CONCOURS DE LABOURS

La liste des concurrents pour le départemental se précise et le niveau s’annonce élevé

MEXIMIEUX

Bressoles : les indétrônables cousins Thiévon tracent leur route jusqu'au départemental

Dimanche dernier, cinq laboureurs du canton, trois à plat, deux en planche, ont tracé leurs sillons entre Bressoles et Faramans. 

Si peu de laboureurs se sont pris au jeu de la compétition, les Jeunes agriculteurs du canton peuvent se réjouir de la marée humaine qui a déferlé dimanche dernier sur la parcelle de Dominique Raccurt, prêtée pour l'occasion. « Nous avons fait énormément de repas, environ 215 au total. Une côte de bœuf, avec gratin et melon en entrée », sourit leur président Alexis Thiévon. 
Curieux et avertis, l'après-midi tous se pressaient devant le sillon pour la raie d'ouverture et y allaient de son analyse. Dernier parti, Clément Thiévon a pris le temps de ses réglages, feuille de route à la main. Parce qu'on ne badine pas avec le labour, le finaliste du concours national, ne se départit pas d'une certaine rigueur, progressant avec concentration, sous l'œil familial mais non moins exigeant de son oncle et jury Yves Thiévon. Ce dernier était accompagné de Éric Cortinovis pour la notation des concurrents. 
En plus du concours règlementaire, Jean-Louis Guignard, Jean-Paul Gard et Jean-Michel Fondas ont labouré les chaumes de blé avec leur tracteur ancien. L'exposition de matériels a aussi fait le bonheur des petits et grands.

Le poids du matériel, et des réglages

Le labour a pris fin aux alentours de 17 heures.  Maîtres dans leur discipline, en planche pour Clément, à plat pour Romain, ils se sont tous les deux qualifiés pour la finale départementale de labour le 25 août à Treffort. Toute la famille Thiévon était réunie pour soutenir ses deux champions, à l'instar du grand-père Albert, venu en fin d'après-midi avec son épouse Paulette. 
Pourtant, rien n'était joué pour Clément. S'il a conservé la charrue familiale de compétition, il s'est décidé cette année à troquer son vieux Deutz, endommagé au départemental de 2022, pour un Class prêté pour l'occasion par les établissements Bernard de Dagneux. Il faut rendre à César ce qui appartient à César, tout n'est pas qu'une question de matériel. L'expérience parle aussi. D'autant plus que le jeune homme, éleveur laitier à Rignieux-le-Franc, n'a pas beaucoup de temps pour s'entraîner. « Ce matin il a essayé de changer ses roues mais il n'a pas eu beaucoup de temps pour lui, il était au boulot, à la traite », relevait sa mère Maryline Thiévon.
Les autres laboureurs n'ont pas démérité à l'instar de Clément Damien, déçu mais fair-play : « je n'ai pas une charrue de compétition, ni les versoirs qui vont avec … Après il ne suffit pas d’avoir ce matériel, les réglages font beaucoup. Claude et Yves (Thiévon) m'aident bien un peu mais je dois plus m’entraîner. »  L'année prochaine, le jeune homme envisage d'investir dans une charrue de compétition pour monter en puissance. 

Des moments précieux de convivialité 

Qualifiés haut la main, les deux cousins devront toutefois redoubler d'efforts pour s'imposer pour le reste de la compétition. Bien pris par le travail à la ferme ces dernières semaines, ils espèrent profiter de l'accalmie permise à la mi-août pour s'entraîner avant la finale. 
Peu avant la remise des prix, Eva Poloni des JA a rappelé l'importance du syndicat pour la profession agricole, entre l'aménagement du territoire, rémunération et l'installation. Positive, la présidente du canton Bourg/Villars tient à rappeler l'importance de ces moments traditionnels pour l'esprit convivial des JA. Et Jérôme Martin, secrétaire général de la FDSEA de renchérir : « Une année un peu particulière cette année. Pendant longtemps, des champs ont été noyés et ont entamé les rendements et la qualité. On ne va pas toujours noircir le tableau mais cela aura un impact sur le revenu des agriculteurs. On essaie de faire passer des mois au niveau national, via nos parlementaires, comme EGAlim 4 qui est très importante pour nous. Nous attendons qu'un gouvernement se mette en place et peut-être que vous verrez de nouveau ou non des tracteurs dans la rue à la rentrée. »

M.B.