leur laiterie, et reconnaissants de tout le travail accompli par sa direction et l'ensemble des éleveurs en faveur de l'AOP. « Nos jeunes se sont installés dans de bonnes conditions avec la laiterie. On était confiants pour l'avenir avec la production AOP », insiste Jennyfer.

 

Quentin et Arthur, mordus de concours et de génétique. La salle de traite rotative flambant neuve, achetée en 2018.

 

Performance et amélioration génétique constante

Début 2020, avec trois autres éleveurs du département, le Gaec a intégré la charte « Gènes Diffusion ». Objectif : mettre en place des embryons de toutes origines et de tous pays afin de créer de nouvelles souches de mères à taureaux et d'acquérir de nouveaux pédigrées par la voie femelle. « Arthur est vraiment mordu de génétique, très motivé pour faire de la transplantation et tirer le troupeau vers le haut. En plus, nous bénéficions d'une très bonne ambiance et d'échanges constructifs au niveau du syndicat Holstein de l'Ain pour progresser », confie sa maman Jennyfer. Le Gaec a déjà acheté dix embryons depuis le début de l'année à Gènes Diffusion, via Florent Chapon, inséminateur à AGS (Ain Génétique Service). « Nous projetons d'en acheter quatre à cinq tous les ans. Les femelles seront génotypées et éventuellement collectées ; et les mâles génotypés et rachetés s'ils sont prometteurs pour produire des semences. Cela permet d'avoir accès à des embryons de haute valeur génétique, et donc de progresser », précise Arthur.

De belles victoires en concours

Kalia, championne mamelle jeune et championne réserve jeune à l’Expo du Futur en 2019.

 

Dans la famille, c'est Quentin, 26 ans, qui a « la fibre des concours ». Avec son frère ils sont tous les deux passionnés pour emmener leurs meilleures vaches au plus haut niveau et les présenter sur le ring. Des efforts qui paient, récompensés par de nombreuses victoires, comme en 2019 à l'Expo du Futur, avec le prix Championne mamelle jeune et Championne réserve jeune, remporté par Kalia, une vache de cinq ans qui totalise 13 570 kg à 305 jours ; 39,1 de TB et 30,8 de TP, également sacrée Meilleure mamelle à la Journée paysanne de Gex l'an dernier. Sans oublier Jump, une vache qui finissait troisième à Cournon en 2018. Des concours auxquels Arthur et son père Bruno participent également avec leurs Charolaises, leur troupeau de 50 mères étant inscrit au Herdbook Charolais. Là aussi on vise la performance. Et le Gaec n'est pas peu fier de voir partir au mois d'août quatre de ses animaux à la vente aux enchères organisée par l'Union Charolais Croissance. Une belle consécration et une juste reconnaissance du travail accompli.

Patricia Flochon