EXPOSITION
Un parcours à savourer...

« L’Ain au menu, un art de la gastronomie » propose un parcours savoureux grâce à une sélection de menus originaux.
Un parcours à savourer...

A l'occasion du centenaire de la grande guerre, le musée de la Bresse – Domaine des planons propose un focus sur les menus superbement illustrés de cette période. Des menus de soldats et d'officiers, pour lesquels manger signifie se souvenir, être encore vivant et humain, côtoient des menus officiels autour desquels se jouent les enjeux de la guerre et des alliances. On y trouve notamment les figures du « cuistot » et de la mère Bizolon qui marquent cette époque cruciale dans l'évolution de la cuisine. Initiée en 1987 par la direction des musées départementaux de l'Ain, la collection de menus regroupe aujourd'hui plus de 1 600 pièces datées de 1891 à 2018. Une exposition qui a valu au musée le label « Centenaire » distinguant les projets les plus innovants et les plus structurants pour le territoire. Le musée du Bugey – Valromey propose quant à lui un focus sur les « Gastronomades », amateurs de bonnes chères qui se déplaçaient de restaurant en restaurant pour déguster les spécialités remarquables liées au terroir.

Papiers et papilles

Autant de menus qui évoquent également les fêtes familiales, les repas associatifs ou officiels, les croisières, les grands chefs du territoire et qui témoignent des pratiques alimentaires des habitants de l'Ain et du rayonnement à l'international des produits remarquables tels la volaille de Bresse ou l'écrevisse sauce Nantua. Dans les menus présidentiels, la volaille de Bresse est le plus souvent servie rôtie et truffée, entre un granité et une salade, point culminant du repas où, sous l'ancien régime l'amphitryon découpait la viande à l'aide de son épée ou de sa dague. Les plats associés au Bugey sont quant à eux proposés dans une trentaine de menus, principalement sous la IIIe République, plus particulièrement sous la présidence d'Emile Loubet et d'Armand Fallières, avec un regain d'intérêt pour les préparations « à la Nantua » sous Charles de Gaulle.

L'alimentation durant la grande guerre

Dans le cadre du centenaire de la grande guerre est proposée une série de menus relatifs à cette période. De superbes illustrations colorées permettent de suivre l'actualité de la guerre, et d'en découvrir les acteurs. L'exposition nous apprend qu'au front, les soldats se nourrissent de « soupe » fade composée de viande, souvent en conserve ou surgelée. Tandis qu'à l'arrière, certaines denrées sont rationnées et vendues à prix fixe pour limiter les conséquences de la pénurie. C'est le cas du sucre à partir de 1917, et du pain l'année suivante. Après la grande guerre, l'essor du tourisme automobile, puis l'apparition d'une nouvelle clientèle touristique constituée de bourgeois modestes et d'ouvriers bénéficiant des congés payés instaurés par le Front populaire, impulsent un nouvel élan à la cuisine française...
Enfin, les témoignages de chefs étoilés, de présidents de clubs et de certains restaurateurs de l'Ain recueillis par le musée lors du premier trimestre 2018, complétés par le prêt des menus, offrent un éclairage contemporain et professionnel.

P. F.
Notez-le : du 4 mai au 15 novembre au Musée de la Bresse – Domaine des planons, à Saint-Cyr-sur-Menthon. Du 26 juin au 4 novembre au Musée du Bugey – Valromey, à Lochieu.