PRINTEMPS DES VINS DU BUGEY
Une dixième édition très pétillante !
C'est sous un soleil radieux que s'est déroulée la dixième édition du Printemps des vins du Bugey le week-end dernier à Belley. Organisé par le Progrès et le syndicat des vins du Bugey, l'évènement réunit chaque année près de 5000 visiteurs. Après Lagnieu, Cerdon, Culoz, Ambérieu-en-Bugey, Ceyzériat, Artemare, Vaux-en-Bugey et Bourg-en-Bresse l'an dernier, le Printemps des vins a fait son grand retour à Belley, ville natale de Brillat-Savarin, célèbre pour son ouvrage gastronomique « la physiologie du goût ». Munis de leur kit de dégustation, les visiteurs ont pu déguster tout au long de la journée le Cerdon, le Bugey brut, le Chardonnay, la Roussette, le Manicle, la Mondeuse et le Pinot, le Montagnieu... présentés par une trentaine de vignerons de l'appellation. Une fête sous le signe de la convivialité, qui ne se départit pas de son succès, appréciée pour ses spectacles de rue, la cuisson en direct dans le four banal des tartes bugistes salées et sucrées (quelques 250 préparées cette année) ou encore son traditionnel défilé des confréries...
L'occasion pour la confrérie des commandeurs du Bugey d'introniser deux nouveaux membres. Le premier à recevoir cet honneur samedi a été Pierre Berthet, parrainé par Eric Angelot. Maire de Belley et 1er vice-président de la communauté de communes Bugey Sud, il a tenu à rappeler : « la confrérie des commandeurs du Bugey rassemble aujourd'hui près de 150 adeptes du bon vin et de la bonne chair ; une confrérie qui a su transformer un péché capital en vertu capitale », insistant sur le partenariat privilégié entretenu avec le syndicat des vins du Bugey, « acteur incontournable du territoire ». Second nouveau commandeur d'honneur, René Vuillerod, président de la communauté de communes, a salué le savoir-faire et la passion des vignerons du Bugey.
Succès complet
Quant à Jean-Luc Guillon, qui a succédé en mars dernier à Eric Angelot à la présidence du syndicat des vins du Bugey, il se dit très satisfait par le succès de cette dixième édition : « La fréquentation est équivalente à celle de l'an dernier. On peut se réjouir de la bonne participation des vignerons, mais aussi des autres exposants qui sont venus avec de la volaille de Bresse, du Comté, des escargots..., et de nos partenaires comme la chambre d'agriculture et Aintourisme avec les grottes du Cerdon. Le repas de gala a également été très apprécié, de même que les commentaires sur les accords mets et vins de sommelière Caroline Daeschler ». Sur l'état de la vigne et la récolte 2018, il avoue « être confiant » : « je pense que nous allons échapper cette année au phénomène du gel. Il faut attendre le moment de la floraison pour voir le potentiel de la vigne. C'est encore trop tôt pour se prononcer ».
Un président qui place également de grands espoirs dans le label Vignobles & Découvertes obtenu par le vignoble du Bugey. « Cela va monter en puissance tout doucement. Nous misons sur le
« Fascinant week-end » en octobre et les offres touristiques seront de plus en plus étoffées », souligne-t-il.
Le syndicat poursuit un travail actif de communication pour accroître la notoriété de ses vins : « Pour les vins rouge c'est un peu plus difficile. Cela passe par des manifestations, des rencontres professionnelles, avec des sommeliers, des cavistes, des restaurateurs..., des salons professionnels. C'est un travail de longue haleine, avec l'objectif également de les attirer chez nous et de leur faire visiter nos caveaux et notre région ».
Patricia Flochon
Pierre-Yves Guilland, viticulteur à Flaxieu
Pierre-Yves Guilland fait partie des fidèles vignerons exposants du Printemps des vins du Bugey. A Flaxieu, la maison Guilland travaille 6 ha de vignes qui produisent en majorité du Chardonnay, mais aussi du Gamay, du Pinot, ainsi qu’un peu d’Altesse et de Mondeuse. « La mondeuse est un cépage rustique, qui donne un vin peu alcoolisé, mais il a tellement de tanin qu’il se conserve tout seul. On y ajoute très peu de souffre », expliquait-il samedi à un visiteur qui, son verre à la main, se disait agréablement surpris par la qualité des vins rouge du Bugey. « Il a souvent été critiqué, jugé trop acide. Pour moi c’est un vin de niche que j’essaie d’améliorer d’année en année. Lors des dernières vendanges j’ai ramassé le raisin très tard, ce qui permet de retrouver les vrais arômes. J’ai un bon retour de la clientèle. J’en manque quasiment tout le temps. Ça part tout seul », ajoute le viticulteur. Un cépage également très résistant : « c’est une vigne qui, comme les autres, a gelé l’an passé mais qui malgré tout a donné un rendement correct, alors que sur les autres cépages j’ai fait moins 50 % ». Poursuivant sur le Gamay, il confie : « il y a cinq à dix ans en arrière, le Gamay avait été boudé à cause de la mauvaise image donnée par le Beaujolais. Je produis des Gamays très fruités parce que je concentre les jus en faisant du rosé. C’est un vin agréable et apprécié. L’important, c’est de respecter le raisin, d’avoir de beaux raisins au départ et à l’arrivée on a forcément du bon vin ».P.F.
