SEDIMA
Essoufflement des commandes de machines agricoles

Le syndicat des distributeurs de machinisme agricole et d’espaces verts annonce une baisse des commandes de machinisme agricole tandis que le secteur des espaces verts résiste.

Essoufflement des commandes de machines agricoles
Le Sedima constate constatent un recul de 3 % des commandes de matériel neuf dans le domaine agricole et une baisse un peu moins marquée pour l’occasion. ©iStock-Vevchic86

Le Sedima, le syndicat des concessionnaires de machinisme agricole et d’espaces verts, a fait le point sur la conjoncture économique de l’année en cours. Plus de la moitié de ses huit cents adhérents constatent un recul de 3 % des commandes de matériel neuf dans le domaine agricole et une baisse un peu moins marquée pour l’occasion. Après une année 2023 où la demande était atone, cet essoufflement devrait s’accentuer au deuxième semestre. Un recul des prises de commandes de l’ordre de 13 % est même attendu pour la viti-viniculture, en neuf comme en occasion. La baisse est sensible dans le secteur des grandes cultures alors que le matériel d’élevage se porte mieux. Les commandes de pièces en magasin ou en atelier sont en revanche bien orientées avec une augmentation de 7 à 8 % du chiffre d’affaires. Alex Mortier, le nouveau président du Sedima, explique ce ralentissement des commandes par « la conjoncture des marchés. On suit le monde agricole. Il y a des inquiétudes dans la viticulture face aux transformations de cette activité et aussi dans les grandes cultures. Mais le principal frein reste le prix du matériel neuf. Celui-ci a pris 20 % d’augmentation en trois ans. Le neuf est trop cher. Et l’occasion, automatiquement, a suivi à 10 % de hausse. » La conjoncture est plus favorable dans le secteur des espaces verts avec des chiffres d’affaires en hausse, tirés par les ventes de robots de tonte et le matériel électrique. Ce ralentissement des commandes en machinisme agricole entraîne des répercussions pour les concessionnaires, qui sont, de fait, les premiers clients des constructeurs. Les trois-quarts d’entre eux déclarent une augmentation de leurs stocks de 10 %, pour atteindre un niveau « supérieur à la normale », en neuf comme en occasion. Résultat : nombre d’entre eux déclarent une dégradation de leur trésorerie et des difficultés à financer l’achat de nouveaux tracteurs à exposer. D’autant que certains constructeurs imposent des pénalités importantes, de l’ordre de 6 %, en cas de retard de paiement.

Désengagement

Ces concessionnaires, ce ne sont pas des usines, mais des PME souvent familiales, avec des hommes et une convention collective adaptée aux besoins de l’entreprise ainsi que de ses clients, les agriculteurs. D’où l’importance de l’aspect social. « Malgré des trésoreries tendues nous devons négocier des salaires pour attirer des compétences, recruter et fidéliser nos collaborateurs », explique Anne Fradier, la secrétaire générale de Sedima. 75 % des concessionnaires ont recruté du personnel l’année écoulée et procédé à des augmentations de salaires. Si les concessionnaires sont attachés à la marque qu’ils représentent, ils regrettent néanmoins le prix élevé et le manque d’intérêt que les constructeurs portent à la formation des personnels et leur désengagement dans l’organisation de Salons professionnels en France. « Nous sommes le premier pays agricole, c’est dommage de ne pas avoir plus de Salons du matériel agricole pour présenter les nouveautés », regrette Anne Fradier.

Actuagri