Réaction
Myriam Gesler : « les terroristes ne gagneront pas »

Vendredi 28 septembre, l'abattoir Gesler, à Haut-Valromey, a été incendié. Choquée, la patronne, Myriam Gesler, n'a pas l'intention de baisser les bras et souligne l'élan de solidarité qu'a suscité ce drame.
Myriam Gesler : « les terroristes ne gagneront pas »

C’est dans la tempête qu’on reconnaît un capitaine. Bien que profondément affectée par « cet attentat commis par des gens sans courage », la patronne des abattoirs Gesler tient la barre ferme. « Parce que je suis en colère pour mes salariés et les éleveurs, qui en bossant jour et nuit, en ayant subi 3 mois de sécheresse, n’avaient pas besoin de ça. »

Les cendres encore fumantes, le renouveau s’organise.

Des solutions sont à l’étude, pour absorber le travail dans les abattoirs voisins : Corbas et peut être Bellegarde. Une équipe chevronnée a déjà été envoyée à Corbas pour honorer les engagements pris auprès des clients.

La salle d’abattage, relativement préservée, pourrait rapidement reprendre de l’activité. « On va essayer de mettre les locaux administratifs dans des préfabriqués et faire venir des chambres froides. »

Pas question de renoncer, face à ce qu’elle considère comme des terroristes. « Nous avons été victimes d’un acte lâche perpétré par des gens très organisés. Six départs de feu. Des gens encagoulés, vêtus de combinaisons d’après ce que l’on voit sur les vidéos : il ne peut pas s’agir d’un individu isolé qui aurait pété les plombs. »

"Ils se sont attaqués à tout un territoire"

Jamais elle n’avait reçu de menaces. Et quand bien même. « Ces gens-là ne gagneront pas. Nous ne nous laisserons pas faire et nous allons reconstruire cet abattoir. En s’attaquant à cet outil, ils se sont attaqués à tout un territoire. Une entreprise, c’est aussi des salariés qui vont au Proxi du village ou au restaurant, mes représentants qui dorment à l’hôtel... C’est toute une économie locale. »

"Un élan phénoménal de solidarité"

 Rares consolations dans ce drame : « qu’aucun de mes salariés n’ait été blessé et aucun animal ne soit mort dans d’horribles souffrances. Les terroristes n’ont pas hésité à mettre le feu à côté d’une cuve de fuel. Si elle avait pris feu, les animaux auraient littéralement explosé » s’indigne la chef d’entreprise.

La mobilisation rapide des élus de la région et du département l’a touchée.

Plus encore celle des éleveurs et des habitants du secteur, venus à la rescousse sitôt l’alerte donnée.

« Nous avons assisté à un élan phénoménal de solidarité de la part des éleveurs. Je savais qu’on pouvait compter sur eux mais ça dépasse tout ce que j’aurai imaginé. »

 

Etienne Grosjean

 

Retrouvez notre dossier complet dans l'Ain Agricole du jeudi 4 octobre.

 

Au sommaire :

 

- Retour sur les faits

- La région débloque 200 000 euros

- Témoignages d'éleveurs partenaires

- Réactions syndicales

- Christiane Lambert va se rendre sur place