VINS DU BUGEY
« Il faut espérer que 2018 soit une bonne année »

Le caveau Rondeau a décroché cette année une médaille d’argent au concours général agricole pour sa cuvée Cerdon 2017. Rencontre avec Bernard Rondeau, installé avec son épouse Marjorie sur l’exploitation familiale depuis 1998 à Boyeux-Saint-Jérôme.
« Il faut espérer que 2018  soit une bonne année »

Vous êtes un habitué du salon de l'agriculture. Combien de médailles avez-vous déjà remporté ?

Bernard Rondeau : « Nous présentons régulièrement nos vins au concours général agricole depuis 2003 et nous participons régulièrement au concours des Sept ceps à Bourg-en-Bresse. A Paris nous avons déjà obtenu huit médailles d'or et cette année la médaille d'argent. »

Comment définiriez-vous votre Cerdon ?

B.R. : « C'est un vin bien équilibré. On essaie de garder un bel équilibre entre sucre et acidité. C'est un vin frais, fruité, à boire jeune en apéritif ou au dessert. »

Quelle part représente le Cerdon dans votre production et comment commercialisez-vous vos vins ?

B.R. : « Nous avons 9 ha de vignes sur lesquels nous travaillons les cépages Gamay et Poulsard pour le Cerdon. Le Chardonnay est vinifié en Bugey brut. Le Cerdon représente pratiquement les deux tiers de la production. Nous produisons également un peu de vins tranquilles (rouge, rosé et blanc) mais nous n'en avons pas fait cette année à cause du gel. Nos vins sont vendus en direct au caveau, dans des caves à vins sur tout le territoire français ainsi qu'à quelques restaurants. »

Quel impact la gelée noire du printemps 2017 a-t-elle eu sur vos vignes ?

B.R. : « La gelée noire s'est abattue sur le Cerdon du 20 au 22 avril. Certaines années nous avons de la grêle, mais cela fait moins de dégâts car cela reste assez local. Un gel précoce fait moins de mal également ; en avril la vigne avait déjà bien poussé, de cinq à six centimètres. Une gelée noire de cette importance-là, nous n'en avions pas connu depuis 1991. Les jeunes pousses sont ressorties par la suite, mais moins fructifères avec donc moins de raisins et des rendements plus bas. L'an dernier nous avons fait 50 % d'une récolte normale. »

Votre trésorerie en a-t-elle souffert ?

B.R. : « En 2016 on fait une très belle récolte, donc nous avions un peu de stocks. Cela nous permet de jongler. Le problème, c'est lorsque l'on a deux années consécutives problématiques pour la commercialisation. Il faut espérer que 2018 soit une bonne année. Si l'on repart sur une année normale, ça ira. »

Comment se porte la vigne aujourd'hui ?

B.R. : « Pour l'instant nous n'avons pas eu beaucoup de froid. On est un peu plus en retard que l'année passée. Nous avons eu quelques gelées blanches mais c'est plutôt bien car cela évite que ça ne pousse trop vite. La vigne n'a pas encore bougé. S'il se met à faire chaud, ça va bientôt démarrer. Après, il ne faudrait surtout pas un gel tardif comme l'an dernier avec des températures qui étaient descendues très bas, jusqu'à - 6°C... »

Le Bugey a été labellisé Vignobles & Découvertes. Une opportunité que vous allez saisir pour votre caveau ?

B.R. : « On y réfléchit. L'appellation Cerdon bénéficie de la marque « site remarquable du Goût », portée par la route du Bugey. Nous sommes adhérents à la route du Bugey, c'est donc un affichage supplémentaire intéressant pour nos vins. Certains consommateurs y sont très attentifs. Pour le moment nous n'avons pas encore assez de recul, mais pour nous qui vendons bien au caveau, ça n'est pas négligeable et c'est une démarche complémentaire au label Vignobles & Découvertes. »

Patricia Flochon