ÉLEVAGE
Viande des Pays de l'Ain : « Le cahier des charges ne m’a pas apporté de contraintes »

Margaux Legras-Maillet
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Jacques Brayard, éleveur à Saint-Étienne-sur-Reyssouze, a eu quatre bêtes sélectionnées pour Viande des Pays de l’Ain en 2021. 

Viande des Pays de l'Ain :  « Le cahier des charges ne m’a pas apporté de contraintes »
Jacques Brayard, éleveur de Charolaises à Saint-Étienne-sur-Reyssouze. Photo/ Yolande Carron

« Dès le lancement en 2019, j’avais cotisé à l’association, la première année je n’en ai pas vendus, mais en 2021 Bovi coop m’a sélectionné quatre bêtes en carcasses entières et cette année deux déjà », explique Jacques Brayard. Cet éleveur travaille depuis 1983 sur une ferme familiale ayant appartenue à son grand-père puis à son père. Au départ il y avait deux exploitations, l’une avec un atelier volailles et l’autre avec des vaches allaitantes. « J’ai repris l’exploitation lorsque ma mère a pris sa retraite en 1993, mon père avait déjà cessé son activité en 1989. » L’éleveur fera le choix en 2006 d’arrêter la volaille pour ne faire que de la charolaise à viande, « j’en ai eu jusqu’à 30 dans les années 2000, mais là je suis en fin de carrière j’ai réduit, je n’ai plus que 15 mères, des veaux et un taureau reproducteur ». L’exploitation se compose de 70 ha de prairies permanentes et 8 ha de cultures pour la consommation du bétail.
 
Envie de faire de la qualité
 
Jacques Brayard vendait auparavant ses bêtes à un marchand de bestiaux local, le prix n’était pas celui donné par Viande des Pays de l’Ain « on est à 5,04 €* le kilo avec VPA, souligne Jacques tout en précisant que la rémunération n’est pas l’unique raison de son choix. Le cahier des charges me convenait, cela ne m’a pas apporté de contraintes. » L’éleveur a toujours été attentif à la nourriture et au bien-être animal de son cheptel : « j’ai fait de la génisse bouchère traditionnelle nourrie avec du foin de mes prairies et des céréales toute ma carrière, je n’ai jamais acheté d’aliments de commerce », détaille-t-il calmement tout en montrant dans un coin du bâtiment, près du silo une machine datant du siècle « des Ebaudis bressans ». « C’est une trieuse à grains, elle vient de mon grand-père, elle me sert à filtrer les grains, les petits et la poussière tombent d’un côté et les plus gros remplissent la brouette pour être distribués dans les mangeoires après avoir été réduits en farine dans un concasseur. » Pour la rendre plus actuelle et efficace, Jacques a supprimé la manivelle et l’a électrifiée, seul changement de modernité. 

La machine servant à trier les grains à la sortie du silo. Photo/ Yolande Carron 

C’est bon pour le moral
 
Par le biais de VPA, l’éleveur est fier de montrer une belle image de son métier, « les adhérents de l’association, environ 80, nous avons envie de faire de la qualité pour que le consommateur soit satisfait, l’animatrice de VPA est venue par deux fois faire des ventes de steaks hachés, des opérations qui ont eu du succès ».
Une bonne rémunération pour l’éleveur, des consommateurs satisfaits par la qualité de la viande et la dynamique de la structure VPA lui assurant un suivi régulier, c’est bon pour le moral, Jacques Brayard a même été motivé pour racheter des bêtes. Il faut dire qu’il a la place pour les loger, dans ses bâtiments qui ont gardé la mémoire du passé les Charolaises aux belles cornes sont au large. Toutefois l’heure de la retraite se profile, Jacques Brayard entend continuer avec Viande des pays de l’Ain jusqu’à la fin de sa carrière, une échéance qu’il aborde avec beaucoup de retenue car il aime profondément son métier et le cadre de vie qui va avec, « je n’ai pas encore trouvé de repreneur, arrêter ce métier du jour au lendemain risque bien de me manquer, je ne sais pas non plus si je partirai de l’habitation située sur l’exploitation ». Ce lieu il y est depuis son enfance, alors forcément il se pose beaucoup de questions auxquelles il aura deux années pour trouver les réponses. 

* 5,04 € le kilo pour une génisse abattue le 15 mars 2022. Une génisse valorisée à 100 % par VPA est payée 5,58 € à l’éleveur (coût de production d'alors qui varie). Pour une vache le prix est moindre et dépend des cours du marché. 

Yolande Carron 

À noter

Viande des Pays de l’Ain organise ce vendredi 15 avril de 10h à 14h une animation au magasin Intermarché de Bourg-en-Bresse, sur le thème boeuf de Pâques avec Julien Mariller, éleveur à Foissiat qui présentera sa génisse primée au concours du bœuf de Pâques de la Chambière le 22 mars dernier, avec Sandra Lagnieu, chargée de développement de la marque Viande des Pays de l’Ain.