Circuits courts
Portrait : Jimmy, Loïc et Jilly Dothal, maraîchers à Saint-Bénigne

Portrait : Jimmy, Loïc et Jilly Dothal, maraîchers à Saint-Bénigne

Une belle histoire familiale que celle de trois frères associés qui produisent une large gamme de légumes et fruits frais vendus en circuit court. A Saint-Bénigne, Les jardins de Jimmy, Loïc et Jilly, tournent à plein régime pour répondre à la forte demande des consommateurs. Rencontre avec Loïc Dothal, installé en 2012.

 

Comment cette belle aventure familiale a-t-elle démarrée et quel est votre parcours à tous les trois ?


Loïc Dothal : « En 2010, Jimmy, l'aîné, créait les Jardins de Jimmy. Je l'ai rejoint un an plus tard et je me suis associé en juillet 2012. Jilly, jusque-là salarié de l'exploitation s'est associé avec nous en 2017. Aujourd'hui nous exploitons 14 ha de cultures maraîchères, 30 ha de céréales (maïs, blé, tournesol), et produisons nos légumes sous 4 000 m² de serres. Nous employons quatre salariés en CDI, plus des saisonniers. »

 

Quelles pratiques culturales avez-vous mis en place ?


« Nous avons ici un terrain très sableux, souple et très drainant, le top pour nos cultures. Nous pratiquons une agriculture raisonnée, avec un suivi agronomique et des traitements toutes les semaines assuré par un technicien de la coopérative Bresse Mâconnais. Cette année nous avons commencé à irriguer il y a un peu plus de quinze jours, avec un système de récupération et de stockage de l'eau de pluie. »

 

Où peut-on acheter vos produits ?


« Habituellement nous faisons sept marchés par semaine, à Belleville-sur-Saône, Bourg-en-Bresse le mercredi et samedi, Pont-de-Vaux, Chalon-sur-Saône, Mâcon, et Châtillon. Nous livrons également des clients en Haute-Savoie deux fois par semaine, ainsi que des GMS de l'Ain et de Saône-et-Loire. »

 

Comment vous êtes-vous adaptés depuis les mesures liées au confinement ?


« Avec l'arrêt des marchés, depuis le 20 mars nous avons mis en place un système de paniers, qui connaît depuis un très gros succès. Les gens passent leurs commandes et viennent ensuite retirer leur panier le vendredi sur l'exploitation de 14 h à 18 h. Nous avons mis en place un sens de circulation, les gens ont bien pris conscience de la nécessité de respecter les distances. Nous avons aussi un partenariat avec la Ferme de Collonges (viande et œufs) et le Pain du Gone, boulanger paysan à Villefranche-sur-Saône. Quatre fois par semaine nous organisons un marché de producteurs locaux chez les uns et les autres. »

 

Qu'est-ce qui a changé en pratique sur l'exploitation ?


« Nous désinfectons les camions. Nous passons beaucoup de temps sur la communication, notamment via les réseaux sociaux. Nous avons doublé notre communauté Facebook en un mois, avec aujourd'hui plus de 2 000 abonnés. Nous avons dû embaucher quatre saisonniers pour faire face à une surcharge de travail énorme, qui habituellement ne venaient qu'en juillet – août. Nous livrons aussi deux hôpitaux et un Ehpad ; c'est notre petit geste de soutien en cette période difficile. Mais globalement le moral est bon, et le chiffre d'affaires croissant, même si nous ne comptons pas nos heures. »

 

Loïc Dothal, 29 ans.

 

Patricia Flochon