VOLS DANS LES EXPLOITATIONS /
Les gendarmes conseillent pour améliorer la protection des exploitations

Afin de mieux accompagner les agriculteurs victimes d’intrusion ou de vols sur leurs exploitations, les gendarmes référents sûreté du monde agricole sont venus sur le terrain apporter leurs conseils sur le canton de Coligny.
Les gendarmes conseillent pour améliorer  la  protection des exploitations

Depuis la recrudescence des vols de consoles GPS l'an dernier, les agriculteurs sont sur leur garde. Avec la sophistication de leur matériel, ils sont devenus vulnérables et n'échappent pas à la convoitise des cambrioleurs. La concertation entre agriculteurs et services de la gendarmerie peut permettre de diminuer les risques d'actes malveillants.
Jérôme Commaret, agriculteur vigilant, éleveur laitier au Gaec du Montoux à Domsure a pris cette initiative de lancer un appel aux agriculteurs de son canton désireux d'en savoir plus sur l'équipement à mettre en place afin de protéger leurs exploitations. Cinq exploitants avaient répondu à cette demande.

 

Visite sur l’exploitation de la SCEA Robin où Christine Drouillet et son conjoint ont un élevage porcins avec un site de méthanisation.

Une visite des lieux

Jeudi dernier, les agriculteurs avaient rendez-vous avec trois gendarmes sur le terrain pour des conseils personnalisés visant à vérifier ce qui était déjà mis en place et les endroits nécessitant une surveillance plus accrue. Pour l'adjudant Etienne Roux référent départemental monde agricole depuis 2012,
« les vols représentent environ 1% de la délinquance générale. Les exploitations agricoles sont devenues de véritables entreprises avec beaucoup de matériels représentant un lourd investissement financier et forcément suscitent la curiosité des voleurs. Nous observons toutefois très peu de vol par rapport au nombre d'exploitations dans l'Ain ». Il existe trois points sensibles dans une exploitation : le carburant, le petit matériel portatif, (tronçonneuses, débroussailleuses) et les produits phytos. Les animaux sont rarement convoités, sauf les volailles fines. L'adjudant Laurent Hetier correspondant sûreté au sein de la brigade de Montrevel se souvient du vol de volailles prêtes l'hiver dernier chez Bruno Malin à Saint-Trivier-de-Courtes.

Il en a fait les frais

Jérôme Commaret s'était fait voler en 2010/11 deux fois en 15 jours 50 litres de gasoil et du petit matériel. Les gendarmes, après un minutieux tour de l'exploitation lui ont conseillé d'installer 4 caméras. Jérôme s'était déjà renseigné auprès de son assurance pour une location. « Le coût est d'environ 300 euros/mois. Cela représenterait 900 litres de lait par mois sur ma production, il faut pouvoir les sortir ! ». L'adjudant Roux a insisté sur le fait qu'il fallait investir sur du matériel de qualité, mettre des caméras sur les bâtiments et bien fermer les bureaux.

Une fois que c'est fait c'est trop tard

Christine Drouillet explique aux gendarmes référents sûreté l’installation de vidéo surveillance de son exploitation.

 

La visite s'est poursuivie avec l'exploitation de la SCEA Robin où Christine Drouillet et son conjoint ont un élevage porcins avec un site de méthanisation, nouvellement installé. L'agricultrice n'a jamais constaté de vol, mais elle n'est pas en sécurité comme elle l'explique : « j'ai fait fabriquer un Lucky Luck signalant que l'exploitation est surveillée, je vais l'installer mais malgré tout j'ai peur surtout de l'agribashing. Je veux m'équiper en préventif. Anticiper avant que nous nous fassions voler ». Déjà équipés de caméras de surveillance les éleveurs voulaient connaître l'avis des gendarmes sur leurs installations. Comment aménager les bâtiments, mettre des détecteurs. Les visites se sont poursuivies au Gaec du Miroton à Domsure. Au Gaec de la Grange Vagnot à Beaupont et au Gaec de Veillère à Marboz.

Yolande Carron

Quelques conseils

• Bien fermer les bureaux où se trouve l’informatique. Mettre des portes qui ferment à clé et des systèmes d’alarme dans les locaux à phyto et à carburant.
• Ne pas laisser les clés sur les tracteurs et les voitures. Atteler les engins afin de compliquer leur déplacement. Bloquer la direction à l’aide d’un antivol mécanique.
• Combiner alarme et caméra à capteur panoramique.
• Penser à bien orienter la caméra sur les entrées de façon à lire les plaques d’immatriculation des voitures.
• Privilégier un système d’alerte détectant une entrée sur l’exploitation à une heure hors travail.

À savoir

La caméra infra-rouge, change de couleur la nuit. Le noir devient blanc.
Une caméra rotative est déconseillée car elle possède un angle mort à moins qu’il y ait une personne qui surveille.
Peut-on installer des caméras librement sur une exploitation ? Oui ce sont des lieux privés : le nombre n’est pas limité. Il faut juste avertir les salariés qu’ils sont filmés.
Aussi évoquée la légitime défense. L’adjudant Roux a mis en garde les agriculteurs sur ce sujet. « Attention ! La légitime défense est très problématique. Le port d’arme n’est pas autorisé ».

Alerte-Agri 01

Un service gratuit à l’initiative de la FDSEA en partenariat avec la chambre d’agriculture et la gendarmerie. C’est un système d’alerte par SMS, lorsqu’un vol, ou une tentative de vol se produit dans une exploitation. L’agriculteur victime d’un délit, ou d’une tentative, prévient le centre opérationnel et de renseignement de la gendarmerie en composant le 17. Ce dernier envoie un SMS aux membres du réseau (agriculteurs et gendarmes) pour signaler les faits.
L’application « Stop cambriolages » se télécharge gratuitement sur les portables.