Le 26 juillet dernier, le centre de sélection de Béchanne a inauguré ses nouveaux bâtiments, célébrant par la même occasion la naissance d’un nouveau souffle pour la filière Volaille de Bresse.
Après une longue période d’incubation, de nouveau repoussée début juillet par l’actualité politique, l’inauguration des nouveaux bâtiments du centre de sélection de Béchanne a enfin eu lieu. Pour l’occasion, les services de l’État et les représentants des Départements de l’Ain et de Saône-et-Loire, et des Régions Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté, ont été symboliquement invités à visiter l’un des quatre bâtiments flambants neufs. Conçus par le spécialiste avicole, BFC Constructions, ils accueilleront deux poussinières, un bâtiment d’élevage et un bâtiment de multiplication.
Un ravalement de façade à 2,7 M€ en comptant la rénovation des autres bâtiments, possible grâce à la contraction d’un prêt à hauteur d’un million d’euros, le concours du plan France Relance (à hauteur de 582 000 €), et l’engagement des quatre collectivités de l’aire bressanne, à hauteur de 162 500 € chacune.
Quatre collectivités réunies : « Un symbole fort »
« C’est une étape symbolique, exceptionnelle », soulignait avec verve Gilbert Limandas. Le président du centre de sélection de Béchanne a de quoi être fier. C’est la première fois que la pierre angulaire de la Volaille de Bresse voit les deux régions et les deux départements s’associer pour maintenir le fleuron de la filière. « Cette symbolique me plaît beaucoup : le fait que nous retrouvions l’ensemble des collectivités dans un élan commun », renchérissait Fabrice Pannekoucke, vice-président de la région Aura délégué à l’agriculture.
Le symbole d’une nouvelle ère dont la création récente d’une coopérative d’éleveurs de volailles de Bresse pour réorganiser la commercialisation de la célèbre AOC, le développement de l’activité de conservation de races anciennes de poules ou encore la fusion de Béchanne et des couvoirs de Bresse réunis ne sont que de connexes aboutissements. À noter également, la candidature de la Volaille de Bresse pour être inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco au titre de laquelle Jean Deguerry, le président du Département de l’Ain, a annoncé l’approbation récente d’une subvention de fonctionnement de 15 000 € par an de 2024 à 2026.
De quoi donner à Gilbert Limandas matière à s’enthousiasmer : « C’est le signe que la filière se prend en main. (…) C’est un symbole fort. (…) Nous ne doutons pas que d’autres apporteront leur soutien financier », appelait-il habilement du pied.
Une filière en besoin
À midi, réception était donnée chez les Chatard, dans l’écrin de verdure du Gaec de Bon repos à Viriat, pour célébrer l’avènement de cette nouvelle ère. Du moins peut on l’espérer car la Volaille de Bresse en a cruellement besoin. En quinze ans, les mises en place du centre de sélection sont passées de 1,5 million à 700 000, auxquelles s’ajoute une hausse des charges obligeant à augmenter le prix du poussin.
Avec ces nouveaux bâtiments, Béchanne entend être à la pointe de l’élevage avicole en matière de sélection mais aussi développer son activité de conservation de races anciennes de poules. D’ailleurs, le centre qui héberge déjà seize races accueillera bientôt la Poule meusienne et la Poule de Marans. Des échanges sont également en cours avec les abatteurs pour étudier la valorisation de ces races anciennes initialement destinées à l’ornement ; et des industriels pour la reprise des œufs assignés à la casserie (près de la moitié d’entre eux). Petit à petit Béchanne refait son nid.
Margaux Balfin