INSTALLATION
Valserhône : réflexion collective entre élus et agriculteurs

Patricia Flochon
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Le dialogue se poursuit entre élus et profession agricole. À Valserhône, ils étaient une petite dizaine la semaine dernière à venir s’informer et dialoguer sur le thème de l’installation/transmission, au premier rang des priorités de la politique de la Chambre d’agriculture.

Valserhône : réflexion collective entre élus et agriculteurs
Les élus à l’écoute de la profession agricole. Crédit Photo/ PF

Une demi-journée d’échanges et de dialogue entre élus et profession agricole, pour apprendre à mieux se connaître, appréhender les problématiques vécues par les agriculteurs, et appréhender les enjeux liés à l’agriculture sur leur territoire, voilà ce qu’était proposé le samedi 1er octobre dans les locaux de l’antenne de la chambre d’agriculture à Valserhône. Thématique du jour : l’installation et la transmission ; en présence de Lionel Manos, président du comité agricole de territoire montagne et Stéphanie Artaud-Berthet, présidente du comité d’orientation installation/transmission de la Chambre d’agriculture. Objectif visé : faciliter l’installation, accompagner la transmission, dynamiser le tissu entrepreneurial, renforcer les liens entre la collectivité et le monde agricole, créer des emplois et dynamiser les territoires ruraux. Un succès au vu de la participation de huit élus : les conseillers départementaux du canton, Guy Larmanjat et Anne-Laure Olliet ; Gilles Thomasset et Georges Bouvier, respectivement maires de Saint-Germain-de-Joux et Rossillon ; Marie-Christine Barthalay Do Porto, Evelyne Button et Carmen Real, conseillères municipales de la commune de Prévessin-Moëns ; ainsi que Michel Lejeune, conseiller municipal de Valromey-sur-Suran. 
 
L’anticipation, l’un des leviers clés de la réussite
 
Françoise Cortey, conseillère installation à la Chambre d’agriculture, leur a présenté les étapes clés d’une transmission/installation réussie. La création – reprise des exploitations est au premier rang des priorités de la Chambre d’agriculture. Pour devenir chef(fe) d’entreprise agricole, existe un dispositif à la carte, ouvert à tous, avec l’expertise de seize conseillers et conseillères de la Chambre d’agriculture dédiés à l’installation sur le département. Les grandes étapes : s’informer au Point accueil installation (300 porteurs de projet accueillis chaque année, 180 candidats à l’installation inscrits au RDI), évaluer ses compétences et se former (100 Plans de professionnalisation personnalisés dont 80 aidés), bâtir un projet solide (70 études d’installation par an, une DJA  moyenne de 35 000 €, investissement moyen : 400 000 € pour deux associés), s’installer et faire vivre son projet (90 installés de 40 ans et moins, 27 de plus de 40 ans, 54 suivis post-installation). « La clé de la réussite de l’installation, c’est aussi la prise de conscience très tôt du cédant pour bien anticiper son départ. C’est cette phase de transition et la rencontre entre cédants et repreneurs », insistera Lionel Manos. De cinq à trois ans avant la transmission, le cédant peut déjà enclencher le processus avec la réalisation de la déclaration d’intention de cessation d’activité agricole et prendre rendez-vous avec un conseiller du Point Accueil Transmission qui l’orientera vers les dispositifs d’accompagnement adaptés. L’autre étape cruciale par la suite sera, entre autres, de faciliter la transmissibilité de la ferme grâce au diagnostic Cédants. Dans le rang des élus, on s’interroge sur « comment on aide les néoruraux qui voudraient s’installer », ou encore sur l’épineuse question du prix du foncier agricole dans le Pays de Gex, qui décourage bon nombre de repreneurs potentiels. Beaucoup d’échanges également sur la valeur économique d’une exploitation et la question de la reprise de la maison d’habitation qui augmente la valeur globale. Au final, tous s’accordent à dire que le dialogue a été aussi instructif que constructif et que ces réunions sont à renouveler.