SOLIDARITÉ
La MSA Ain-Rhône veut réaffirmer sa légitimité auprès de ses adhérents

Margaux Legras-Maillet
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La MSA Ain-Rhône affichait un bilan plutôt positif à la fin 2022 malgré une année mouvementée par le turn-over des équipes et la reprise progressive du travail en présentiel après deux années sous la Covid. Aujourd’hui, elle met le cap sur 2023. 

La MSA Ain-Rhône veut réaffirmer sa légitimité auprès de ses adhérents

Après un bref regard par-dessus l’épaule, le directeur de la MSA Ain-Rhône, Jean-Marc George, se sent plutôt satisfait de cette année 2022. « Cette année a été la reprise à un certain rythme après deux années de télétravail à 100 %, excepté pour l’accueil, ce que les gens oublient parfois. La MSA Ain-Rhône est restée classée parmi les meilleures caisses de la MSA en matière de performance. Malgré une perception contraire, tous les marqueurs sont au vert, les retraites ont toujours été payées à temps, etc. Nous avons continué notre mission de service public et nous reprenons avec un présentéisme donc nous ne subissons plus le télétravail. Nos collaborateurs sont en télétravail trois jours par semaine et en présentiel deux jours. » 
 
Défendre le régime de protection spécifique
 
L’année qui vient de s’écouler a également été l’occasion pour la caisse Ain-Rhône de définir un nouveau plan pluriannuel pour les trois prochaines années. « Nous avons trois piliers : la performance, c’est-à-dire de continuer notre mission de service public ; la proximité, en multipliant nos actions sur le terrain avec les élus ; ce qui doit nous amener à gagner en légitimité », précise Jean-Marc George. Pour le directeur de la caisse départementale, l’enjeu est de taille : défendre le régime spécifique de protection des agriculteurs. « En 2025, il y aura les élections, et ça nous fait souci parce qu’on observe une forme de désengagement. Il y a un certain fatalisme de la part des agriculteurs face à son propre régime de protection. On a toujours tendance à penser qu’il n’y a pas plus de social, qu’il n’y a pas plus de service personnalisé, qu’il n’y a pas plus de personnel proche de ses adhérents, mais ce n’est pas vrai », ajoute-t-il. Face au risque de la concentration puis de l’absorption in fine de la MSA par la caisse de régime général, Jean-Marc George, fait plutôt le pari que la défense du régime spécifique viendra de ses adhérents eux-mêmes. Encore faut-il les convaincre qu’ils y gagneront au change. D’autant plus, il ne faut pas le nier, que la MSA Ain-Rhône a connu au cours de ces deux dernières années plusieurs déboires dans le suivi des dossiers, avec de nombreux retards, le turn-over des équipes n’aidant pas. 
 
Vers un changement d’état d’esprit 
 
Pour tenir ses objectifs et changer la donne, la caisse n’envisage pas de réorganisation de fond du fonctionnement de ses équipes, et préfère miser sur un changement de culture d’entreprise. « Nous avons plutôt essayé de développer un état d’esprit, une culture. Nous ne sommes pas des fonctionnaires, l’idée c’est plutôt de dire « comment te faire ressentir que derrière ce dossier il y a un adhérent qui a besoin de toi ». La force de la MSA ce sont ses cadres. Il y en a une trentaine et ce sont de vraies locomotives. Ceux qui travaillent depuis des années à la MSA, font de la MSA et adhère à ses valeurs. Aujourd’hui, on a des jeunes qui arrivent et qui sont plus des mercenaires, ils sont là parce que c’est bien payé ou pour autre chose, mais il faut les convaincre qu’ils font quelque chose de particulier. Nous on ne cherche pas à être certifié, on veut être reconnu, et ce n’est pas du tout la même logique », souligne le directeur. Autre levier, le lien entre élus, collaborateurs et adhérents : « C’est vraiment une spécificité de l’Ain. Certes il y a les syndicats et les salariés en Conseil d’administration défendent leurs positions, mais sur le terrain, auprès des adhérents, il n’y a plus de différence », ajoute Jacqueline Charbert, directrice-adjointe. 
Quant à 2023, Jean-Marc George voit les choses en grand : « Je souhaiterais vraiment que la MSA participe à l’amélioration du quotidien, fasse partie du bonheur de ses adhérents alors qu’aujourd’hui on vit une période difficile. » 

Une prime inflation

À l’occasion des fêtes de fin d’année 2022, la MSA Ain-Rhône a souhaité soutenir ses adhérents les plus précaires. Dans le contexte économique actuel, un soutien financier a donc été apporté à ses adhérents, familles ou retraités, en situation de précarité. Une aide financière de 200 € a ainsi été attribuée à près de 3 000 personnes. Cette prime exceptionnelle a été versée avant les fêtes de fin d’année.

Des paniers pour les familles adhérentes à la MSA

Afin de conclure 2022 en beauté, et pour bien démarrer cette nouvelle année 2023, la MSA Ain-Rhône a lancé l’initiative « paniers solidaires », dans l’objectif de venir en aide aux familles bénéficiaires de l’ARS (allocation rentrée scolaire). Cette action consiste à distribuer des paniers de légumes sur différents secteurs du département, en partenariat avec Tremplin, une association venant en aide aux personnes en difficulté dans le domaine du logement, du travail ou encore de la santé. Des distributions ont déjà eu lieu à Villereversure, Châtillon-sur-Chalaronne, Châtillon-en-Michaille, Pont-de-Vaux, Étrez, Saint-Martin-du-Freux et Bourg-en-Bresse le mardi 21 décembre. Joëlle Morandat, présidente du Comité départemental de la MSA 01, Bernard Bouilloux, administrateur et Jean-Baptiste Fouda Eyene, animateur vie mutualiste à la MSA Ain-Rhône, ont figuré parmi les porteurs de projet. « L’idée est d’être toujours plus proche de ses adhérents, dans la solidarité », explique ce dernier. Et l’idée plaît ! Le retour des familles est positif. Mais le Père Noël s’est bien sûr aussi montré généreux envers les enfants, puisqu’eux aussi ont reçu quelques cadeaux...  

 

Ludivine Degenève