BUGEY
Le blaireau sévit dans les vignes

Margaux Legras-Maillet
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Julien Quinard, viticulteur à Massignieu-de-Rives, se dit impuissant face aux dégâts de blaireaux sur ses vignes alors que les viticulteurs tirent depuis longtemps la sonnette d'alarme. Témoignage. 

Le blaireau sévit dans les vignes
Féru de raison, le blaireau assène de lourds dégâts sur les parcelles viticoles. Photo/DR

Julien Quinard, viticulteur à Massignieu-de-Rives - avec son frère Sébastien, ils produisent des vins AOC Bugey issus de l’agriculture biologique sur quelques 14 ha d’un vignoble très morcelé -  ne mâche pas ses mots quand il s’agit de parler du blaireau. Le blaireau, une véritable angoisse pour ces viticulteurs passionnés qui tirent depuis longtemps déjà la sonnette d’alarme… Julien Quinard témoigne du sentiment d’impuissance et du ras-le-bol face à l’animal, grand amateur de raisin : « On nous demande de faire des déclarations, mais lorsque l’on constate les dégâts, c’est déjà trop tard. Sur l’ensemble de nos parcelles, on a de nombreux terriers, donc il faut absolument qu’avant la période hivernale des mesures de lutte soient prises. On sort d’une gelée historique. Si c’est pour au mois de septembre nous faire bouffer nos raisins, c’est intenable ; et avec des compensations financières minimes par rapport à la perte financière ». Sur la question de l’indemnisation, le viticulteur est intraitable : « On ne peut pas continuer à laisser nos cultures se faire ravager comme ça, ou alors il faut qu’on détermine la perte financière par rapport au prix de la bouteille. On fait de la transformation ! ». Et d’ajouter, une pointe d’exaspération dans la voix : « Il faut donner aux agriculteurs qui ont le permis de chasse le droit de tirer le blaireau. Il faut que l’administration agisse vraiment en amont pour faire bouger les choses, autrement, c’est la paysannerie qui va s’organiser d’elle-même ». 

Patricia Flochon