LEGUMES
Un plan régional pour structurer la filière maraîchage

La Région a signé le 28 septembre dernier son plan filière maraîchage pour les deux prochaines années. Jean-Pierre Taite, son vice-président en charge de l'agriculture, en a profité pour visiter l'exploitation d'Aurélien Ratton, président du Comité légumes et maraîcher à Légny (Rhône).

Un plan régional pour structurer la filière maraîchage
Aurélien Ratton (Comité légumes), Jean-Pierre Taite (Région) et Jean-Claude Darlet (chambre d'agriculture Aura), ont signé le plan filière maraîchage 2021-2023 à Légny (Rhône). ©Simon Alves

Une cathédrale translucide. C'est ainsi que l'on pourrait décrire la serre flambant neuve de 3 000 m² d’Aurélien Ratton à Légny (Rhône). Le maraîcher y recevait le 28 septembre dernier le vice-président en charge de l'agriculture à la Région, Jean-Pierre Taite, et des représentants de la filière régionale maraîchage. L’occasion de signer le plan filière maraîchage de la Région qui courra jusqu'en décembre 2023. "C'est un investissement pertinent qui symbolise notre volonté de soutenir toutes les filières agricoles », a salué Jean-Pierre Taite. « C'est le résultat d'un travail incroyable avec des acteurs qui ont très bien travaillé même si les fonds du plan sont déjà presque entièrement consommés." La preuve au-dessus des têtes des invités : la serre d’Aurélien Ratton lui a coûté près de 400 000 euros mais jusqu'à 60 000 euros pourraient être pris en charge si son dossier est retenu le 12 octobre prochain. Des soutiens qui demeurent les bienvenus pour une filière "en plein dynamisme" et qui "prend de l'essor", comme l’a rappelé Gérard Bazin, président de la chambre d'agriculture du Rhône.

Soutenir, développer, protéger et moderniser

Dans le détail, le plan filière maraîchagese décompose en plusieurs axes. Pour renforcer la professionnalisation de ses acteurs, le soutien des démarches collectives techniques ou commerciales et l'encouragement aux formations de groupements font partie des priorités de la Région. Dans un souci de couverture territoriale de la production, le plan filière compte aussi encourager ce développement dans tous les secteurs pour que "les besoins en termes de consommation" soient "en adéquation avec les outils de production, de transformation et de conditionnement". Sur un plan plus matériel, la Région fait largement appel aux mesures européennes Feader qui diffèrent selon les modalités spécifiques aux territoires auvergnat et rhônalpin. Cela concerne la protection des productions à travers le financement de serres, de tunnels, de filets d'ombrage ou d'ordinateurs climatiques et la rénovation ou la construction d'unités de stockage permettant de conserver la qualité des produits. Le respect de l'environnement étant un paramètre incontournable, le plan filière maraîchage prévoit enfin la mise en avant de financements pour moderniser les équipements de désherbage mécanique ou gérer son utilisation en eau.

Des investissements pour mieux produire

Afin de "capter de la valeur ajoutée pour ramener des résultats dans les exploitations", dixit Jean-Claude Darlet, vice-président de la chambre d'agriculture régionale, les soutiens financiers à l'acquisition de serres comme celle d'Aurélien Ratton deviennent impératifs face au changement climatique. "Avant, on les montait pour se protéger du froid. Maintenant, on le fait aussi pour se protéger du chaud", a résumé le maraîcher. Vaste et haut sous plafond, l'outil apporte également du confort de travail pour le personnel puisque cela rend la production mécanisable. Côté légumes, l'agriculteur apprécie aussi la possibilité "d'allonger un peu plus les saisons pour répondre à la demande des clients" et observe déjà un meilleur comportement de sa production sous serre. "Ce n'est que du bonheur", conclut-il.

Simon Alves