SÉCURITÉ
Les campagnes restent sures

Le dispositif de surveillance des exploitations lancé en 2014 dans l’Ain par la profession agricole et la gendarmerie continue de porter ses fruits. Point de situation.
Les campagnes restent sures

Cent dix-huit faits délictueux ont été recensés en 2017 sur des exploitations agricoles de l'Ain. Un chiffre en légère progression par rapport à 2016 (105 faits). On note une prédominance de vols simples, c'est-à-dire commis sans effraction, pour du matériel, des matériaux, du carburant... « Derrière ces résultats, il existe un chiffre noir, qui correspond à des délits constatés mais qui n'ont, à aucun moment, été déclarés par leurs victimes. Dans tous les cas, j'incite les agriculteurs à déposer plainte », déclare le lieutenant-colonel Hervé Jaillot.
L'officier adjoint de commandement du groupement de gendarmerie de l'Ain est notamment en charge de la prévention de la délinquance ; il est aussi le référent agricole départemental. Depuis 2014, une convention a été mise en place avec les organisations professionnelles agricoles, chambre d'agriculture et FDSEA, afin de renforcer la surveillance des campagnes pour prévenir les actes d'incivilité et les infractions sur les exploitations. Elle a été lancée après une série de vols de volailles dans les fermes en fin d'année 2013.

Agriculteurs vigilants

Le dispositif de surveillance s'appuie sur un réseau d'une centaine d'agriculteurs vigilants, répartis sur tout le territoire. Un système d'alerte par SMS, géré par les organisations agricoles, permet ensuite de diffuser auprès de ces référents des messages concernant des faits constatés, qu'eux-mêmes rediffusent sur leurs secteurs, permettant de mettre ainsi un maximum d'agriculteurs à contribution et d'élargir la surveillance en un temps record.
En 2017, 6 SMS ont été envoyés, un seul pour l'instant depuis le début de l'année. « Même si nous devons revitaliser les SMS, afin de tenir les agriculteurs en alerte, ils doivent être envoyés pour des faits qui méritent d'être signalés : de gros cambriolages, des vols de machines agricoles, de matériels d'irrigation ou du démarchage agressif », explique le gendarme. Les vols d'engrais sont également très surveillés, pouvant servir à la fabrication d'explosifs. Ces faits donnent lieu à la création de fiches d'alerte au niveau du groupement.
« Nous gérons 20 000 crimes et délits sur l'ensemble du groupement. Les infractions commises dans les fermes sont peu nombreuses au regard de ce chiffre, prouvant que nos campagnes sont encore sures. Cela étant, nous devons nous en occuper et maitriser le phénomène, surtout à une période où les situations économiques des entreprises agricoles sont, pour certaines, fragiles », commente Hervé Jaillot. Cet intérêt marqué pour la cible agricole s'est traduit par la mise en place, au sein de la gendarmerie de l'Ain, d'un réseau de 28 gendarmes référents pour des faits commis sur les exploitations. « Le souci, c'est que des faits, de cambriolage, par exemple, sont connus longtemps après qu'ils se soient produits. La gendarmerie incite vraiment les agriculteurs à ne pas attendre et à déclarer le plus tôt possible. »

Sébastien Duperay

 

A NOTER

• Un seul numéro pour déclarer des faits sur les exploitations et dans les campagnes : le 17. Les appels sont gérés 24 h / 24 par le CORG (centre d’opérations et de renseignement de la gendarmerie).
• La gendarmerie propose des diagnostics gratuits pour détecter les failles et vulnérabilités sur les exploitations et donner des conseils de sécurité. Renseignements auprès des brigades de proximité.