ELECTIONS MSA
Nadège Fellot : l’élu, ce relai privilégié

Du 20 au 31 janiver prochains, les ressortissants de la MSA devront élire leur délégués, leur meilleur relai au sein de la MSA. Portrait de l'un d'entre eux.
Nadège Fellot : l’élu, ce relai privilégié

 

La vie est une danse, dit-elle, et c'est bien vers le bal du monde agricole que Nadège Fellot s'achemine lorsqu'elle accepte l'invitation d'Emmanuel, son mari. Pourtant rien ne la prédestine, ou ne semble la prédestiner, à devenir l'agricultrice investie qu'elle est aujourd'hui.

Cet investissement - encore démontré par sa nomination en qualité de membre du bureau de la Chambre d'agriculture en mars 2019 - fait partie intégrante de sa nature tournée vers les autres, nature qui réagit positivement et répond sans hésiter à une campagne d'information organisée, en 2014, sur les ondes par la MSA grâce à laquelle Nadège découvre la dimension sociale de cette institution. Elle se sent interpelée et ressent l'envie d'en devenir partie prenante, de se mettre au service du monde agricole. L'écho de ce qu'elle a entendu perdure jusqu'aux élections de 2015 où elle est élue et devient membre du Conseil d'administration. Elle est décidée à partager ce qu'elle sait bien que ses savoirs et savoir-faire n'aient pas été exclusivement acquis dans sa vie d'agricultrice.

 

Nadège, fille d'une comptable et d'un technicien travaillant dans l'industrie automobile, n'est pas issue du milieu agricole. On peut même dire qu'elle a été élevée dans un contexte de rejet de l'agriculture parce que cet univers a laissé son empreinte douloureuse chez son père qui, en tant qu'enfant d'agriculteur, a mal vécu les difficultés rencontrées par ses propres parents. Peu encouragée par les siens, Nadège se lance néanmoins dans les études. Elles seront longues - dix ans - et aboutiront à la rédaction d'une thèse sur la dynamique de métapopulation chez les amphibiens urodèles (Triturus alpestris et Triturus cristatus), sujet au coeur du domaine de recherche de Nadège : l'écologie.

Son mari, rencontré au cours de ce travail titanesque, s'amuse de ce qui lui paraît être bien loin des réalités concrètes avec lesquelles, en tant que vigneron actif, il vit tous les jours. Cependant lorsqu'on vérifie la définition de l'écologie dans le dictionnaire et que l'on peut y lire : science ayant pour objet les relations des êtres vivants (animaux, végétaux, micro-organismes) avec leur environnement ainsi qu'avec les autres êtres vivants, on se rend compte que le thème n'est pas si distant de ce qui compose le monde agricole et l'on pressent que les connaissances engrangées par Nadège vont pouvoir trouver leur utilité.
Mais ce qui paraît évident aujourd'hui se cache encore, à cette époque, sous les voiles de l'apparente différence et Nadège, bien que se reconnaissant dans le milieu familial de son mari qu'elle intègre peu à peu, poursuit sa propre route qui l'amène travailler dans un bureau d'études. Malgré le mariage, malgré la naissance de ses trois enfants elle y poursuit une carrière qui fait d'elle une responsable d'agence comptant soixante-dix personnes. En dépit de cette réussite professionnelle Nadège quitte définitivement ce travail en 2011.

 

Avant cela Nadège cumule. Investie dans sa vie d'épouse et de mère, investie dans son travail, elle est également investie dans l'exploitation familiale. Informatique, comptabilité, accueil, organisation d'évènements, nul doute que ces différentes tâches, qu'elle assume volontiers, lui permettent d'utiliser la capacité d'analyse et la méthodologie développées au cours de ses années de recherche. Elle se forme également à l'oenologie, élargissant ainsi ses compétences au domaine plus précis de la viticulture. Elle se lance dans la cuisine des vendanges et revit, de cette façon, une ambiance qu'elle a toujours trouvée extraordinaire. Car - et peu y verront un simple hasard - Nadège a fait les vendanges depuis l'âge de quinze ans jusqu'à la fin de ses études qu'elle a ainsi financées. Elle renoue, pendant cette période de l'année, avec un univers qui, de fait, lui est familier même si elle le découvre désormais du côté de l'exploitant avec les responsabilités et le travail que cela suppose. Elle s'intéresse également à l'élevage de vaches allaitantes qui est également une activité de l'exploitation.

