CHASSE
Chasse : coup d’envoi de la saison ce week-end

Le coup d’envoi de l’ouverture générale de la chasse sera donné ce dimanche. Rencontre avec Joanny Griffon, président de la fédération départementale.
Chasse : coup d’envoi  de la saison ce week-end

Le 27 août en fin d'après-midi, Emmanuel Macron recevait Willy Schraen, président de la fédération nationale des chasseurs, accompagné de son vice-président Alain Durand, du trésorier Pascal Sécula ainsi que de Thierry Coste, conseiller politique de la FNC. A l'occasion de cette rencontre le président de la République a validé le permis national à 200 € qui prendra effet pour la saison 2019-2020. Une nouveauté qui aura des conséquences importantes sur le financement de la chasse. Le 20 avril, lors de l'assemblée générale de la fédération des chasseurs de l'Ain, son président Joanny Griffon annonçait : « la chasse entre dans une ère nouvelle », précisant dans le même temps que « les chasseurs, via les redevances et droits de timbres, abondent au budget de l'Etat à hauteur de 73 M€ par an. La volonté de la fédération nationale est de réorienter une partie de ces financements vers la maison de la chasse, à hauteur de 43 M€. Une somme qui correspond à des missions qui ne sont plus assurées par l'ONCFS et pour lesquelles les chasseurs continuent de payer depuis dix-huit ans ! » Avec cette confirmation du prix du timbre national divisé par deux, Joanny Griffon confirme aujourd'hui que « le monde de la chasse vit une petite révolution » et que dès lors « l'Etat prendra ses responsabilités », expliquant : « avant 2000, l'office national de la chasse était chargé d'évaluer et de régler les dégâts de gibiers. Par la suite cela a été confié aux fédérations, mais l'argent n'avait été transféré, donc c'est un retour à un juste équilibre ».

14 500 permis délivrés

Alors que la chasse au cerf (*) et au gibier d'eau a déjà commencé le week-end dernier, le coup d'envoi de l'ouverture générale sera donné ce dimanche 9 septembre à 8 h. Chaque année, ce sont près de 14 500 permis qui sont délivrés dans l'Ain. Pour 2018, un peu plus de 8 400 validations étaient déjà enregistrées fin août. Le nouveau schéma départemental de gestion cynégétique (établi pour la période 2018-2024) a été approuvé cet été par arrêté préfectoral suivi d'une publication au journal officiel le 20 juillet. Les enjeux premiers seront de « simplifier et de clarifier » : hauteurs de neige, formations, sécurité, agrainage, gestion des populations, etc. Les demandes et déclarations de plan de chasse grand gibier devront désormais se faire obligatoirement par la voie numérique via le site internet de la fédération.

Dégâts de sangliers : des estimations à la baisse

 

Quant aux dégâts causés par le sanglier, la tendance s'annonce encourageante pour 2018. « Nous avons eu très peu de dégâts sur les semis de maïs cette année. Le temps a beaucoup joué et les semis ont bénéficié d'une sortie rapide. Les gens ont également chassé plus que d'habitude en janvier – février. Mais la complexité connue sur certains territoires et notamment la Dombes, n'est pas encore résolue malheureusement », ajoute Joanny Griffon. Dès l'automne prochain, la fédération sera en mesure de communiquer des chiffres précis du nombre de sangliers prélevés, la déclaration de prélèvements (toutes espèces confondues) dans les 48 h devenant obligatoire.
La pyrale du buis n'est pas sans conséquences sur le déplacement des hardes. Toujours selon Joanny Griffon, « cela change le comportement du sanglier. Autrefois il était beaucoup chassé dans les espaces où il y avait du buis. Avec les dégâts causés par la pyrale, certains territoires vont s'enfricher et dans quelques années le sanglier et d'autres espèces seront donc encore plus durs à chasser. Au château de Rosy par exemple on levait des sangliers dans la vallée, aujourd'hui on n'en trouve plus. Cela change complètement la donne ».

 

(*) Uniquement la chasse à l'approche et à l'affût.

Patricia Flochon