AVICULTURE
Les volailles fermières de l’Ain recherchent de nouveaux producteurs

Malgré une belle progression du nombre de mises en place en 2019 (+ 3,5 %, soit un total de 1,416 million de poussins), le syndicat des volailles fermières de l'Ain doit faire face à un nécessaire renouvellement des générations qui passe par de nouvelles installations et/ou création de nouveaux bâtiments. Sur les 54 éleveurs adhérents au syndicat, 20 % ont aujourd'hui plus de 55 ans.
 Les volailles fermières de l’Ain recherchent  de nouveaux producteurs

 Avant le confinement, son président, Michel Blanc, nous alertait déjà, lançant un appel :
« Un jeune éleveur s'est installé l'an dernier et un autre projet d'installation est prévu cet été. Cette année, cinq nouveaux bâtiments viendront étoffer la production, mais le besoin réel est de dix bâtiments supplémentaires pour répondre à la demande des abattoirs ». L'élevage de volailles fermières est une valeur sûre. Une filière organisée et efficace, avec à la clé de nombreux avantages : un revenu sécurisé de A à Z à ses éleveurs, avec un prix garanti, indexé sur le coût des matières premières, et une marge constante. En plus des aides auxquelles ils peuvent prétendre, les éleveurs bénéficient de formations et suivi par les fabricants d'aliments partenaires. Et Michel Blanc d'insister : « Nous sommes dans une zone de production favorisée. L'Ain est une terre à volailles. Cela peut-être un bon complément de la production laitière, bovins viande, ou encore des céréales ; et permettre l'installation d'un jeune ! ». Pour rappel, au syndicat des volailles fermières de l'Ain, on produit en majorité des cous nus blancs
(960 000), jaunes (275 000), pintades (135 000), chapons blancs et jaunes
(24 000), dindes (7 500), poulardes
(6 800), et oies (1 000). Des productions qui bénéficient de deux signes de qualité, gage d'excellence : l'indication géographique protégée (IGP) et le label rouge.

Pour tous renseignements, contacter la secrétaire du syndicat, Nelly Chanel :
04 74 25 77 03.
Patricia Flochon

Fabrice Raphanel, Saint-Didier-sur-Chalaronne : « En aucun cas je ne ferais marche arrière ! »

Fabrice Raphanel.

 

A Saint-Didier-sur-Chalaronne, l’exploitation de Fabrice Raphanel fait figure d’exemple au sein de la filière volailles. Lors de son installation, alors qu’il reprend l’exploitation familiale, il fait le choix d’arrêter la production laitière pour développer un atelier volailles. « L’exploitation étant au centre du village, les investissements étaient trop lourds pour la mise aux normes, d’où la décision de me reconvertir. C’est suite à un article paru dans l’Ain agricole que j’ai eu envie de me lancer dans la volaille », explique-t-il. Sur une SAU de 130 ha sur lesquels il cultive des céréales et élève des génisses Montbéliardes pour l’export, il a fait construire quatre bâtiments avicoles de 400 m² chacun. En août 2011, les premiers lots de poussins arrivaient sur le site... Dans ses bâtiments (d’une capacité de 4 400 volailles), il élève des poulets souche label cou nu blanc à pattes blanches et cou nu à pattes jaunes. Trois d’entre eux sont consacrés à la production pour le syndicat des volailles fermières de l’Ain et le quatrième au Groupement des aviculteurs de la Dombes (Gad).
Sécurité, rentabilité, souplesse de travail
Pour cet atelier volailles, l’investissement de départ a été de 75 000 € par bâtiment (l’éleveur ayant réalisé lui-même le terrassement), subventionné à hauteur de 25 %. Tous les conseils techniques lui ont été apportés par le fabricant d’aliments Soreal. Elevées en plein air, les poulets s’épanouissent sur 5,5 ha de parcours sur lesquels Fabrice a planté des acacias (vingt minimum par parcours dans le respect du cahier des charges) qui offrent l’ombre nécessaire au bien-être des gallinacées. Une production qui satisfait pleinement l’éleveur, tant sur le plan économique qu’au niveau de la souplesse de travail. « Cela me prend environ une heure par jour, jusqu’à deux heures lors des pics de travail : enlèvement des volailles, curage du fumier, lavage et désinfection et mise en place du lot suivant. L’avantage avec ce type d’élevage, c’est que tout est établi à l’avance, bien réglé. Une fois que j’ai mis mes poussins en route, c’est plaisant. En aucun cas je ne ferais marche arrière », précise l’éleveur qui dégage un revenu équivalent au Smic avec ses quatre bâtiments. Et de conclure : « Je peux dire que je suis heureux. Je m’organise comme je veux, avec juste la contrainte d’ouvrir les trappes à 9 h au plus tard les refermer à la tombée de la nuit. C’est une production qui demande de la technique, mais les souches sont rustiques et plus résistantes qu’en production standard ».

