EMPLOI
TODE : Bruno Le Maire prêt à examiner " des dispositifs alternatifs "

Au lendemain de la confirmation par Édouard Philippe de la suppression de l'exonération de cotisations sociales pour les employeurs de saisonniers (TODE), le ministre de l'Économie s'est dit prêt à « examiner des dispositifs alternatifs » pour les filières les plus affectées.
 TODE : Bruno Le Maire prêt à examiner " des dispositifs alternatifs "

«Je reste convaincu que nous devons apporter une solution concrète à la question des travailleurs occasionnels », a précisé Bruno Le Maire le 20 septembre lors d'une conférence de presse commune au ministère de l'Agriculture avec Stéphane Travert, à l'issue d'une réunion de restitution de la réforme de la fiscalité agricole aux parlementaires et organisations agricoles. « Si ce n'est pas le TODE, il faudra que cela soit autre chose », a ajouté l'ancien ministre de l'Agriculture de Nicolas Sarkozy, alors qu'Édouard Philippe a confirmé la veille la suppression de ce dispositif.
« Je suis prêt à regarder cela avec beaucoup d'attention avec le ministre des Finances ; le Premier ministre a indiqué hier que l'on pouvait examiner des dispositifs alternatifs », a-t-il précisé. « Nous savons que ce dispositif est utile pour un certain nombre de modèles agricoles », a pour sa part ajouté Stéphane Travert alors que la suppression inquiète les filières agricoles (arboriculture, maraîchage...) les plus utilisatrices de main-d'oeuvre saisonnière. « Le Premier ministre nous a demandé de réunir des groupes de travail avec des organisations syndicales et des filières pour trouver des outils qui permettront de répondre aux inquiétudes des différentes professions », a-t-il encore indiqué. Une décision que ne digère pas le syndicalisme majoritaire. La FNSEA et les JA ont organisé des manifestations sur ce dossier, le 24 septembre dernier. Arboriculture, maraîchage, viticulture, horticulture ou production de semences, « c'est l'avenir de pans entiers de la production agricole française qui est en jeu » si l'exonération des charges pour les travailleurs saisonniers n'est pas rétablie », ont averti les représentants mobilisés.

Suppression du CICE : les ETA réclament des allégements de charges

La FNEDT (entreprises de travaux agricoles) a déploré le 24 septembre que la suppression du CICE (Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) au 1er janvier 2019 soit compensée par des exonérations de cotisations sociales uniquement pour les travailleurs permanents. Elle regrette qu'« aucun allégement du coût du travail ne soit prévu pour les employeurs de saisonniers », selon un communiqué. Et de rappeler que depuis 2016, le bénéfice de l'exonération TODE (travailleurs occasionnels, demandeurs d'emploi) a été supprimé pour les entreprises de travaux agricoles, ruraux et forestiers, occasionnant ainsi une hausse de 2 euros/h du coût du travail, selon la fédération. Concernant la réforme de la fiscalité agricole, la FNEDT considère que le doublement des seuils fiscaux de l'article 75 du Code général des impôts « tire vers le bas les entreprises qui se professionnalisent » : il n'est plus nécessaire de créer une entreprise commerciale en dessous de 100 000 euros de travaux agricoles, selon le communiqué. « Nous demandons que les recettes de travaux agricoles soient écartées du montant des recettes commerciales des exploitations agricoles prises en compte dans les bénéfices agricoles », déclare le président Gérard Napias.
La FNEDT déplore aussi la vérification des agréments et certifications pour l'application des produits phytosanitaires en prestation de services.

 

Innovation / Du 21 au 25 octobre, le Sial, Salon de l’innovation alimentaire, ouvrira ses portes à Paris pour présenter les tendances de demain et l’évolution des produits alimentaires, en accord avec les nouvelles demandes des consommateurs. Pour cette édition 2018, trois tendances se dégagent : le goût, le vrai, et le sens.

Le Sial, vitrine des nouvelles tendances alimentaires

Sur 27 hectares, le plus grand laboratoire agroalimentaire au monde, le Sial, ouvrira ses portes du 21 au 25 octobre au Parc des expositions de Villepinte, au nord de Paris. Organisé tous les deux ans, il rassemble 200 000 acteurs de la filière agroalimentaire et 400 000 produits. Alors qu’un véritable changement de la consommation alimentaire est à l’œuvre, le Sial se veut « une caisse de résonance par rapport à cette transition », a expliqué Nicolas Trentesaux, directeur général du Salon. Cette année, les produits mis en avant illustrent tous une tendance qui tourne autour de trois éléments : le goût, fort, authentique ; le vrai, au sens naturel ; et le sens, plus citoyen, plus responsable. Un triptyque confirmé dans une étude inédite, Food 360°, réalisée en trois volets par Kantar TNS, XTC et Conseil Gira en exclusivité pour le Sial.

Le goût conjugué à la recherche de sens et d’authenticité
Nicolas Trentesaux, directeur général du Salon.
Le critère gustatif, l’un des premiers critères de choix et de rachat, revient en force. « Aujourd’hui, 66 % des consommateurs sont en attente de produits de plus grande qualité », explique Pascale Grelot-Girard, directrice expertise market intelligence chez Kantar TNS. Ce goût doit, selon l’étude menée par XTC, être fort et puissant, « voire segmentant », note Xavier Tarlet, président fondateur du cabinet XTC. Au-delà de la notion de plaisir, primordiale, le consommateur plus averti veut aussi manger plus sainement, ce qui passe par des produits « vrais ». À savoir, pour 92 % des consommateurs européens, des produits dont on connaît la composition et l’origine. En France notamment, la transparence devient une demande récurrente de la part des consommateurs qui veulent connaître l’origine des ingrédients. Les Français sont également soucieux de consommer plus responsable, ce qui sous-entend de payer un prix juste pour une rémunération équitable des producteurs. Cette tendance traduit également un besoin de réassurance, visible dans l’explosion des produits bio et « naturels ». Enfin, la recherche de sens est manifeste avec la volonté de consommer plus responsable (moins d’emballage, produits anti-gaspillage…) et de faire soi-même, à l’image des kits de préparation qui se développent sur le marché, ainsi que du « prêt à pousser » (champignons, plantes aromatiques, etc.). L’étude se penche également sur les tendances émergentes dans la restauration, précurseur de l’offre en grande surface. On note ainsi que les saveurs venues d’ailleurs sont de plus en plus présentes, avec des zones géographiques qui progressent, comme l’Amérique du Sud, et toujours la cuisine asiatique. L’ensemble de ces tendances s’affichera à travers les innovations visibles sur le Salon et sur plusieurs évènements phares, comme les grands prix du Sial innovation, mais aussi « La cuisine », qui met en scène tous ces produits, « l’Alternative food forum », ou encore le « Future lab », qui permet de se projeter dans les tendances des 20-30 prochaines années.