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L’ensemble de la région retrouve le niveau d’avant-crise Covid

Au quatrième trimestre de 2021, l’économie de la région Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) a poursuivi sa croissance avec une activité supérieure à celle de fin 2019, période d’avant-crise.

L’ensemble de la région retrouve le niveau d’avant-crise Covid
En 2021, 53 600 chantiers de logements ont débuté en Auvergne-Rhône-Alpes.

« Au quatrième trimestre 2021, l’activité économique, mesurée par le volume d’heures rémunérées par les entreprises, accélère nettement en Auvergne-Rhône-Alpes. Globalement, l’activité dépasse de 1,8 % celle de fin 2019 », indique l’Insee dans sa note de conjoncture publiée le 27 avril. Un constat favorable pour l’économie régionale qui voit son nombre d’emplois en hausse (+ 0,3 % en trois mois), soit plus de 3,1 millions de salariés à la fin de l’année 2021. Mieux encore, « le niveau d’emploi du quatrième trimestre 2021 dépasse de 49 000 salariés celui de fin 2019 (+ 1,6 %) avant que la pandémie ne survienne », souligne l’institut national. Ainsi, l’ensemble des départements d’Auvergne-Rhône-Alpes ont retrouvé leur niveau d’avant-crise. Il en est de même pour l’emploi intérimaire avec une augmentation de 7,8 % soit 8 500 emplois supplémentaires par rapport à fin 2019. Toutefois, des disparités existent : alors que l’Isère, le Rhône et les Savoie dépassent légèrement leur niveau (de + 1 à + 5,4 %), l’Ardèche est toujours en net repli (- 13,5 %). Cette année, dite de reprise, ne suffit cependant pas à l’emploi industriel pour retrouver ses couleurs d’antan. « 2 200 emplois industriels manquent encore, soit un recul de 0,5 % par rapport à l’avant-crise », précise l’étude.

Des secteurs d’activité résilients

En revanche, l’agroalimentaire (+ 5 %) et le secteur énergétique (+ 2 %) tirent leur épingle du jeu. Le secteur de la construction a connu une hausse de 3,8 % au quatrième trimestre de 2021, toutefois moins marquée que la tendance nationale (+ 4,7 %). Dans certains départements comme l’Ain (- 0,9 %), le Cantal (- 0,8 %) ou encore l’Allier (- 0,3 %), l’emploi est toujours en recul, contrairement à la Savoie ou au Rhône, où la dynamique engagée montre une croissance de plus de 1 %. Aussi, l’emploi dans le tertiaire marchand (hors intérim), qui représente notamment les activités d’hébergement, de restauration et de loisirs, a été très marqué par les mesures de restrictions sanitaires, en 2020 notamment. Le secteur a toutefois fait preuve de résilience pour réussir à dépasser le niveau de fin 2019 de 1,7 % (soit 22 200 nouveaux salariés). Un constat régional qui laisse toutefois entrevoir des écarts entre départements. Les Savoie, fortement touristiques, sont encore en recul par rapport à il y a deux ans (- 0,9 et - 0,3 %), tout comme la Loire (- 0,7 %). Le Puy-de-Dôme, le Cantal, l’Ardèche, la Drôme et le Rhône poursuivent quant à eux leur croissance (+ 2 %).

Le chômage perd du terrain

Dans ce contexte de croissance économique, le taux de chômage est en fort repli (6,4 %) à la fin de l’année 2021. Frédéric Lahi et Annelise Robert, responsables conjoncture à l’Insee, mentionnent même que la région Auvergne-Rhône-Alpes « renoue avec un taux de chômage proche de celui enregistré en 2008, avant la crise économique, un niveau rarement atteint lors de ces dernières décennies ». Certains départements, comme la Haute-Loire, le Puy-de-Dôme, la Loire et le Cantal, approchent même d’un taux de chômage au plus bas depuis vingt ans. Par ailleurs, la création d’entreprises a le vent en poupe. Au quatrième trimestre 2021, 31 000 entreprises ont été créées, notamment dans les secteurs de l’industrie et de la construction. « Sur l’ensemble de l’année 2021, 123 200 entreprises ont vu le jour dans la région, un record absolu », selon l’Insee. Du côté du logement, 64 800 permis de construire ont été délivrés en 2021 et 53 600 chantiers ont débuté, soit 12 % de plus qu’en 2020, un chiffre en évolution dans tous les départements d’Auvergne-Rhône-Alpes. Si l’embellie de fin d’année est à prendre en considération, la croissance régionale pourrait toutefois connaître un certain ralentissement en 2022, s’expliquant entre autres par la vague du variant Omicron en janvier.

Amandine Priolet