Maïs
L’AGPM appelle à un sursaut

En vingt ans, la capacité de production annuelle de maïs de l’Union européenne a reculé de plus de 8 Mt. En cause, les réglementations européennes et françaises auxquelles sont soumis les planteurs, selon l’AGPM.

L’AGPM appelle à un sursaut
Pour l'AGPM, assurer la production de maïs en Union européenne et en France est une question de souveraineté alimentaire. ©Actuagri

Un vent d’optimisme souffle sur l’AGPM, l’association générale des producteurs de maïs. Selon son président, Franck Laborde, la production française de maïs serait de 13,1 millions de tonnes (Mt), soit 1,1 Mt de plus qu’annoncé il y a un mois et surtout 2,2 Mt de plus que l’an passé. Mais seul 1,3 million d’hectares a été semé, soit 10 % de moins que l’an passé. Autrement dit, à superficie égale, un million de tonnes de grains supplémentaire aurait donc été produit. En effet, le rendement moyen a atteint 101 quintaux par hectare (q/ha) cette année : 115 q/ha sur cultures irriguées et 82 q/ha en pluvial. Ces bonnes performances agronomiques atténuent l’effet ciseaux prix/charges. Mais aucun planteur n’y échappe. A 170-180 € la tonne de maïs sortie ferme, le cours de la céréale ampute fortement leurs marges. Les maïsiculteurs français sont concurrencés par des importations de maïs bon marché en provenance du Brésil et d’Argentine, des États-Unis et surtout d’Ukraine où la tonne de grains est payée environ 100 € aux producteurs. Mais surtout, le maïs européen est concurrencé par des céréales en provenance de pays tiers où les règles de production ne sont pas les mêmes qu’en Union européenne (UE). Et au sein même de cette dernière, les producteurs de maïs ne sont pas sur le même pied d’égalité. « L’AGPM appelle urgemment à la mise en œuvre de politiques publiques qui accompagnent et non qui limitent et qui taxent. Si la hausse de la taxe sur le prélèvement de l’eau d’irrigation prévue dans le projet de loi de finances 2024 est votée, elle pourrait augmenter par quatre les factures d’eau de certains producteurs », alerte le président de l’AGPM. Selon lui, le déficit structurel en maïs de l’UE traduit le manque d’intérêt persistant des agriculteurs européens pour sa culture. Mais trop de produits de protection des plantes sont interdits à l’emploi sans solution de remplacement.  « Il serait incompréhensible et dangereux que la France et l’Europe soient à contre-courant du reste du monde où la production de maïs croît continûment », a souligné le président de l’AGPM. « C’est une question de souveraineté ». Mais pour produire du maïs, il faut garantir aux planteurs l’accès à l’eau en développant des solutions de stockage. L’usage de l’eau recyclé doit se développer. Franck Laborde compte aussi sur « l’inscription des NBT1dans le cadre d’un règlement européen adapté qui ne soit pas bloquant ».

Actuagri

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