EXPERIMENTATION /
Le frelon asiatique a échappé au radar des pompiers

Ils y croyaient dur comme fer, Georges Picot, référent frelon asiatique du Groupement de défense sanitaire (GDS) et Guy Saunier, président du syndicat des apiculteurs de l’Ain.
Le frelon asiatique a échappé au radar des pompiers

Vendredi, à Bey, accompagnés de quelques élus, nos deux apiculteurs attendaient sous un ciel menaçant l'arrivée de deux pompiers professionnels du SDIS, munis d'un drone à double caméra thermique. Un outil de haute technologie généralement utilisé pour éviter les départs d'incendie et mesurer la chaleur des bâtiments et de la végétation.
Cette fois, ils l'ont fait décoller à la demande des responsables de la lutte contre cet invasif ravageur des abeilles, pour tenter de localiser un nid de ces impitoyables bestioles volantes. Nid préalablement repéré à la cime d'un bouleau, à environ 8 mètres du sol, dans un jardin de Bey.
« On espère pouvoir détecter la chaleur du nid. Ce serait génial. Une grande avancée pour nos travaux. Les nids sont très difficiles à trouver. Ils sont souvent perchés très haut, parfois en milieu forestier, et donc quasi indétectables par l'œil humain», détaillait Georges Picot.
Sauf qu'après avoir tournicoté presque une heure autour du nid, rien n'est apparu sur l'écran des pompiers, qui permettrait de discriminer la chaleur générée par les vespidés d'autres sources de chaleur lambda.

 

« C'est quand même une avancée »

Rageant, pour notre inlassable traqueur de frelons, qui rêvait de cette découverte potentiellement révolutionnaire depuis 2018. Mais il préfère voir le verre à moitié plein. « C'est quand même une avancée. On sait désormais que cette technique ne marche pas. Il faut passer à autre chose. »
L'expérimentation tombée à l'eau, et les observateurs (dont votre serviteur), douchés par l'orage qui menaçait, le vétérinaire du GDS, Christophe Mouillard et son assistant Baptiste, formé à la destruction des nids, ont mis à mal la petite colonie. A l'aide d'une perche en carbone télescopique munie d'un petit tuyau relié à un compresseur, ils sont parvenus à percer les parois cartonneuses du nid pour y injecter du pyrèthre en poudre. Une demi-heure plus tard, sitôt les frelons morts, le nid était décroché sur une bâche, puis empaqueté pour être détruit ultérieurement.
« Cela permet de ne laisser aucune trace de poison sur place », précise le vétérinaire.
Pour rappel, en cas de présomption de présence d'un frelon asiatique, il est très important de le signaler sur la plateforme régionale dédiée :

www/frelonsasiatiques.fr.

EG
Retrouvez plus d'infos sur les archives de lainagricole.fr et des vidéos réalisée vendredi sur la page Facebook de l'Ain Agricole et sur www/frelonasiatique.fr