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Les syndicats de fonctionnaires claquent la porte

Alors que les versements des MAEC et des aides bio sont en retard, les syndicats de fonctionnaires ont claqué la porte d’une réunion avec la DGPE (ministère de l’Agriculture). Ils demandent toujours des moyens humains supplémentaires et de meilleurs outils de travail.

Les syndicats de fonctionnaires claquent la porte
Alors que les aides bio et des MAEC accusent plusieurs mois de retard de versement, les syndicats de fonctionnaires ont claqué la porte d’une réunion avec le ministère de l’Agriculture. ©Cheick_Saidou_agri.gouv.fr

La situation sociale ne s’améliore pas dans les services d’économie agricole (SEA) du ministère de l’Agriculture, alors que les aides bio et des MAEC accusent plusieurs mois de retard de versement. Une réunion de la formation spécialisée (FS) du conseil social d’administration (CSA) du ministère de l’Agriculture a été « écourtée », le 18 juin, sur décision des organisations syndicales, rapportent-elles dans un communiqué. « Face aux alertes répétées sur la situation dramatique des agents des SEA, réitérées encore ce jour avec vigueur par l’ensemble des organisations syndicales, l’administration n’a apporté aucune mesure concrète, aucune proposition immédiate, pour améliorer le quotidien de ses agents, déplorent les neuf organisations syndicales. Elle s’y était pourtant engagée au CSA Forêt et Agriculture du 14 mai. » Sur son blog, l’Unsa a précisé le lendemain que les syndicats ont obtenu l’installation d’un groupe de travail « consacré à élaborer des actions en réponse au mal-être ambiant qui secoue les SEA, sur la base du plan d’action mis en œuvre en 2015 ». Mais « les agents restent en attente d’actions concrètes qui vont changer leur quotidien : un vrai plan, clair avec des objectifs et des moyens », regrette la CFDT Spagri quelques jours plus tard, dans son compte rendu le 24 juin. « En lieu et place, ils reçoivent des balbutiements d’actions qui ne répondent pas à leurs préoccupations ».

50 à 70 % de dossiers instruits

La colère gronde depuis plusieurs mois. Le 13 mai, le SEA de la DDT de l’Isère s’était mis en grève. Un mois plus tôt, une lettre signée de cadres des SEA avait été adressée au ministre de l’Agriculture pour l’alerter sur « des conditions professionnelles extrêmement dégradées depuis 2023, auxquelles s’ajoute depuis janvier 2024 un contexte de crise et de tensions agricoles d’une ampleur exceptionnelle ». Du côté des agriculteurs, la vitesse de versement des MAEC et aides bio ne semble pas s’accélérer, malgré les annonces ministérielles. « La Pac 2023 est toujours en cours d’instruction et il reste dans chaque DDT plusieurs centaines de dossiers à instruire… », rapporte le Spagri, le 24 juin : « Les premiers retours font état d’un taux d’instruction de 50 % à 70 % des dossiers à la fin du mois, notre ministre annonçant plutôt du 90 à 95 %. » Concrètement, « certains d’entre eux ont un an de retard dans leur travail. La campagne 2024 commence et les dossiers, souvent complexes, du droit à l’erreur, vont bientôt pointer le bout de leur nez… », s’inquiète la CFDT.

M.R