ELEVAGE
La Blonde d’Aquitaine : une valeur sûre !

Facilité d’élevage, qualités bouchères, très bonne valorisation… la Blonde d’Aquitaine possède de nombreux atouts qui séduisent les éleveurs. Dans l’Ain, ils sont une quinzaine d’élevages à développer tout le potentiel de cette race d’exception.
La Blonde d’Aquitaine : une valeur sûre !

Malgré une année 2017 relativement calme, le syndicat des éleveurs Blond'Aquit'Ain fait toujours preuve d'une belle dynamique afin de promouvoir les qualités de la race. Sa quinzaine d'adhérents répond toujours présent pour présenter ses plus beaux animaux lors des concours. L'an passé, quatre d'entre eux se sont ainsi illustrés à Beaucroissant, remportant des 1er, 2ème et 3ème prix de section ainsi que le prix de meilleure reproductrice pour Gamistar, très belle vache suitée de 1170 kg, appartenant à Jean-Michel Durand, de la Ferme de Jeancourt, également président du syndicat. Cette même Gamistar terminait troisième de section à Sedan lors du concours national et européen des bovins de race Blonde d'Aquitaine. Jean-Michel Durand avait également emmené à Sedan Indur'Ain, un taureau qui a développé le gène
« sans cornes ». « J'ai présenté Indur'Ain dans le but d'étayer la réflexion européenne sur le sans cornes. Depuis quelques années des éleveurs individuels se penchent sur le sans cornes. Les tous premiers ont été les Danois. Nous sommes allés chercher des semences de Bravour et Adventous pour introduire ce gène. Indur'Ain est un fils de Bravour sur Gaspesie. Il est né chez nous il y a cinq ans. Cela va prendre plusieurs générations pour créer des lignées sans cornes. Nous avons déjà une douzaine de produits, dont sept génisses qui sont mises à la reproduction et trois jeunes mâles », explique Jean-Michel Durand. Produire du sans cornes oui, mais pour quels avantages ? Le président du syndicat ajoute : « cela répond à l'attente sociétale par rapport à l'écornage et cela permet de réduire les contraintes de travail sur l'élevage, sans oublier l'aspect dangerosité. C'est également un atout pour vendre des reproducteurs ». Cette année, Jean-Michel Durand participera en septembre au national à Moncoutant dans les Deux-Sèvres avec une vache suitée et une génisse (ou un jeune mâle). Des animaux qu'il fera également concourir à Cournon au Sommet de l'élevage en octobre.

 

Gamistar, de la Ferme de Jeancourt, 1ère de section et prix de la meilleure reproductrice au concours inter régional de Beaucroissant 2017.

Communication : un projet de grande ampleur

Lors de l'assemblée générale du syndicat, le 27 juin dernier, Kévin Manse, technicien de l'organisme de sélection de la race Blonde d'Aquitaine, a présenté le projet ambitieux de l'OS pour les années à venir. L'objectif : mieux faire connaître au consommateur les qualités de la race et surtout de sa viande. Trois enquêtes sont prévues afin de mettre en place une stratégie de communication efficace. La première, réalisée auprès des éleveurs est terminée. La seconde, qui a pour cible les bouchers devrait être lancée prochainement (400 bouchers de GMS et boucherie artisanale seront interrogés). La dernière étape visera près de 1100 consommateurs... Les résultats seront divulgués début 2019. Les éleveurs se disent fiers de leur race et 86 % d'entre eux (sur 470 interrogés) sont prêts à optimiser leurs coûts de production, adapter et optimiser l'alimentation du troupeau (84 %) et à mettre en commun des moyens de promotion et de communication locale (71 %). Moins connue que la Limousine, qui a pris une longueur d'avance en matière de communication, la viande de Blonde d'Aquitaine est particulièrement appréciée pour ses qualités bouchères : une viande persillée et goûteuse. Affaire à suivre...

Patricia Flochon