APICULTURE
Le miel de montagne manquera malgré une bonne année

Margaux Legras-Maillet
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Avec la sécheresse, les abeilles ont produit moins de miel qu'espéré, mais pour Michel Coillard, président de la section apicole de la FDSEA, 2022 reste une bonne année, et compense 2021. 

Le miel de montagne manquera malgré une bonne année
Michel Coillard, apiculteur à Domsure. Photo/MLM

Quel est le bilan de la saison après la sécheresse estivale ?
Michel Coillard, président de la section apicole de la FDSEA : « Sur le département de l’Ain, on a eu un super printemps donc on a eu une bonne production en miels de printemps, acacia et fleurs. En revanche, c’est la catastrophe sur les miels d’été et de montagne. Si on parle en volume, on ne va pas se plaindre par rapport à l’année dernière. C’est vrai qu’il va nous manquer certains miels (montagne, forêt et sapin) et pour 80 % des apiculteurs qui font de la vente directe, il va y avoir des trous. C’est un peu pénalisant, mais on fait malgré tout une bonne année. On ne va pas rattraper le déficit de l’année dernière, mais on l’atténue. Pour le rattraper, il aurait fallu faire autant en montagne qu’au printemps, ce n’était pas franchement réalisable, autant pour les abeilles que les apiculteurs. Mais on ne va surtout pas se plaindre, on a fait le plein en acacia alors qu’on était en déficit l’an dernier. »
 
Quel est l’état du cheptel ? 
M.C. : « Dans l’ensemble, c’est bien. Les collègues autour de moi ne se plaignent pas. On prépare l’hivernage, on est un peu surchargé mais le cheptel est d’aplomb. On a souffert des grosses chaleurs. On a manqué de miel en été parce qu’on a laissé les abeilles en plaine au lieu de les monter à la montagne, donc elles ont eu faim. On les a un peu complétées en sirop. »
 
Manque de miel et augmentation des charges, faut-il s’attendre à une hausse des prix ? 
M.C. : « Les prix ne vont pas forcément augmenter. On risque d’être un peu obligé avec la hausse de l’énergie, mais ça va être compliqué de la répercuter, parce que ça tire de partout. Ce qu’on consomme, c’est-à-dire l’électricité et le carburant, a augmenté plus que le reste. Ça représente peut-être 10 % de nos achats mais le prix a grimpé en flèche, entre 20 et 30 %. Et on ne peut pas augmenter de 20 % comme ça le prix de nos miels. Le mieux c’est d’optimiser au maximum nos déplacements. »
 
Propos recueillis par Margaux Legras-Maillet