REMPLACEMENTS ET EMPLOIS PARTAGES
« Nous pouvons embaucher 10 agents aujourd’hui ! »

Agri-Emploi01 organisait sa première assemblée générale le 24 juin. La jeune structure en charge de l’emploi agricole dans l’Ain a explosé tous ces objectifs. Alors qu’on prévoyait 4 emplois permanents à l’issue de la 1ère année, la structure compte plus de 40 agents dans ses rangs et recrute en permanence. Explications du président, Jean-Christophe Paquelet.
« Nous pouvons embaucher  10 agents aujourd’hui ! »

Pouvez-vous rappeler ce qu'est Agri Emploi 01 ?

C'est le nom du guichet unique de l'emploi agricole dans l'Ain. L'objectif est de mettre en relation les agriculteurs qui ont besoin de main-d'œuvre et des agents que nous recrutons. Cela comprend un volet « service de remplacement », quand les agriculteurs sont arrêtés, partent en vacances.... et un volet « emploi partagé », avec des agents qui travaillent dans plusieurs entreprises.

Combien d'agents employez-vous ?

Une bonne quarantaine, pour 27 ETP.

Vous pensiez n'en recruter que 4 la première année. Comment analysez-vous ce décalage ?

La demande est énorme. Au-delà ce qu'on pensait au départ.

Comment recrutez-vous les agents et quels sont leurs profils ?

On joue sur tous les leviers : réseaux sociaux, annonces sur Le Bon Coin et d'autres sites, Pôle Emploi et les lycées agricoles. Les profils sont extrêmement divers, à l'image de nos métiers de l'agriculture. Ça va de 16 à 60 ans. On trouve des gens qui n'ont au départ aucune qualification, d'autres qui connaissent très bien leurs spécialités.

Vous êtes en recrutement permanent. Quels sont les métiers que vous avez plus de peine à trouver et comment expliquez-vous que ce soit si difficile, alors que vous n'exigez pas forcément de diplômes ?
A ma grande surprise, on a beaucoup de mal à trouver des chauffeurs de tracteurs. Vu le nombre de jeunes qui adorent le machinisme, je pensais qu'on en trouverait facilement. Finalement, c'est très difficile. Pourtant, quand on conduit un tracteur dans le cadre d'une exploitation, on n'a pas besoin de disposer du permis poids-lourds. Les problèmes de recrutement, c'est sans doute mal vu de le dire, mais je pense qu'une partie des gens ne veut pas bosser. Si nous avions 10 agents disponibles, on les embaucherait aujourd'hui même !

Parvenez-vous à trouver des agents de traite, sachant que c'est un métier qui suppose de morceler sa journée ?

A l'inverse des chauffeurs, on pensait avoir plus de difficultés dans ce secteur. La difficulté, c'est que le salarié ne doit pas être trop éloigné de l'exploitation, sachant que souvent, il doit faire deux allers-retours par jour. Finalement nous y parvenons plutôt bien.

 

Combien sont rémunérés vos salariés ?

Ça démarre au SMIC, mais il peut y avoir des primes ou autres bonifications. Si l'agriculteur ne propose pas de déjeuner, les agents perçoivent une prime-panier. Nous payons aussi tous les kilomètres effectués au-delà des 20km.

Que diriez-vous pour inciter quelqu'un à postuler ?

Déjà que ce sont des métiers super intéressants et super diversifiés. Et pour ceux qui songent à s'installer plus tard, le statut d'agent permet de découvrir différentes productions, différentes techniques et différents territoires. C'est un vrai avantage avant de songer à créer son entreprise.

Quelles sont vos priorités pour les mois à venir ?

Continuer à trouver des agents et à nous faire connaitre de tous les agriculteurs. Nous cherchons aussi des agents pour des travaux bien spécifiques, comme la ramasse des volailles ou la pisciculture. Sur ce dernier cas, nous allons essayer de mettre sur pied une équipe, capable d'intervenir sur les pêches d'étangs. Nous souhaitons aussi être plus présents dans le Pays de Gex et développer des formations à destination des employeurs, comme, par exemple « comment accueillir un salarié sur son exploitation ».

Etienne Grosjean

Répartition de l’activité 2018 par motif

Un numéro unique
Que vous soyez employeur ou demandeur d'emploi, contactez Agri Emploi au 04 74 45 56 91 ou sur [email protected]

Agriculteurs : vous avez tous droit à 14 jours de vacances

Tous ne le savent pas et pourtant : chaque agriculteur a droit à 14 jours dans l’année, à une aide financière pour prendre des congés. Cette aide se traduit par le remboursement de 50% du coût du remplacement sous forme de crédit d’impôt, ce qui signifie que chacun peut en bénéficier, y compris s’il est non-imposable.

Des aides au remplacement

De nombreuses aides peuvent être accordées pour le remplacement des agriculteurs. Elles concernent les situations suivantes : maladie, accidents, congés maternité et paternité, réunions en lien avec le développement agricole, formations, mandats syndicaux et autres responsabilités professionnelles, loisirs et congés (voir encadré). Les principaux soutiens financiers proviennent de l’État, la Région, le Département, la MSA et Groupama.