MATERIEL EN COMMUN /
A l’écoute de ses adhérents

A la demande de ses adhérents certifiés en agriculture biologique, la Cuma de Biziat s’est équipée d’une bineuse Gadford. Un achat destiné à proposer de nouvelles prestations.
A l’écoute de ses adhérents

La Cuma de Biziat est l'une des plus anciennes du département comme en témoigne une facture accrochée au mur datant de 1923, lorsqu'elle se nommait cuma de distillation. Elle se transformera après guerre, en 1947 en coopérative d'utilisation de matériel agricole. Son directeur, Pierre-Louis Dubost, a été embauché en 2000 comme chauffeur, il prendra la direction en 2006 son BTS-ACSEA (analyse, conduite et stratégie de l'entreprise agricole) ayant pesé dans la balance lorsqu'il a fallu le choisir comme successeur pour prendre la suite de l'ancien directeur qui faisait valoir ses droits à la retraite. Ambitieux, il est à l'écoute de ses adhérents créant ainsi une proximité dynamique.

Pierre-Louis Dubost, directeur de la Cuma de Biziat.

Sept salariés

Dans cette région de Bresse d'Appellation d'Origine Contrôlée, l'agriculture est essentiellement de la polyculture, de la volaille et de l'élevage laitier. La Cuma réalise un chiffre d'affaires annuel de 700 000 ¤ et compte 310 adhérents. « Mais je dirai que sur le nombre, 80 adhérents font 80 % du chiffre d'affaires » précise son directeur. Les travaux pour des non adhérents s'élèvent à 5 % ils englobent quelques particuliers et les communautés de communes avoisinantes. Les engins se déplacent dans quinze communes sur une vingtaine de kilomètres aux alentours. Les prestations comme le battage et l'ensilage représentent 40 % des prestations. L'effectif des salariés comprend en plus de son directeur, une secrétaire et cinq chauffeurs. « Cette année nous avons embauché un jeune agriculteur qui a été salarié dans un Gaec durant sept ans en vue d'anticiper le départ à la retraite en 2019 d'un chauffeur » indique Pierre-Louis.

Un projet tous les deux ans

La Cuma a investi cette année dans du matériel de désherbage mécanique pour répondre aux besoins d'adhérents certifiés en agriculture biologique mais aussi pour proposer de nouvelles activités aux autres. C'est une première dans l'Ain. Son directeur s'en explique : « la communication passe bien avec nos adhérents, je les interroge de façon régulière sur leur façon de travailler, ainsi je cerne leur besoin, nous en discutons ensemble en réunion. Nous essayons de valider un projet tous les deux ans ». 2018 aura été l'achat d'une bineuse Gadford, « il y avait une demande, et nous avons entendu », poursuit Pierre-louis, « beaucoup se sont convertis en bio avec l'entrée en vigueur de la diminution des produits phytosanitaires ».

Un engin de précision

La bineuse Garford :
Coût 44 000 euros et 18 000 euros de trémie frontale pour enfouir l’engrais.
Financée en partie par l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée qui a trouvé le projet intéressant, le Feader et la Région Rhône-Alpes.

 

La bineuse Garford Robocrop 6 rangs possède un guidage ultra-précis autorisant le binage à 12 km/h dans les céréales. Elle utilise des caméras et des ordinateurs qui analysent les images capturées et donnent la position des plants de culture pour guider les bineuses rapidement et avec précision. Les chauffeurs mécaniciens de la Cuma ont installé sur la bineuse une trémie frontale pour l'enfouissement de l'engrais lui vouant ainsi une double utilisation pour le bio et le désherbage. Les techniciens des concessionnaires sont venus sur place former les salariés.
« Nous allons mettre en place des journées de formation pour les agriculteurs avec Nicolas Boinon » souligne Pierre-Louis.
Même s'il y a du matériel neuf à la Cuma de Biziat, les journées de travail ne sont pas simples depuis les fortes chaleurs.
« La saisonnalité se fait mal. Cela fait trois années sur quatre qu'il y a la sécheresse. Du coup l'ensilage est plus précoce et pose des soucis avec les congés d'août » observe Pierre-Louis Dubost. Même s'il va devoir régler les problèmes de planning au cours des jours qui viennent cela n'empêche pas le directeur de réfléchir à son prochain projet... il concernera l'épandage suite à l'interdiction des buses d'ici 2020. À suivre...

Yolande Carron

Le matériel

• 3 M€ de matériel avec l’outillage
• 3 moissonneuses batteuses
• 2 ensileuses
• 6 tracteurs
• 2 chargeurs télescopiques manitou
• Des charrues, des épandeurs, des outils de travail du sol, de pressage et de récolte.