INITIATIVES
Earl Jul et Mag : Ces producteurs ont la frite !

A Miribel, Julien Chapolard et Magali Villemain produisent des pommes de terre savoureuses qu’ils transforment en frites ou à rissoler… Du 100 % frais, sans additifs ni conservateurs, qui séduit une clientèle grandissante de restaurateurs, particuliers et associations.
Earl Jul et Mag : Ces producteurs ont la frite !

Installé en production maraîchère à Miribel en 2004, Julien Chapolard, est fier de dire qu'il est « la troisième génération » à produire de la pomme de terre sur le hameau du Mas Rillier. Avec sa compagne, Magali Villemain, ils créent en juin 2019 l'Earl Jul et Mag, pour la transformation des pommes de terre. Un nom qui sonne bien pour communiquer sur leurs produits et se faire connaître. Sur une SAU de 130 ha, ils produisent des pommes de terre (42 ha), mais aussi des betteraves (5 ha), des choux (4 ha), et cultivent des céréales pour la rotation des cultures (blé, maïs). Leurs parcelles sont aussi bien sur Civrieux, Saint-André-de-Corcy, Mionnay... Le couple emploie huit salariés : quatre à la production, un chauffeur livreur, et trois à la transformation. Leurs variétés de pommes de terre de prédilection sont l'Excellency et la Caesar, choisie pour leur gros calibre et leur rusticité. « Elles résistent mieux que les autres en période de sécheresse... Pour les filets, on produit aussi de l'Agata, de l'Agria, de la Monalisa, Marabel, Charlotte... », explique Julien Chapolard. Les terres, de type limoneux argileux, sont irriguées sur une quinzaine d'hectares.

 

L’exploitation a investi il y a deux ans dans une arracheuse de pommes de terre à 100 000 €.L’entreprise emploie huit salariés, dont trois à la transformation.Julien Chapolard et Magali Villemain, deux jeunes entrepreneurs qui ont la patate !

Investissement dans du matériel de pointe

Il y a deux ans, l'exploitation a investi près de 100 000 € dans une arracheuse de pommes de terre AVR Spirit 6200 qui permet un grand rendement lors de la récolte (jusqu'à 100 tonnes par jour) et qui respecte le produit. La récolte débute en juillet pour la pomme de terre primeur, jusqu'à fin novembre si la météo le permet. La pomme de terre destinée à la transformation fait l'objet de toutes les attentions. « Pour obtenir une bonne frite, la pomme de terre doit avoir un taux de matière sèche élevé, entre 21 et 25. On le vérifie à chaque lot. Et le stockage se fait à 5°C, pas en dessous sinon le taux de sucre augmente », précise Julien. L'Earl s'est également équipé d'une laveuse, deux calibreuses, deux éplucheuses et deux ensacheuses. Pourquoi deux éplucheuses ? « L'une est abrasive et l'autre à couteaux. Nous faisons deux sortes de frites, avec et sans la peau. Des frites classiques, fines et normales, et
« la Paysanne », plus large, avec la peau. Nous préparons aussi les cubes à rissoler, les lamelles pour les gratins, et les pommes de terre entières simplement épluchées », explique Magali.
Référencés

« Région du Goût »

Leur clientèle pour les pommes de terre transformées : la grande distribution, les restaurants, particuliers, Food trucks et de nombreuses associations. L'Earl est référencée parmi les produits de la marque « Région du Goût », une reconnaissance et une visibilité accrue pour se faire connaître. « Nos pommes de terre sont fraîches, mises sous vide sans additifs ni conservateurs », insiste Magali. Elles sont vendues par poches de 5 kg sous vide pour les restaurants et un kilo pour la grande distribution (notamment l'Intermarché de Saint-André-de-Corcy), avec une DLC de dix jours. Et l'objectif du couple est de commercialiser 500 tonnes de frites à l'année. Le prix ? Transformée « dans tous ses états », elle est vendue 1,10 € le kilo par poche de cinq kilos et 1,50 € par poche de un kilo (1 € pour les associations). Pour la fête de l'agriculture, les Jeunes Agriculteurs du canton leur en avaient commandé pas moins de 300 kg, et des partenariats futurs se dessinent d'ores et déjà avec l'association Viande des Pays de l'Ain... Malgré des débuts difficiles à cause de la crise sanitaire liée à la Covid-19 (restaurants fermés pendant le confinement, annulation d'évènements), l'Earl Jul et Mag a, à n'en pas douter, de beaux jours devant elle.


Patricia Flochon

Fiche d’identité de l’exploitation :

SAU : 130 ha
42 ha de pommes de terre, 5 ha de betteraves, 4 ha de choux, plus culture de céréales pour les rotations
8 salariés
Clientèle : grande distribution, restaurants, particuliers, associations
Référencés Région du Goût.