Prédation
22 brebis victimes du loup à Chazey-Bons

La dernière attaque en date due au loup a sévèrement touché le troupeau de Philippe Satre à Chazey-Bons. 

22 brebis victimes du loup à Chazey-Bons
La dernière brebis retrouvée morte par l’éleveur le 31 juillet. ©Philippe Satre

Pour Philippe Satre, éleveur ovin à Chazey-Bons, l’été aura été plombé par une attaque de loup, faisant 22 victimes au sein de son troupeau, dont 15 brebis mortes. A la tête d’un cheptel de quelque 250 brebis, l’éleveur découvre le carnage le dimanche 28 au matin. « Je m’en suis aperçu dimanche, mais on pense que l’attaque a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi. Les deux agents de l’OFB* ont estimé que ça faisait au moins deux jours. Ils ont déclaré que l’attaque s’apparentait à celle d’un loup. Je n’aurais jamais pensé être atteint parce que j’ai des clôtures fixes que j’entretiens très bien. Le grillage fait un mètre de haut et il y encore deux rangées de barbelés au-dessus. Mais une partie du portail en bois qui ferme la parcelle était cassée en bas. Je suppose que l’animal a poussé… », explique-t-il. 

La prédation, l’éleveur connaît, son troupeau ayant été victime deux fois du lynx, mais aussi de chiens errants, mais cette fois les conséquences sont différentes : « En 1982, j’ai eu une attaque de deux chiens errants, j’avais alors perdu 80 brebis, mortes et d’autres qu’il a fallu euthanasier. Le lynx lui, cible une bête, l’ensemble du troupeau est moins bouleversé. Mais avec le loup c’est différent. Les brebis sont traumatisées. »

Une indemnisation insuffisante

Le 30 juillet, Philippe Satre recevait un courrier des services de la DDT* confirmant que « la responsabilité du loup n’est pas exclue lors de l’attaque du 25 juillet 2024 ». L’éleveur sera indemnisé, mais le compte n’y est pas. Il explique : « La perte d’une brebis est indemnisée 266 euros. J’achète mes agnelles 250 euros pièce. Pour les animaux blessés, j’ai obtenu un forfait « soins légers » de 100 euros pour les onze. Financièrement, on ne s’y retrouve pas. C’est difficilement chiffrage une perte comme ça car le reste du lot est très perturbé. » Quant à l’éventualité de prendre des chiens de protection, l’éleveur montre plus que dubitatif : « J’ai 5 – 6 lots de 50 à 90 brebis. Ça n’est pas aussi simple que l’on veut bien le dire ! » 

* Office français de la biodiversité.

** Direction départementale des territoires.

Patricia Flochon