 

Dans les années 2000, alors qu'elle n'est toujours pas agricultrice au sens professionnel du terme ni même conjoint collaborateur, Nadège accompagne son mari dans une nouvelle aventure, audacieuse. L'idée vient d'un groupement de vignerons qui crée une structure laquelle se chargera de l'aspect commercial de leur métier. Terroirs originels est né. Basée sur des rapports de confiance et sur un sens commun de l'éthique, cette initiative permet aux vignerons qui en font partie d'améliorer la commercialité et la commercialisation de leur production et de dégager du temps pour être dans leurs vignes et dans leur cave.

Son immersion dans l'activité agricole est à la hauteur de son immersion dans cette vie qu'elle a choisie auprès d'un agriculteur, d'un vigneron, d'un éleveur. Parce qu'elle a bénéficié de l'enseignement d'Emmanuel qui lui a appris le métier, c'est sans demi-mesure que Nadège peut rayonner sa propre sensibilité et infléchir, par sa présence et son soutien, le cours de l'exploitation dont elle est désormais partie prenante.

 

Pour la vigne, l'agriculture devient raisonnée, en voie de conversion vers le bio, là où elle était simplement traditionnelle depuis le début du dix-neuvième siècle. Emmanuel, son mari est sur cette voie depuis longtemps. Dans l'esprit de Nadège, qui le soutient dans ce passage, cette transformation ne signifie pas exclusion d'un mode de fonctionnement mais bien plutôt intégration de pratiques qui améliorent la qualité du produit et prennent soin de l'environnement tout en tenant compte des réalités du métier et de celles - telles qu'elles sont connues - de la nature. Pour l'élevage, le passage au bio est plus rapide et désormais acquis. Elle voit, dans ces évolutions, une ouverture aussi bien vers l'extérieur que vers l'avenir.

 

Cette philosophie s'étend aux personnes et a présidé au maintien du marché paysan qui se déroulait auparavant de ferme en ferme. Désormais il est organisé sur la propriété Fellot, dernier bastion de cette tradition, chaque année au mois d'avril. Nadège ouvre les portes du domaine aux visiteurs intéressés ou simplement curieux, aux gourmands qui veulent découvrir et goûter des produits du terroir. Bien sûr, d'autres producteurs et artisans sont invités. De la même manière, tout au long de l'année, la cave est le lieu de rencontres entre Nadège et Emmanuel et les amateurs de vin qui, venant de tous horizons, sont accueillis à bras ouverts parfois dans le cadre de soirées musicales et festives.

 

A la lumière de ce parcours on comprend pourquoi Nadège décide d'arrêter son travail en tant que responsable de bureau d'étude. Pour autant cela ne la conduit pas directement au métier d'agricultrice. Elle entreprend de nouvelles études pour être coach de vie. Avec la détermination et le sérieux qui la caractérisent, Nadège se plie à l'exercice de ce nouveau challenge pendant quinze mois et obtient sa qualification qu'elle entretient depuis par une formation continue. Mais cette activité n'est pas destinée à la détacher ou l'éloigner du monde agricole, bien au contraire. C'est dans le domaine viticole qu'elle reçoit les personnes qui ont sollicité son accompagnement. Ce domaine fait partie intégrante de sa pratique de coach. Il est le cadre de déconnection et de ressourcement idéal permettant l'introspection, le partage et la transmission en mouvement quand Nadège est « la canne d'un moment, pour l'autre ». Cette jonction entre ces deux aspects d'une même humanité a trouvé sa formule : « coach de vignes, coach de vie » et a conduit Nadège à épouser, cette fois, la profession d'agricultrice, là où son destin l'attendait.

