FILIÈRE LAIT

Laiterie d’Etrez-Foissiat : « Notre coopérative a fait une année sans faute »

Dans un contexte de flambée sans précédent des prix des matières premières et des énergies, la laiterie coopérative d’Etrez-Foissiat a su rebondir pour préserver les intérêts de ses producteurs. Ainsi que le rappelait son président, Stéphane Deliance, lors de l’assemblée générale du 6 avril dernier, « notre coopérative a su réagir et s’adapter en corrigeant par trois fois ses prix de vente pour maintenir sa performance économique. Nous obtenons un prix du lait payé TQC* à nos producteurs de 458 € les 1 000 litres, avec un résultat net de 383 000 €. Avec, il faut bien le reconnaître, une valorisation du lait écrémé qui nous a beaucoup aidés avec un prix moyen de 274 € les 1 000 litres départ ». Et d’ajouter dans la foulée : « La comparaison avec nos confrères, et plus particulièrement les OP** de collecte, dont les indices (lait allemand et beurre poudre) leur ont été favorables en 2022, nous place cette année encore au-dessus de la moyenne nationale. Avec toutefois pour cette année un écart plus faible que celui enregistré depuis cinq ans ». Concernant l’activité de la coopérative, l’atelier beurre a été entièrement reconditionné avec l’intégration de la baratte de Foissiat, l’acquisition de nouveaux équipements et matériels afin de réduire la pénibilité et augmenter la productivité des salariés de l’atelier. Le nouveau magasin de fromagerie, ouvert le 23 février dernier au cœur du village de Foissiat, représente une belle vitrine de la coopérative et de la fusion réussie entre les coopératives d’Etrez et Foissiat (actée en mai 2021). Le projet d’agrandissement du site d’Etrez se poursuit. Après l’obtention du permis de construire, reste pour la coopérative à décrocher le permis d’exploiter…
 
2023 : des indicateurs économiques qui incitent à la prudence
 
L’année en cours s’annonce comme « une année charnière » pour la coopérative, exprime son directeur, Yann Le Scouezec, préparant la relève avec son successeur, Vincent Favier. Selon Stéphane Deliance, « certains indicateurs économiques nous incitent à la prudence. Le prix du lait écrémé se dégrade très rapidement en ce début d’année et la consommation semble être en repli. Le conseil d’administration a donc décidé par prudence de mettre l’acompte du deuxième trimestre à 360 € les 1 000 litres pour le lait A et B ; cette baisse sur l’acompte ayant pour but de respecter un minimum de 30 € d’écart entre le premier et le deuxième semestre comme nous en avions pris l’engagement en 2021. Nous fonctionnerons ensuite comme d’habitude par ristournes en fonction des rentabilités obtenues. Notre objectif étant de rémunérer cette année le lait des sociétaires aussi bien qu’en 2022, voire plus si possible ». Parallèlement, la politique de valorisation du lait AOP se poursuit, avec à la clé une hausse de la prime AOP de 15 € les 1 000 litres à compter du 1^er avril 2023. Quant aux autres orientations prises pour cette année, Yann Le Scouezec commente : « On observe un excédent de lait sur le premier semestre en France et sur l’année en Europe. Le marché du lait écrémé est en forte baisse mais je reste assez confiant pour une reprise cet été. Le déficit de consommation fait qu’il faut s’attendre à voir fleurir les promotions dans les GMS, avec une difficulté à tenir les prix moyens avec les industriels et les professionnels ». Concernant les orientations commerciales, la laiterie coopérative mise sur : le développement des ventes de caillé, des ventes et tarifs de l’Emmental au lait cru. Elle entend également booster sa notoriété régionale autour des marques Etrez et le Coq d’Or, poursuivre son implantation en restauration collective ainsi que diversifier ses débouchés (grande distribution, professionnels, industriels). 

* Toutes qualités confondues.
** Organisations de producteurs.