ELEVAGE
« A Paris, nos vaches devront avoir de la gueule »

La fédération Simmental Rhône-Alpes, Massif Central s’est réunie à Rignieux-le-Franc. L’occasion de faire le point sur les événements de l’année écoulée.
« A Paris, nos vaches devront avoir de la gueule »

Malgré la canicule, une quarantaine d'éleveurs avaient fait le déplacement jusqu'à la salle des fêtes de Rigieux-le-Franc pour l'assemblée générale annuelle. L'an dernier c'était dans le Cantal, cette année c'est dans l'Ain. Faire tourner les réunions, une tradition qu'aime respecter
« la famille » des éleveurs de Simmental. Une façon de se retrouver mais aussi de découvrir les exploitations des éleveurs adhérents. Dans l'Ain il est passé de 8 à 11 adhérents pour 486 vaches contrôlées. Loin derrière l'Aveyron et ses 2924 têtes mais avec une évolution notée de 2,1%. Le berceau de la Simmental étant le Grand Est.

La Simmental se porte bien

Serge Grange, président n'a pas caché qu'être d'éleveur était difficile. « Nous avons passé une année avec beaucoup de turbulences. Les associations nous ont fait du mal. Nous devons communiquer, faire passer un message clair sur notre  métier d'éleveur ». Le cheptel laitier fond comme neige au soleil en France mais la Simmental s'en sort bien, elle progresse. La fédération représente 45% des élevages et 47% des effectifs inscrits au national. Globalement le nombre d'éleveurs est en augmentation de 6% et le nombre de vaches de 3%.
« Nous enregistrons une augmentation de l'effectif alors que la montbéliarde et la Prim'Holstein sont en baisse. Certes, la qualité laitière est moindre que les autres races, mais c'est une viande d'exception, persillée que le monde entier reconnaît » a ajouté Serge Grange.

Retour sur les temps forts

Se retrouver entre éleveurs permet de faire le bilan des événements passés comme le Sommet de l'élevage mais aussi les perspectives à venir. Ils tissent les liens entre les éleveurs. Tous s'accordaient pour donner une mention spéciale au concours de Saint-Aman-des-Cots dans l'Aveyron, qui s'est déroulé le 1er mai dernier. « C'était dans un bel endroit, il a été exceptionnel en qualité et en quantité avec 86 animaux présents d'une vingtaine d'élevages différents, de la génisse de quelques semaines à la vache de 14 ans » dira Pierre Salleles éleveur président du département de l'Aveyron. Au programme aussi, le concours européen qui se déroulera en 2021 avec une centaine d'animaux présents.

Repenser le concours de Paris

Pour Serge Grange, « il faudrait une vraie réflexion autour de cet événement, afin qu'il soit un peu plus classe. Faire 4 sections n'était pas une bonne idée, surtout dans les 2 dernières. Nous ne devons plus montrer ces vieilles vaches qui ont des mamelles qui ne font pas envie. Présenter des vaches qui ont eu 6 à 7 lactations ce n'est pas bien ». Les éleveurs sont tombés d'accord sur le fait qu'il manquait d'homogénéité. Pour Claude Thiévon, président du syndicat l'Ain « le problème réside dans le fait qu'on veut mettre de la mixité, des vaches musclées. On ferait bien de mettre principalement des veaux. A Paris nous n'avons que 17 places. Il faut absolument choisir ». Rappel du président Grange à propos des photos.
« Inspirons nous sur ce que font les brunes. Il faut absolument prendre du temps pour bien placer nos vaches lors des séances photos, elles doivent avoir de la gueule ». Paris 2020 sera sans doute une nouvelle formule pour la race Simmental.

Yolande Carron

 

Parole d’éleveur

 

Claude Thiévon au concours de Paris.

La journée s’est poursuivie avec une visite du Gaec du Giroux, ferme familiale de Claude Thiévon qui possède 75 montbéliardes et 75 Simmental. « Mes parents avaient déjà de la Simmental. J’ai continué, c’est une race rustique, une bonne fromagère, elle est meilleure sur les taux cellulaires et donne une bonne valorisation bouchère, elle est musclée avec un poids plus lourd qu’une montbéliarde. Le prix des veaux est bon aussi. Nous valorisons au maximum cette race » a précisé Claude Thiévon.