 

2012. C'est officiel : Nadège Fellot est agricultrice. Non pas conjoint collaborateur mais chef d'entreprise. Ce choix est fait par le couple avec lucidité pour permettre à Nadège d'avoir un statut autonome et conforme à son rôle dans l'exploitation. Dans le cadre de cette entreprise, elle prend en charge la partie élevage ce qui, du fait de la dissociation d'avec le vignoble, lui permet un classement en zone montagne. Cette dissociation ne change pas fondamentalement son mode de vie si ce n'est qu'elle va davantage sur le terrain, y compris dans les vignes. Elle y apprend toute la subtilité et la précision de ce métier. Parce que désormais son corps est de plus en plus sollicité et endure de nouvelles courbatures, elle expérimente pleinement le fait que l'agriculteur est à la fois le dirigeant et l'ouvrier de son entreprise. Elle trouve dans cet ancrage une harmonie entre le corps et le mental qui la légitime à ses propres yeux en tant qu'agricultrice.

 

Ce tournant est également l'époque de la maturation d'un certain nombre de prises de conscience. Outre une grande force de travail, ce métier d'agriculteur requiert un florilège de compétences techniques ainsi qu'une résistance mentale certaine. Non seulement l'agriculteur doit faire face aux aléas des conditions climatiques voire à de très sérieuses intempéries qui détruisent le travail réalisé mais il doit gérer une dimension administrative de plus en plus importante et complexe qui conditionne très souvent l'obtention d'aides dont il a besoin. Ces tâches, dont dépend parfois la survie de l'exploitation, sont chronophages et coûteuses parce qu'elles nécessitent, pour beaucoup, l'aide payante de spécialistes. Cet envahissement du monde agricole par l'administratif est une source d'inquiétude tant parce qu'il peut décourager les meilleures volontés que parce qu'il a déjà impacté les circuits de formation lesquels ont davantage tendance à vouloir fabriquer des diplômés dont le rôle sera d'aider les agriculteurs qu'à fabriquer des producteurs. Nadège, qui ne dégage qu'un faible revenu de son élevage et a besoin de ces aides pour atteindre un niveau financier viable, se confronte à cela au quotidien. En tant qu'épouse d'exploitant, en tant que jeune agricultrice - sur le papier - mais également en tant que coach de vie dans le milieu agricole elle est sensible à ces difficultés qui font ressembler la vie quotidienne d'un agriculteur aux coulisses de l'exploit que cela soit sur les plans physique, moral ou financier.

 

Elle n'en est pas moins heureuse d'être agricultrice. Outre la spécificité du milieu, irréductible à toute définition, elle apprécie le fait que ce métier lui permette de connaître un grand nombre de domaines, introduise une grande variété d'activités dans sa vie et lui offre la liberté d'organiser son emploi de temps comme elle le souhaite - exception faite de la période des vendanges où elle est à pied d'oeuvre de 5h30 à 23h00 -. Cette vie d'agricultrice a du sens pour Nadège qui s'y épanouit d'autant plus qu'elle est entourée de sa famille et bénéficie du soutien de l'exploitation de son mari. Ce soutien n'évite pas les obstacles mais il permet de les franchir avec davantage de sérénité.

Elle est également sensible à ce sens de l'entraide qui règne dans son village et qui mobilise autour de l'agriculteur en difficulté et de sa famille, les voisins qui se répartissent entre eux les corvées pour soulager les souffrances. Nul étonnement à ce qu'elle se reconnaisse dans cette communauté où les hommes et les femmes ont dans le coeur ce sens de la solidarité et du prochain.

