AVICULTURE
Des moyens pour développer les élevages alternatifs

L'interprofession avicole a fait découvrir au vice-président de la Région, Jean-Pierre Taite, les réalisations structurantes de la filière en Drôme et Ardèche concernant les volailles de chair et pondeuses sous signe de qualité. Une promesse : le plan filière ne sera pas figé.
Des moyens pour développer les élevages alternatifs

La journée avicole de Jean-Pierre Taite, vice-président de la Région,délégué à l'agriculture, a commencé dans un élevage label rouge à Peaugres en Ardèche, suivie d'une visite à l'abattoir LDC à Félines. La délégation régionale, accompagnée par Gilles Lassus, président de l'Afivol, a fait halte ensuite à Ucabio à Chabeuil (Drôme). La visite s'est concentrée sur l'unité de fabrication d'aliments pour bétail qui jouxte les silos de la Drômoise de céréales. « Cette usine qui tourne depuis deux ans et demi est le fuit d'un investissement conjoint de Valsoleil et la Dauphinoise pour un montant de 16 M€. Nous y produisons des aliments bio pour volailles et ruminants. La deuxième tranche de travaux a permis de réaliser une unité protéines (tourteaux de soja et tournesol). L'unité a établi des liens commerciaux avec Cizeron bio (Loire) et la société Bodin (Vendée). Notre but est de concentrer sur une même zone restreinte tous les maillons de la filière : la production de céréales bio, le stockage, la fabrication d'aliments, l'élevage et le conditionnement d'œufs », explique Christophe Pelletier, directeur de Valsoleil. Le leitmotiv de la coopérative étant d'être le « plus grand circuit court ». L'an prochain, l'usine doit produire 30 000 tonnes d'aliments bio, soit une multiplication par 6 en 4 ans du potentiel initial de Valsoleil. L'esprit de cette filière régionalisée, portée tant par Valsoleil que la Dauphinoise, vise à accroître la productivité des outils industriels afin de ne pas perdre la valeur ajoutée des produits de l'élevage biologique. « Nous réduisons les coûts de consommation d'énergie, de transport et développons l'automatisation », indique Christophe Pelletier. La visite s'est poursuivie au centre de conditionnement d'oeufs Val d'Eurre qui commercialise 160 millions d'oeufs par an (en majorité de plein air, label rouge ou bio) et emploie 90 personnes.

Gilles Lassus, président de l’Afivol et Jean-Pierre Taite, vice-président de la Région, délégué à l’agriculture.

Un plan filière à faire évoluer

À la pause de midi, les professionnels se sont adressés à l'élu régional en rappelant qu'ils avaient mené à bien la réorganisation de l'interprofession en rassemblant les organisations des deux anciennes régions. Gilles Lassus a souligné l'importance de l'aviculture régionale classée à la 4e place nationale pour la production de volailles de chair et à la 3e place pour les pondeuses (80 % de la production d'œufs dans la Drôme). En remerciant la Région pour son accompagnement financier, le président de l'Afivol a souligné que la filière avait su se montrer ambitieuse et qu'elle voulait coller encore mieux à la demande sociétale qui remet en cause l'élevage en cages. « Nous devons développer les productions alternatives et pour cela il faut aider les éleveurs qui ont investi en 2012 dans des bâtiments avec cages à financer leur conversion », a pointé à son tour Philippe Juven, président du CNPO.
L'Afivol se réjouit du plan filière pour lequel la Région attribue 1,335 M€ sur 3 ans. « Nous allons pouvoir travailler », affirme Gilles Lassus, qui module aussitôt son satisfecit en pointant une faiblesse du PCAE : « la dégressivité des aides pénalise les investissements dans des bâtiments au montant important ». Des éleveurs présents à la rencontre maugréent également contre le fait qu'il n'y ait que deux sessions par an pour l'examen des dossiers et que les aides soient versées trop longtemps après la notification d'attribution, en moyenne un an plus tard. En réponse, Jean-Pierre Taite a rappelé sans surprise que l'accompagnement de l'agriculture était une priorité pour le président de Région. « Avec un budget 2018 en arbitrage de 61 M€, dont 9,5 M€ pour les plans de filière, je peux vous assurer que nous aurons des discussions et que rien n'est figé dans le marbre pour le plein air. Nous réfléchissons aussi à la création de fonds pour accompagner les développements ultérieurs ». L'élu a également insisté sur les deux dispositifs : « La région dans nos assiettes » avec ses appels d'offres auxquels la filière avicole peut répondre et « La région du goût », une marque dotée de moyens de communication et qui ne va pas instituer un signe de qualité supplémentaire.

L.Gouverne