PRÉDATION
Le gouvernement renforce le plan loup et déçoit les éleveurs

Relèvement du plafond de prélèvement de loups, création d’un nouveau zonage, renforcement des mesures de protection, etc. Le 28 mai, le gouvernement a annoncé de nouvelles mesures pour renforcer le plan loup, qui n’ont pas convaincu les organisations agricoles.
Le gouvernement renforce  le plan loup et déçoit les éleveurs

PRÉDATION / Relèvement du plafond de prélèvement de loups, création d'un nouveau zonage, renforcement des mesures de protection, etc. Le 28 mai, le gouvernement a annoncé de nouvelles mesures pour renforcer le plan loup, qui n'ont pas convaincu les organisations agricoles.
Le gouvernement renforce
le plan loup et déçoit les éleveurs
Pas de surprise, mais des déceptions. Les responsables agricoles sont sortis amers du groupe national loup, qui s'est tenu le 28 mai à Lyon. Le gouvernement a présenté une série de mesures renforçant le plan loup, afin de répondre à une « importante progression, plus forte qu'attendu, de la population de l'espèce ». Les effectifs de Canis lupus devraient « dépasser les 500 individus en 2019 », d'après un communiqué des ministres de l'Agriculture et de la Transition écologique. L'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) n'a toutefois pas communiqué l'estimation officielle de la population de loups, attendue par tous les participants. L'expansion du prédateur va de pair avec une recrudescence du nombre d'attaques. En 2018, les pouvoirs publics ont officiellement constaté 3 674 attaques (+ 14 % par rapport à 2017) pour 12 515 animaux tués (+ 4,8 %). Bref, « la situation s'aggrave avec une pression de prédation constante malgré des mesures de protection qui ne fonctionnent pas », résume le Caf loup (FNSEA et associations spécialisées, JA et APCA) dans un communiqué du 28 mai. Comme attendu, le préfet d'Auvergne-Rhône-Alpes (coordonnateur pour le loup) a annoncé le relèvement du plafond de prélèvement à 17 % de la population de prédateurs, contre 10 % auparavant. Ce seuil pourra être augmenté de deux points s'il est atteint en cours d'année, comme c'était déjà le cas.

« Cercles zéro » et tirs de défense mixtes

Autre mesure annoncée, la création de « cercles zéro », un nouveau zonage correspondant aux zones les plus prédatées et dans lesquelles les mesures de protection seront renforcées. Il s'agira des communes ayant subi au moins 15 attaques par an sur trois ans. « La barre est trop haute », déplore Claude Font, l'élu de la FNO en charge du dossier. Cet éleveur de Haute-Loire demande une définition « au plus près du terrain, au niveau de l'exploitation ou de l'estive ». Dans ces « cercles zéro », les éleveurs auront accès aux « tirs de défense mixtes », un nouveau niveau de réponse intermédiaire entre les tirs simples et renforcés.
Ils bénéficieront aussi de l'aide au gardiennage sans restriction. D'autres mesures annoncées le 28 mai concernent tous les éleveurs prédatés, comme la revalorisation des indemnisations des animaux tués par le loup « de 15 à 20 % », d'après Claude Font. « Le travail reste à faire sur les pertes indirectes », ajoute-t-il. Le gouvernement a aussi annoncé des formalités administratives « unifiées » pour le financement des mesures de protection et les autorisations de tirs de défense. Autant de mesures qui ne satisfont pas les organisations regroupées dans le Caf loup. Dans un communiqué envoyé avant la fin du groupe loup, le syndicalisme majoritaire « décerne un carton rouge au gouvernement » pour cette « énième réunion [...] qui s'achève sans apporter de réelles réponses ». Pour Claude Font, « le travail syndical va continuer ».

Y.G