OVIN
Impacts des infections respiratoires sur les performances de son exploitation

Syndicat ovin de l’Ain et section ovine du GDS de l’Ain 
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 Le 29 septembre dernier, la section ovine du GDS (Groupement de défense sanitaire) de l’Ain invitait les éleveurs à sa journée sanitaire annuelle. Au programme, une formation sur les infections respiratoires, suivie d’une mise en pratique sur l’exploitation de Jean-Luc Berger à Viriat. 

Impacts des infections respiratoires sur les performances de son exploitation
Que ce soit pour éviter les pathologies respiratoires ou les endiguer, il est avant tout primordial d’évaluer leur impact sur son troupeau, identifier les causes et les facteurs de risques. Photo/Ciirpo

Une vingtaine d’éleveurs étaient présents aux organisations d’élevage à Ceyzériat pour la journée sanitaire ovine annuelle. Elle était organisée par la section ovine du GDS 01, présidée par Jean-Luc Berger, éleveur-sélectionneur en race Île-de-France à Viriat, et le Syndicat des éleveurs de Moutons de l’Ain. En introduction, Jean-Luc Berger a rappelé l’importance de redynamiser le bureau de la section ovine du GDS pour avancer sur les problématiques du département. Par la suite, le président a présenté le chéquier pour les jeunes installés, mis en place récemment. Il donne accès à plusieurs avantages (voir encadré ci-contre). 

Les ruminants, des insuffisants respiratoires 

Sébastien Léger, vétérinaire à Bourg-en-Bresse et membre de la commission petits ruminants GTV Aura, est ensuite intervenu sur l’impact des infections respiratoires sur les performances des exploitations. Des pathologies à ne pas prendre à la légère, en particulier en élevage ovin. En effet, le bon fonctionnement du système respiratoire est essentiel au développement de tout être vivant. Cela est encore plus vrai pour les ruminants qui sont des insuffisants respiratoires. À titre d’exemple, la capacité pulmonaire à poids égal de 500 kg est de 42 litres (l) pour un cheval, 35 l pour un homme et seulement 12 l pour une vache. Trop souvent sous-estimé en élevage ovin, les pathologies respiratoires influent sur les performances de vos exploitations : baisse de la production laitière, retard de croissance, etc. Il ne faut donc pas minimiser leur importance. 
Pour rappel, une pneumonie est une infection respiratoire aiguë des poumons. En cas de pneumonie, les alvéoles sont remplies de pus et de liquide, ce qui rend la respiration douloureuse et limite l’absorption d’oxygène. Celle-ci peut être : 
-        suraiguë : intervention rapide, ovins en détresse respiratoire, évolution en 24 h, T° élevée ;
-        aiguë : toux, abattement, jetage nasale, épisode d'anorexie, etc. ; 
-        chronique : pathologie qui revient sur les mêmes animaux entraînant une baisse de la croissance. De plus, ces derniers entretiennent la pollution microbienne de l'environnement. 

Par où commencer dans mon élevage ? 

Que ce soit pour éviter les pathologies respiratoires ou les endiguer, il est avant tout primordial d’évaluer leur impact sur mon troupeau, identifier les causes et les facteurs de risques. Enfin, tout faire pour viser ou garder un équilibre du troupeau (immunité/maladie). 
Pour limiter au maximum les troubles respiratoires sur votre exploitation des mesures simples doivent être prises :
·       Isolement des malades : c’est la base pour casser la pression et les traiter.
·       Forte concentration d’animaux : aggrave les pathologies avec l’ammoniac.
·       Limiter le mélange des classes d’âges et les introductions/ achats.
·       Gestion des lots : éviter les mouvements trop réguliers des animaux.
·       Immunitaire : équilibre alimentaire.
·       Ventilation et vide sanitaire : baisser la charge des bactéries dans l’air.
·       Colostrum de qualité.

Test d’enfumage sur l’exploitation de Jean-Luc Berger à Viriat, le 29 septembre dernier, afin d’analyser la ventilation du bâtiment. Photo/Alexandra Lièvre 

L’ambiance bâtiment est aussi importante 

Pour diminuer la pression des germes respiratoires dans les bâtiments il est aussi important d’avoir une bonne ambiance. Vous pouvez comme à la formation tester l’ambiance de votre bâtiment avec une bougie (voir avec votre vétérinaire). Le but de l’opération est de voir si en une minute la fumée s’est échappée du bâtiment, ce qui traduit une bonne ventilation (voir photo) En cas de doute sur une potentielle mauvaise ambiance de bâtiment, n’hésitez pas à vous rapprocher de votre vétérinaire ou d’un conseillé spécialisé en bâtiment. Pour vérifier qu’il n’y a pas trop de courant d’air dans votre bâtiment, il est possible de faire le test du briquet. Pour cela, mettez-vous à hauteur des animaux, allumer la flamme d’un briquet, si la flamme reste allumée, c’est qu’il n’y a pas trop de courant d’air. Le paillage est également important. Pensez à pailler en couche régulière tous les jours pour faire baisser considérablement le risque d’augmentation de la chaleur du fumier. Enfin, pour que l’ambiance ne soit pas trop lourde en ammoniac, la température du fumier, celui-ci doit être compris entre 36°C et 38°C. Pensez à vérifier régulièrement la température. 

Syndicat ovin de l’Ain et section ovine du GDS de l’Ain 

Les conséquences des pathologies respiratoires

Sur un plan technico-économique, ces pathologies vont se traduire par des animaux qui consomment plus, sans produire, par des baisses de croissance des agneaux, des performances de brebis moindres (carrière, production de lait, prolificité, productivité, NEC, etc.) pouvant entrainer de la mortalité. Ces pathologies vont induire automatiquement une baisse de la productivité de l‘élevage ovin, ce qui entrainera des baisses de rentabilité de l’exploitation.

Québec : les problèmes respiratoires représentent 10 % de la mortalité des agneaux en pré-sevrage ; ils arrivent en 2ème place derrière les problèmes liés à l’allaitement.
Espagne : les résultats d'autopsie sur 5 364 agneaux de plusieurs sites d’engraissements indiquent que 78 % des lésions sont liées au complexe respiratoire.
Nouvelle-Zélande : les lésions à l’abattoir représentent pour le groupe 1 : 13.2 % et pour le groupe 2 : 16.5 %, ce qui induit des retards de croissance et des saisies totales (perte de GMQ de 7 à 26 g/j).
Espagne : les lésions à l’abattoir liées aux pneumonies sur 1000 agneaux sans historique de traitement pour pneumonies représentent 37 %.

Source Université de Montréal 

Chéquier jeune installé

Nouveauté mise en place par la section ovine du GDS de l’Ain, il donne accès à : 
-  1 location gratuite de la cage de retournement et du sécateur électrique ;
-  2 bons de 30 € pour une formation ;
-  1 bons de 100 € pour les prestations de service du GDS01 : désinfection, dératisation ;
-  3 bons de 50 € pour des analyses au LDA01 : eau, bactériologie, autopsie, etc.
Ce chéquier sera remis lors de la visite jeune installé avec la présence du vétérinaire de l’exploitation, du Syndicat ovin de l’Ain et d’un technicien du GDS.