Solidarité
Paille contre fumier : un échange gagnant-gagnant

C’est lors d’une réunion organisée en juin dernier entre céréaliers et éleveurs que deux agriculteurs ont échangé leurs contacts.
Paille contre fumier : un échange gagnant-gagnant

 

 

 

« Je n'ai pas été trop impacté par la sécheresse de cet été mais je cherchais quand même de la paille car je n'en avais pas fait assez sur mon exploitation », explique Jérôme Bobillet agriculteur à Condessiat. Parmi ses 40 ha de cultures céréalières il n'avait pas la quantité suffisante pour pailler ses 150 vaches laitières. « Il m'en faut bien plus ». C'est lors d'une réunion organisée par la FDSEA de l'Ain à la Chapelle du Chatelard mi juin, destinée à faire rencontrer les éleveurs et les céréaliers qu'il a trouvé la solution. Echanger de la paille contre du fumier avec un agriculteur de Neuville-les-Dames, prêt de chez lui.

Des réunions utiles

Sans réunion de la FDSEA il n'en n'aurait pas eu connaissance. « C'est une bonne idée de mettre les gens en relation pour évaluer les besoins de chacun. On traite en direct ». L'éleveur de Condessiat est allé récupérer la paille en juillet, derrière la batteuse sur une parcelle à Neuville-les-Dames chez l'agriculteur pendant qu'il moissonnait. « Après j'ai géré tout seul pour organiser mon stock ». En échange de 100 t de paille il c'est engagé à fournir 300 t de fumier. « Il me reste une quarantaine de bennes à déverser sur ses parcelles. Dès que je peux j'en emmène. On va dire que cela me prend au final trois grosses journées de transport, mais ça arrange tout le monde » fait observer Jérôme qui assure vouloir réitérer l'an prochain. « J'ai déjà mis une option ! ».

2020 la paille va manquer

Pour Jérôme Bobillet, l'année 2020 s'annonce déjà compliquée en ce qui concerne les futures récoltes. La paille va être sans doute plus problématique. « Nous avons semé dans des mauvaises conditions. Le terre était mouillée, il a fait humide, on peut s'attendre à ce que les surfaces ne soient pas là ».

Être syndiqué ça a du bon

Jérôme est un convaincu qu'il est important d'être syndiqué pour un agriculteur. « Cela nous apporte beaucoup de choses positives. Nous avons les réductions sur le gasoil, je gagne 40 euros par 1000 litres c'est pas négligeable. Pareil pour les commandes groupées, les tarifs sont quand même bien plus bas. Toutes ces actions vont dans l'intérêt des agriculteurs. La cotisation syndicale n'est rien au regard des économies que nous pouvons réaliser ».

Yolande Carron