ÉTATS GÉNÉRAUX DE L'ALIMENTATION
Les députés adoptent le projet de loi

Le projet de loi issu des États généraux de l'alimentation a été adopté le 30 mai en première lecture à l'Assemblée nationale. Les réactions.
Les députés adoptent le projet de loi

Après 77 heures de débats et 2310 amendements examinés, dont 207 adoptés, le projet de loi issu des États généraux de l'alimentation a été adopté le 30 mai en première lecture à l'Assemblée nationale. 339 députés ont voté pour, 84 contre, 130 se sont abstenus. Le groupe La République en Marche (LREM) avait annoncé qu'il voterait pour. De même pour le Modem qui a annoncé voter pour «avec enthousiasme mais exigence». A droite, le groupe UDI a annoncé une «abstention d'alerte». De même, le groupe Les Républicains a annoncé qu'il s'abstiendrait, dénonçant un «verbe haut et des actes faibles». La Nouvelle gauche, la France insoumise et les communistes ont annoncé des votes contre, ces derniers dénonçant «des mesures marketing».

La FNSEA en partie satisfaite

Contactée par Agra Presse, la présidente de la FNSEA Christiane Lambert perçoit, dans le projet de loi issu des Etats généraux de l'alimentation adopté le 30 mai par les députés, « des points négatifs, positifs et d'interrogation ». Sur le volet économique et en particulier la construction du prix, l'éleveuse est « satisfaite que beaucoup de nos propositions aient été retenues » (« contrats en marche avant », « indicateurs fiables », relèvement du seuil de revente à perte, impossibilité de contourner les accords-cadres...).

Elle est en revanche plus réservée sur le second volet du texte, rendu « très négatif » par la suppression des ristournes sur les phytos et la séparation de la vente et du conseil. La FNSEA craint des charges supplémentaires pour les agriculteurs. Interrogée sur son vote de l'ensemble du projet de loi si elle avait été députée, Christiane Lambert répond qu'elle aurait voté pour son adoption. Elle salue particulièrement le travail des députés qui ont parfois voté contre l'avis du rapporteur ou du gouvernement.

La Confédération Paysanne désolée

Dans un communiqué de presse diffusé mercredi 30 mai, la Confédération Paysanne s'est dite désolée du vote par l'Assemblée Nationale d'une loi « bien trop loin de l'ambition des Etats Généraux de l'alimentation et de l'urgence pour le revenu paysan et la transition agricole ». Cette loi « consacre le désengagement de l'Etat sur les interprofessions », estime également le syndicat pour qui les députés sont restés enfermés « dans une idéologie selon laquelle le bon-vouloir des industriels et des distributeurs suffirait à mieux rémunérer les producteurs » en refusant d'inscrire la fixation d'un prix abusivement bas au niveau du coût de production ou l'arbitrage public des relations commerciales.

Si elle se félicite de la « montée en gamme de l'offre alimentaire en restauration collective » ou « la meilleure transparence des règles d'étiquetages », l'organisation appelle le Sénat « à faire preuve d'ambition pour la transformation du modèle agricole » et à ne pas « entériner les renoncements d'un ministre sans vision pour les enjeux agricoles ». Elle entend notamment défendre les amendements qu'elle a « gagnée » sur les abattoirs mobiles ou les PNPP.

Les ONG dépitées...

Du texte voté en première lecture à l'Assemblée Nationale ne ressort « ni les engagements pris durant les ateliers des Etats Généraux de l'Alimentation, ni les engagements du président Emmanuel Macron », ont averti dans un communiqué commun les 50 organisations représentant la société civile, rassemblées au sein de la « Plateforme citoyenne pour une transition agricole et alimentaire ».

Avec AgraPresse