A Gravelles-le-Haut, sur la commune de Saint-Martin-du-Mont, les vendanges se sont terminées le 22 septembre. Nous sommes allés à la rencontre de Marcel Perinet, du domaine de la Dentelle, en pleine vinification.
Sur les hauteurs du village de Gravelles, Marcel Perinet élève 7 ha de vignes qui donnent un rosé pétillant, fin et délicat. Ce passionné du vin – premier sommelier de France en 1977 – est un amoureux de la terre. En 2011, il créé le domaine de la Dentelle. Son Cerdon, 100 % bio, élaboré à partir de la méthode ancestrale de vinification, ainsi que l’assemblage de deux cépages, le Poulsard et le Gamay, est renommé pour ses arômes fruités, sa couleur unique, la légèreté de sa mousse et la finesse de ses bulles. Un vin très prisé, qui s’exporte dans le monde entier : Japon, Etats-Unis, Europe du Nord, et même Taïwan depuis cette année.
Lorsque je retrouve Marcel Perinet au domaine, le 25 septembre, il est en pleine vinification. A Gravelles, les vendanges ont commencé le 12, pour se terminer le 22. Le raisin est récolté à la main par 30 vendangeurs. Ici, on ne connaît pas les problèmes de main d’œuvre rencontrés dans certains vignobles. Les vendangeurs sont fidèles et heureux de revenir chaque année. « Je vendange avec les mêmes depuis dix ans. Des vendangeurs qui habitent dans un rayon de 20 km autour de Bourg-en-Bresse. Quatre nouveaux nous ont rejoint cette année, autrement ce sont tous des anciens », explique le maître des lieux. Attentif au bien-être de ses vendangeurs, il précise : « J’ai supprimé les porteurs car c’était trop difficile. On a fait monter sur mon tracteur une benne autovidante, ce qui a permis d’alléger la charge de travail de manière considérable. J’ai deux chauffeurs qui conduisent uniquement les tracteurs. A part deux jours d’interruption à cause de la pluie, cette année les vendanges ont pu se faire toute la journée car le temps était clément. »
Un millésime 2024 de très belle qualité
Malgré les gelées d’avril qui ont entraîné une baisse de – 30 à – 40 % la production, les vignes ont été saines cette année, exemptes de mildiou et d’oïdium, et Marcel Perinet se dit satisfait. « Le gel a surtout touché les Poulsard. Le Gamay n’a pas gelé. Cette année j’ai 50 hl de production. Je me retrouve avec un super produit, une très belle qualité. Avec au départ peu de degrés (10,5), de belles acidités : au final 4 points d’acidité. Des vins qui feront 8,5 degrés à 40 grammes de sucre résiduel. »
Il explique : « La fermentation a débuté hier ; à basse température pour extraire tous les aromes, pendant un à un mois et demi, ce qui donne des vins plus légers. Puis on laisse repose le vin. Il sera ensuite filtré et mis en bouteilles par une société agréée bio, la CMC, station œnologique de Savoie. L’Asie est très demandeuse de ce type de produit. »
Cet amoureux des vins et de la vigne a planté cette année un hectare de Poulsard qu’il a mis au nom de son petit-fils Victor, 4 ans. Il pense déjà à la future étiquette « le Clos Victor » qui à n’en pas douter saura séduire les amateurs de vins d’excellence.
Patricia Flochon