INSTALLATION
Pierre Collet, jeune agriculteur engagé

Patricia Flochon
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Rencontre avec Pierre Collet, céréalier à Foissiat, secrétaire général adjoint des Jeunes agriculteurs de l’Ain et président du canton de Montrevel-en-Bresse. Il nous livre sa vision du métier et de son engagement au sein du réseau des JA.

Pierre Collet, jeune agriculteur engagé
PHOTO/ PF

Pierre Collet, 33 ans, natif de Foissiat, reprenait l’an dernier la ferme familiale. « Depuis toujours j’avais envie de m’installer. C’était sûr que j’allais reprendre la ferme un jour. Suite au décès de mon grand-oncle l’an dernier tout est allé très vite et je me suis installé officiellement le 15 mai 2022 », explique-t-il. Avant de prendre les rênes de cette exploitation qui totalise aujourd’hui 220 ha de SAU, sur laquelle il cultive du maïs, du tournesol, blé, soja, lin, et orge de brasserie, il aura été salarié durant six ans sur une ferme en polyculture élevage, en charge de la culture des céréales, puis trois ans pour une entreprise de travaux agricoles. Son parcours scolaire : un BEP Agroéquipement à Montmorot suivi par l’obtention du Brevet professionnel Agroéquipement aux CFPPA Les Sardières de Bourg-en-Bresse. Le parcours à l’installation s’est déroulé sans encombre : « Je suis passé par la Chambre d’agriculture. J’ai eu la chance que les formations tombent en février-mars 2022, ce qui a permis d’accélérer les choses. Puis on s’est occupé du montage du Plan de développement économique (PDE) avec l’aide de deux conseillers de la Chambre d’agriculture ». Pour son installation, Pierre a investi près de 250 000 € dans du matériel : deux tracteurs et matériels de travail du sol ; et 90 000 € dans les bâtiments, ainsi que l’achat de 4 ha. Il a bénéficié de la DJA (Dotation Jeune agriculteur).
 
Diversification des cultures et respect de l’environnement
 
Le jeune exploitant a très vite fait le choix de diversifier ses cultures. Interrogé sur ses motivations quant à l’orge de brasserie et le lin, il explique : « J’ai 14 ha en orge de brasserie. Il y a en plus en plus de demande. Je travaille avec la coopérative Bourgogne du Sud, valorisé entre 40 et 80 € de plus en fonction des années. J’ai également 8 ha de lin fourrager. Les avantages est qu’il est peu cher à implanter et aucuns frais en fin d’année. Il est un peu plus cher qu’un couvert à implanter, mais avec zéro frais à part le semis. C’est une culture plutôt simple à gérer. Une plante peu demandeuse en azote. L’autre avantage est de se moissonner après les céréales. Il est payé entre 500 et 600 € la tonne ; pour un rendement de 20 à 25 quintaux en moyenne. L’objectif était d’avoir une valorisation en circuit court. Il est vendu en local, à la coopérative Capdis ». Sur ses 80 ha dédiés à la culture du maïs, 35 ha produisent du maïs Waxy, avec là-aussi une plus-value. Un agriculteur qui se targue d’être chef d’entreprise, mais aussi « garant de l’environnement », respectueux de la nature : « Je sème du foin neuf mètres autour des maisons environnantes. J’ai de bonnes relations avec le voisinage. J’ai également l’objectif de valoriser le bois de l’exploitation : buissons, haies, arbres en bois déchiqueté. C’est important aussi bien sur le plan économique que pour la biodiversité. L’idée étant là aussi de rester dans un esprit local, via la coopérative Bourgogne du Sud, dans un rayon de 30 km. Nous travaillons sur un plan bocager, avec des études de plantation et replantation ». 
 
JA : un engagement qui a du sens
 
Depuis mars 2022, Pierre Collet est également secrétaire général adjoint des Jeunes agriculteurs de l’Ain, et président des JA du canton de Montrevel-en-Bresse (son deuxième mandat, et trois mandats auparavant en tant que trésorier). Lorsqu’on lui demande quel est le sens de son engagement, il répond bien volontiers : « Je les connaissais depuis un moment, mais le déclic a eu lieu lorsque l’on a organisé la fête de la l’agriculture en 2021. Secrétaire général adjoint, c’est un poste intéressant en termes d’apprentissage, d’échange d’expériences, d’implication au sein d’un réseau qui travaille activement pour l’installation des jeunes. Le fait d’être au bureau permet de faire remonter les infos du terrain. Nous avons une réunion le soir tous les quinze jours, plus une demi-journée par semaine. C’est très enrichissant, tant au niveau du réseau qu’en matière d’échanges avec les élus, les collectivités, etc. Je ne peux que le recommander et encourager ceux qui le souhaitent de s’engager ». Quant à l’échelon cantonal, il avoue avoir la chance de faire partie d’une équipe très dynamique, avec des projets, l’organisation des cantonaux de labour et des sorties conviviales.