 

C'est sans nul doute la compassion dont Nadège est capable envers autrui qui la conduit, à l'écoute d'une émission radiophonique faisant état de sa dimension sociale, aux portes de la MSA. Quoi de plus naturel pour elle que de vouloir oeuvrer dans le monde agricole afin de tenter d'en aplanir les difficultés pour les moins bien lotis qu'elle ? Son souci de la dimension communautaire de la profession trouve un écho favorable auprès du syndicat la FDSEA qui lui apporte son soutien. On imagine bien ce moment isolé où l'attention de Nadège est captée par les messages qui l'intéressent et où se produit cette rencontre entre son envie de poursuivre son engagement sur un plan collectif à travers un prisme nouveau - ce plan collectif dont la dimension permet de faire avancer les choses - et les besoins du milieu professionnel auquel elle appartient.

 

Elue sur son territoire et au sein du Conseil d'administration de la MSA, Nadège fait la connaissance de ses homologues et de l'institution. Les belles rencontres sont là, la complexité de l'organisme et les contraintes de l'autorité de tutelle aussi. La mise en évidence du hiatus qui existe entre la vision de ceux qui sont en haut et ne perçoivent la réalité du monde agricole que de loin et celle de ceux qui sont en bas et la vivent au quotidien stimule la volonté d'agir de Nadège. Très vite elle s'intéresse au statut de conjoint collaborateur des femmes. Il n'y a pas si longtemps que la question s'est posée pour elle-même. Ce statut, auquel elle a renoncé, a le mérite d'exister mais il est imparfait et ne rend que partiellement justice à la place de l'épouse dans l'exploitation agricole. Nadège initie une réflexion sur ce thème et fédère autour d'elle six autres agricultrices qui travaillent sur le projet. Ces sept femmes bénéficieront du support et de l'aide des animatrices et assistantes sociales de la MSA qui leur permettront de le finaliser. Quinze portraits de femmes sont dressés et servent de base à la création d'une pièce de théâtre : « Entre terre et mère ». Le titre est très évocateur et ouvre à lui seul un vrai espace de méditation. La pièce plaît et conduit certaines femmes concernées à réinventer leur condition comme l'une d'entre elles qui optera pour un GAEC. Cependant elle dérange également par sa modernité et la façon un peu crue dont l'auteur a adapté les témoignages, peut-être, mais aussi en raison du caractère sensible du sujet abordé et de la mise en lumière de ces femmes qui, habituellement, s'accommodent de l'ombre où elles se tiennent.

Une voix à entendre

L'expérience, enrichissante pour Nadège, a néanmoins un effet questionnant en raison de l'accueil mitigé que la pièce reçoit. Aussi s'interroge-t-elle sur la réelle efficacité qu'elle peut avoir au sein de la MSA jusqu'à ce que, plus aguerrie sans doute à son fonctionnement qu'elle découvre en même temps qu'elle agit, Nadège s'investisse dans les projets jeunes et notamment celui relatif au nouveau TESA.

Là encore son vécu personnel est utile. C'est elle qui, sur les exploitations familiales, fait les contrats d'embauche, les déclarations et s'assure que ses salariés sont bien protégés dès la première minute de travail. Elle connaît bien le sujet, ses arcanes ainsi que les contraintes que ces obligations administratives génèrent particulièrement dans les périodes saisonnières où les contrats à durée déterminés s'amoncellent. Pour elle, c'est la période des vendanges. Convaincue de son utilité pour tout un chacun, elle joint sa voix aux autres élus pour réclamer la mise en place du TESA simplifié qui permet, pour le recrutement de salariés dont la présence sur l'exploitation ne durera pas plus de trois mois, d'effectuer plusieurs formalités obligatoires en une seule déclaration.

