ELEVAGE
Bovins-Croissance : réduire l’empreinte carbone des allaitants

Le service Bovins-Croissance présente les résultats de la campagne 2019. Une bonne année aussi bien en matière de croissance que de reproduction.
Bovins-Croissance : réduire l’empreinte carbone des allaitants

Le 28 février dernier, Bovins-Croissance organisait sa journée annuelle réservée aux éleveurs allaitants afin de leur présenter la synthèse des performances de la campagne 2019. Bovins-Croissance 01, service de la chambre d'agriculture, propose un appui technique et un accompagnement aux éleveurs dans la conduite de leur troupeau. La collecte et l'enregistrement des performances (poids et pointage) concourent à l'évaluation génétique officielle des reproducteurs. Bovins-Croissance s'affiche aussi bien comme un outil de suivi des généalogies, un outil d'amélioration génétique, qu'une aide à la conduite du troupeau. En 2019, 47 élevages allaitants de l'Ain ont été contrôlés (un chiffre stable depuis ces trois dernières années). Le nombre d'animaux est quant à lui en légère hausse : 2 874 en 2019 contre
2 732 l'année précédente. La race principale contrôlée reste sans surprise la Charolaise (37 élevages), suivie par la Limousine (4 élevages) et l'Aubrac
(4 élevages), ainsi que la Blonde d'Aquitaine (2 élevages). Les pesées ont été réalisées en majorité par le technicien, Jacky Duverger, dans 29 élevages, le restant par les éleveurs eux-mêmes dans leurs exploitations (18 élevages).
2019, une « très bonne année de pâturage »
« 2019 a été une très bonne année de pâturage, avec une bonne valorisation de l'herbe », souligne Jacky Duverger. En race Charolaise, les résultats moyens des performances au sevrage donnent, pour les mâles, un poids à 120 jours de 182 kg et un GMQ 0-120 jours de
1 099 g/j ; et pour les femelles de 172 kg (GMQ : 1 041). A 210 jours, les mâles enregistrent 303 kg et les femelles 278 kg. Les résultats nationaux des autres races affichent un poids à 210 jours pour les mâles (chiffres 2018) de 272 kg pour l'Aubrac, 281 kg pour l'Aubrac croisé Charolais, 301 kg pour la Blonde d'Aquitaine, 293 kg pour la Limousine et 302 kg pour la Charolaise. L'année 2019 aura été très bonne également pour la reproduction dans l'Ain, avec 71,7 % de veaux nés d'IA en race Charolaise,
43,1 % en Blonde d'Aquitaine, 24,40 % en Limousine et 3,4 % en Aubrac. Près de 680 génisses de renouvellement ont été pesées en 2018 (contre 750 en 2017).

Un programme européen pour réduire les GES

Thomas Gontier, conseiller Energie Biomasse Climat, à la chambre d'agriculture de Saône-et-Loire, est intervenu sur le thème de l'impact de l'élevage dans les émissions de gaz à effet de serre (GES) en France et les solutions pour l'avenir. Selon le Citepa, centre technique de référence en matière de pollution atmosphérique et de changement climatique, l'agriculture représente
18,4 % des émissions territoriales de GES, en troisième position après le secteur du transport (29 %) et celui de l'industrie (20 %) (https://agriculture.gouv.fr/infographie-le-secteur-des-terres-et-les-gaz-effet-de-serre-en-france). Quant à la part de l'élevage dans l'empreinte carbone nationale, les produits animaux (hors poisson) représenteraient 52 % de l'empreinte carbone de l'alimentation, soit 8 % de l'empreinte carbone totale. « Le stockage du carbone dans les prairies est rarement pris en compte dans les chiffres publiés. Or, également qualifié de puit carbone, il permet de compenser une partie des émissions du secteur agricole. Le programme européen Beef Carbon a permis de définir que le stockage représente en moyenne 37 % des émissions dans les exploitations diagnostiquées sur le bassin charolais. La part nette de l'élevage dans l'empreinte carbone française en prenant en compte le stockage est donc de 5 à 8 % », précise Thomas Gontier. En France, la stratégie nationale bas carbone (SNBC) 2015 a fixé comme objectifs de réduction des émissions de GES par l'agriculture de – 20 % à l'horizon 2030 et – 46 % à l'horizon 2050.

Filière viande : objectif de - 15 % l'empreinte carbone d'ici 2025

Le plan carbone de la filière viande (Life Beef Carbon) poursuit l'objectif de réduire l'empreinte carbone de la production de viande de 15 % d'ici 2025. Quatre pays sont engagés dans le programme (la France, l'Irlande, l'Espagne et l'Italie), avec près de 2 000 fermes suivies, dont un réseau de 170 fermes innovantes. A la clé : un bilan environnemental des exploitations et une analyse complète des sources d'émission et de stockage. La compensation énergie – carbone est également évaluée (photovoltaïque, bois, méthanisation). Le label Bas Carbone, lancé en 2019, vise à calculer et valoriser des économies de GES en élevage. Un premier appel à projet a été lancé par France Carbone Agri l'an dernier, avec un objectif de trois appels à projet par an.

Tous les détails à retrouver sur https://france-carbon-agri.fr/wp-content/uploads/2019/11/M%C3%A9thodologie-CARBON-AGRI-30-septembre-2019.pdf
Patricia Flochon