P.F.

Guillaume Félix, Confrançon : « On a la chance d’avoir un bon syndicat ! »

Bâtiments pintades de Guillaume Félix.

 

A 25 ans, Guillaume Félix, mise sur la production de volailles fermières. Pour l’heure salarié à mi-temps à la Cuma de Confrançon et l’autre moitié du temps sur l’exploitation familiale, il projette de s’installer au 1er décembre 2020. Pour cette future installation, l’Earl a investi 160 000 € en juillet 2016 dans deux bâtiments d’élevage (auto construits), subventionnés à hauteur de 60 000 € (PMBE - Région, et aides des partenaires de la filière : firme d’aliments Guillermin, abattoir Ronsard Bresse et syndicat des volailles fermières de l’Ain). Une production qui s’ajoute à l’élevage allaitant (broutards et veaux sous la mère) et les céréales. La volaille fermière de l’Ain, Guillaume Félix y croit dur comme fer :
« Il faut bien sûr être soigneux et rigoureux, mais ça marche très bien. On a la chance d’avoir un bon syndicat, c’est pour cela que j’ai rejoint le bureau. C’est très enrichissant et je ne regrette pas mon choix. C’est l’une des rares productions qui propose un prix sécurisé et la pénibilité du travail n’est pas importante. La filière est bien structurée, c’est tranquillisant. C’est un très bon complément de l’atelier vaches allaitantes ! ».

P.F.

Denis Didier, Saint-Etienne-du-Bois : « C’est plaisant et rémunérateur »

Fabrice Raphanel.

 

Au Gaec Ferme de Chaffoux, à Saint-Etienne-du-Bois, Catherine, Denis, et leur fils Sylvain, conjuguent production laitière et élevage de volailles fermières sur une SAU de 95 ha. C’est lors de l’installation de leur fils en 2013, qu’ils décident de diversifier la production. Pourquoi de la volaille fermière ? « On voulait faire un poulet de qualité. Avant de nous installer dans l’Ain, nous étions dans les Vosges où j’avais déjà élevé des volailles du même type pour une petite coopérative. Donc on n’était pas dans l’inconnu », explique Denis. Les premiers poussins arrivent en novembre 2014. Dans deux bâtiments, ils produisent des poulets cou nu pattes jaunes et pattes blanches, et quelques lots de pintades. Une production qui ne demande pas plus d’une demi-heure de travail par jour à Denis, excepté pendant les périodes d’enlèvements et de nettoyage ; pour un revenu de 400 à 500 € net par mois par bâtiment. « Les charges sont mutualisées entre les deux productions, volailles et vaches laitières. La volaille, c’est plaisant. Sans beaucoup de contraintes, ni de temps de travail. Nous sommes en intégration avec la société Guillermin qui nous fournit les poussins et l’aliment. Donc pas besoin d’avancer l’argent, et nous sommes payés 30 jours après l’enlèvement des poulets. Sur les parcours, nous avons planté des arbres fruitiers pour joindre l’utile à l’agréable », explique l’éleveur, tellement satisfait de ce choix qu’un projet est en cours pour un troisième bâtiment l’an prochain.

P.F.