RACE A VIANDE
La Blonde vise la 1ère place dans le cœur du consommateur

Race d’exception, la Blonde d’Aquitaine bénéficiera dans les années à venir d’un programme de communication de grande ampleur visant à conquérir le consommateur. Rencontre avec le président du syndicat de l’Ain, Jean-Michel Durand.
La Blonde vise la 1ère place dans le cœur du consommateur

Cela fait 29 ans que Jean-Michel Durand, éleveur, sélectionneur, engraisseur à la Chapelle-du-Châtelard, préside le syndicat des éleveurs Blond'Aquit'Ain. Avec son fils Mathias, salarié de l'exploitation en attendant de s'associer dans les années à venir, il est à la tête d'un cheptel de quelque 300 animaux de race Blonde, dont 90 mères. Un élevage inscrit à l'OS (organisme de sélection) depuis 1985. « La Blonde d'Aquitaine m'a beaucoup apporté, et nous a permis, par le biais de la sélection, la participation aux concours, l'implication au sein de l'OS, de travailler dans le bon sens et d'avoir un élevage connu et reconnu en France et au-delà », explique ce passionné qui participe chaque année au concours national, en tant qu'éleveur, mais aussi en tant que juge (en 2015 en France et en 2014 au concours national espagnol de la Blonde à Salamanque). Une rigueur et une notoriété qui lui ont permis de vendre des reproducteurs à l'étranger, comme Evialis, à Cologne, par le biais de la station raciale, ou encore un autre taureau d'exception vendu au Portugal. Et d'autres, vendus en Suisse, au Luxembourg, et sur tout le territoire français. « J'ai toujours eu à cœur de partager cette passion pour la race et d'en faire profiter tous les éleveurs qui souhaitent avancer dans ce sens. D'où la création en 1990 du syndicat, non seulement pour faire connaître la race, mais aussi pour que les éleveurs puissent en tirer le meilleur, et partager les expériences. Nous avons des jeunes qui intègrent le syndicat qui sont vraiment extra. On a trouvé un nouvel élan », ajoute-t-il avec satisfaction.

Une appli pour les consommateurs, bouchers et éleveurs

Membre du groupe de travail « avenir viande » au sein de l'association nationale des éleveurs producteurs de Blonde d'Aquitaine, Jean-Michel Durand participe activement à la démarche innovante visant à booster la notoriété nationale à la race. Trois enquêtes, réalisées auprès des éleveurs, des bouchers en GMS et boucherie artisanale, et des consommateurs, serviront de base à un ambitieux de communication visant à redonner de la valeur ajoutée au producteur. Le projet sera lancé officiellement au salon de l'agriculture en 2021. Sur un panel de 1200 consommateurs interrogés, il ressort que 4 % des français connaissent la Blonde d'Aquitaine, sachant que seulement 23 % connaissent la Charolaise...
« Il y a donc un beau travail à faire sur notre produit viande. L'objectif étant de gagner en notoriété pour susciter la demande du consommateur », ajoute Jean-Michel Durand. Pour conquérir cette notoriété légitime, un food truck Blonde se déplacera dans les grandes villes comme Paris, Lille, Lyon, Bordeaux... C'est aussi la mise en place d'outils modernes de communication : supports et outils personnalisés pour tous les éleveurs, une application mobile assurant le lien entre consommateurs, éleveurs et bouchers, et deux marques nationales, propriété des éleveurs : Graine de Blonde pour les artisans bouchers et éleveurs en vente directe, et Blonde Prestige pour les bouchers à la découpe en grandes surfaces. Pour en savoir plus : www.avenir-viande-blondeaquitaine.fr

Sans cornes : les 1ers homozygotes sortiront l'an prochain

De retour du Sommet de l'élevage à Cournon, Jean-Michel Durand et son fils accueillaient le 5 octobre dernier sur leur exploitation deux délégations, allemande et belge. « Cette année, quatre élevages du syndicat ont participé au Sommet, se qualifiant de la 3ème à la 7ème place dans des sections d'une quinzaine d'animaux de très haut niveau ; l'occasion également d'échanger avec des éleveurs de toute la France, des étrangers, et de créer des liens intéressants », souligne l'éleveur. Sur la ferme « Blondes de Jeancourt », éleveurs belges et allemands ont pu admirer les magnifiques animaux, issus d'une sélection rigoureuse, des lignées d'exception, explications à l'appui sur le travail en cours pour développer le gène « sans cornes ». Ici, on développe le gène depuis six ans. Et l'éleveur de préciser : « Dès le départ nous avons travaillé le gène à partir de nos meilleures lignées. On espère sortir les premiers homozygotes à partir de l'an prochain. Cela a particulièrement intéressé les allemands qui ont déjà l'obligation dans certains lands de travailler avec des taureaux homozygotes sans cornes. En Belgique, le sans cornes devient également un vrai sujet. Nous avons aussi eu des échanges sur les façons de travailler l'engraissement. Les allemands sont très demandeurs de technique ».

Patricia Flochon