COOPERATIVE
Etrez garde le cap grâce au développement de l’AOP

La coopérative d’Etrez a collecté l’an passé près de 33 millions de litres de lait. La production de crèmes et beurre AOP poursuit sa progression, contribuant à la notoriété grandissante de la laiterie.
Etrez garde le cap grâce au développement de l’AOP

« La coopérative a su garder le cap tout au long de l'année 2018, avec un chiffre d'affaires en croissance et des charges maîtrisées ». C'est en ces termes positifs que Stéphane Deliance, le président de la laiterie coopérative d'Etrez débutait l'assemblée générale qui s'est tenue le 26 mars dernier ; et ce, malgré une année qualifiée de « très difficile et stressante » par son directeur Yann Le Scouezec, au regard de la chute de valeur du lait écrémé. « Le lait écrémé reste le talon d'Achille de la laiterie. De février à mai-juin, les prix sont tombés à des niveaux dramatiquement bas : entre 30 et 35 € les 1000 l. Heureusement le marché s'est quand même bien relevé sur la fin de l'année, ce qui fait que l'on termine avec un cumul à 98 € en 2018, contre 129 € en 2017. On espère que l'on ne connaîtra pas ces prix-là cette année. La semaine dernière on a fini à 110 €... », expliquait ce dernier.

 

Stéphane Deliance, président de la coopérative d’Etrez.

Des producteurs rémunérés à 360,80 € les 1000 l

En 2018, la coopérative a collecté 32,8 millions de litres (contre 31,4 millions l'année précédente) auprès de ses 60 adhérents, pour un volume travaillé de 33,89 M de litres. « Compte tenu de la conjoncture particulièrement défavorable pour notre coopérative qui vend beaucoup de matière grasse, nous pouvons être satisfaits de nos résultats, avec un résultat net de 74 856 €. L'activité de la fin d'année a été rémunératrice et nous a permis de combler les pertes de valeur dues au lait écrémé », ajoute le président.

Le lait AOP toujours en progression

La collecte de lait AOP a progressé de 14 %, atteignant un volume de 19,7 millions de litres, dont un peu plus d'un tiers a été transformé en beurre et crèmes de Bresse AOP. « Le prix moyen payé aux producteurs de lait AOP est de 366,45 € les 1000 l. Cette filière, en progression constante, permet de générer une plus-value sur le lait collecté de 5,80 €. La prime redistribuée aux producteurs concernés est maintenue à 7 € les 1000 l dont un euro est reversé pour l'adhésion au SPC2B (*) », précise Stéphane Deliance. « On continue de dérouler la stratégie commerciale de l'AOP qui avait été établie en 2013 ; un prix du lait, ça ne se décrète pas, ça se construit », souligne Yann Le Scouezec. Récompensés cette année au concours général agricole à Paris par une médaille de bronze, les yaourts à la framboise et plus globalement tous les yaourts aux fruits de la laiterie connaissent un succès grandissant avec une production en hausse de 22,3 %, un nouveau packaging et une communication renforcée.
Saint-Denis-les-Bourg : un magasin flambant neuf début 2020
La construction de la nouvelle fromagerie de Saint-Denis-les-Bourg est en cours. Livraison prévue à la fin de l'année. « Le magasin de Saint-Denis a maintenu son chiffre d'affaires malgré les perturbations liées aux gilets jaunes. Les charges ayant baissé grâce à la réorganisation du service, nous avons conforté notre résultat financier à
+ 25 000 €. L'ouverture du nouveau magasin est prévue pour le 1er trimestre 2020 », précise le président. Un coût total estimé à plus d'1,2 M€, pour une surface de vente qui passera de 44 à 104 m².

Une année 2019 sous de meilleurs auspices

Selon Stéphane Deliance, « l'année 2019 s'annonce meilleure » ; « le lait écrémé a repris de la valeur avec 140 € en février. Notre activité commerciale est très soutenue. Nous transformons 2,6 % de lait en plus qu'en 2018 à la même période grâce au contrat de fourniture de lait signé avec Bressor en fin d'année ». Petit bémol, la vente de lait en briques n'atteint pas le succès escompté. « Nous avons commencé à produire en début d'année, je m'étais fixé 5 M de litres mais on ne les fera pas car on s'est heurté à des problèmes pour rentrer sur les plateformes. Je ne vois pas un avenir phénoménal pour la brique car on est arrivé trop tard sur le marché des laits équitables », commente Yann Le Souezec qui se donne encore quelques mois pour évaluer s'il est intéressant de continuer sur ce marché de niche de plus en plus concurrentiel.

(*) Syndicat de promotion de la crème et du beurre de Bresse
Patricia Flochon

Volumes travaillés en 2018 

Beurre : 600 t, dont 194 t de Beurre AOP (+ 26,6 %)
Crème : 1 M de kg dont 60,9 t de Crème épaisse AOP (+ 18 %) et 253,5 t de crème gastronomique AOP  (+ 1,6 %)
Fromages blancs : 941 t (+2,2 %)
Yaourts : 168 t (+ 22,3 %)
Caillé : 1,02 M de kg (+ 17,1 %)
Metton : 92 038 kg (- 23,6 %)
Emmental au lait cru : 793 t
Lait écrémé : 13,1 M de litres vendus.