PRODUITS ALIMENTAIRES
Négociations commerciales 2021 : nouvelle déflation

Le cru 2021 des négociations commerciales affiche, au grand dam des industriels, à nouveau une déflation, de l'ordre de 0,3 %.

Négociations commerciales 2021 : nouvelle déflation
A l'issue des négociations commerciales 2021, seuls les produits laitiers et les œufs bénéficient d'une hausse de tarifs.

« Le point d'atterrissage de la négociation commerciale 2021 des produits alimentaires vendus sous marque nationale est de l'ordre de - 0,3 % en prix 3-nets* toutes catégories de produits confondues », a annoncé le médiateur des relations commerciales agricoles dans un communiqué de presse publié le 20 avril. « L'exercice 2 021 se caractérise en premier lieu par une grande convergence des résultats émanant respectivement des distributeurs et des fournisseurs et par une faible dispersion des résultats entre distributeurs », complète la médiation. Dans le détail, comme l'année dernière, seuls les produits laitiers, incluant également le rayon œufs, bénéficient d'une hausse de tarifs (+ 0,5 %). Les produits frais non laitiers accusent une déflation de 0,7 %. Cette baisse résulte « principalement de la baisse des tarifs d'achat de la charcuterie du fait de la baisse des cours du porc », explique la médiation précisant « que hors charcuterie, la déflation est moins élevée ». Les prix d'achat des produits d'épicerie salée comme sucrée sont en baisse de 0,3 %, les surgelés de 0,7 %, les boissons non alcoolisées de 0,4 % et les boissons alcoolisées de 0,7 %.

Quelques axes d'amélioration

La médiation note toutefois deux points positifs dans ces négociations commerciales. Premièrement, que « la qualité de la négociation s'améliore globalement », grâce notamment à une « amélioration de la justification des demandes d'évolutions tarifaires ». Est également relevé que « les anticipations de chiffres d'affaires pour 2021 sont légèrement positives par rapport à un niveau 2020 très élevé du fait du transfert d'achat de la restauration hors foyer vers la distribution ». Ces résultats sont issus de l'Observatoire de la négociation commerciale annuelle, qui réunit sous l'égide de la médiation les différentes fédérations professionnelles concernées par la négociation commerciale annuelle (Ania, La Coopération agricole, Feef, Ilec, FCD et FCA). Ils n'intègrent pas les résultats des 41 médiations en cours après la date butoir du 1er mars et « qui ont abouti dans la plupart des cas à une évolution du prix 3-net légèrement plus favorable que celle observée globalement ». Leur prise en compte ne changerait cependant pas le tableau général observé, assure la médiation. « C'est une immense déception pour tous ceux qui travaillent au service de la souveraineté alimentaire », ont réagi les industriels dans un communiqué 21 avril. « La guerre des prix en rayons est en train de casser une agriculture, une industrie, et toute une filière », assurent-ils estimant que « plus de 7 milliards d'euros ont été détruits dans l'ensemble de la filière alimentaire depuis le début de la guerre des prix en 2013 ».

AJ

Le triple net (3-nets) correspond au prix réellement payé par le distributeur, après remise sur facture d’achat, remise de ristournes différées et de la coopération commerciale.