Même si rien n'aurait pu se faire sans le relais des administratifs de la MSA, cette réalisation, éminemment concrète et facilitatrice pour les agriculteurs, fruit de l'action des élus MSA, est pour Nadège la confirmation qu'elle est à la bonne place pour faire avancer les choses et pour faire entendre sa voix. Une voix porteuse d'une vision actuelle du monde agricole. Une voix qui mérite d'être entendue.

Des femmes et des hommes engagés

Ce qu'elle a notamment à dire concerne le monde agricole dans son ensemble. L'une des difficultés majeures de ce monde, une difficulté récurrente, une difficulté répandue est l'absence de revenu décent, fruit du travail de l'agriculteur. Ce dernier devrait pouvoir vivre de sa terre en toute autonomie, sans dépendre d'aides provenant de l'Etat ou de l'Europe. Lorsqu'on consulte internet pour trouver quelques éléments parlants, on peut constater que ce qui est appelé revenus réels des facteurs de production par unité de travail place la France dans les niveaux les plus bas comparativement aux autres pays européens, durant la dernière décennie. Peut-être, ce triste constat trouve-t-il sa cause dans notre histoire, dans nos modes d'exploitation sur des surfaces relativement petites, en moyenne, dans une politique agricole inadaptée ou dans un manque d'investissement effectif des pouvoirs publics mais, plus sûrement, révèle-t-il un marasme qui, pour économique qu'il soit, n'en impacte pas moins les hommes et les femmes qui sont derrière.

Les organisations agricoles, comme la Chambre d'agriculture, les syndicats professionnels et la MSA, tentent de compenser la défaillance du système en unissant leurs efforts pour apporter une aide ciblée à ceux qui souffrent le plus. Rebonds est un bon exemple de cette mise en commun de moyens, d'énergies et d'idées. L'élu MSA, présent sur le territoire, est un relais privilégié auprès des agriculteurs ayant besoin d'un conseil, d'un encouragement, d'une action d'entraide, d'une information, d'une prise en charge, d'un service, d'un moment de repos ou d'un support quelconque. Parce qu'il a la connaissance du tissu institutionnel et du monde agricole, il est l'interlocuteur naturel de l'adhérent et peut le guider et l'accompagner vers ceux qui seront les plus à même de lui fournir la ressource qui lui permettra de rebondir. Cela suppose néanmoins que l'agriculteur fasse une démarche et ait confiance dans ce réseau de solidarité mis en place pour lui dans la pure tradition agricole.

Nadège a pris fait et cause pour le monde agricole

Ce qui est vrai sur un plan individuel l'est également sur un plan collectif. Le monde agricole ne peut uniquement compter sur les institutions pour évoluer et aller mieux. Ces organismes ne sont que des coquilles vides sans les hommes et les femmes, venant de la base, pour les animer. Cette base doit s'engager davantage et montrer sa volonté de changement, devenant ainsi le moteur de sa propre évolution vers une ère de prospérité et de dignité retrouvées.

S'il est vrai que cela demande de sacrifier une partie de son temps pour la cause commune là où la rareté de ce temps nous conduit à privilégier la satisfaction de besoins plus personnels, cet investissement et cette participation à une oeuvre plus collective n'en restent pas moins indispensables. Le fait que les processus soient longs, que la marche se fasse pas à pas ne doit pas décourager les bonnes volontés et fermer les consciences à l'enjeu.

Nadège a pris fait et cause pour le monde agricole. En tant que femme, en tant que docteur en écologie, en tant qu'agricultrice, en tant que chef d'entreprise et en tant que coach de vie, elle porte l'espoir de pouvoir transmettre un modèle sain et durable sur les plans humain, économique et environnemental, pour l'une de ses filles qui veut prendre la suite de l'exploitation familiale et pour l'agriculture en général.

Son parcours fait d'elle une agricultrice atypique. Elle est aussi une agricultrice engagée, capable de communiquer son enthousiasme, capable de montrer et de provoquer une ouverture à un possible qui, devenu visible, pourra être choisi.