FILIERE LAIT
Fruitière du Valromey : « Tous les feux sont au vert »
Située au pied du massif du Grand Colombier, la fruitière du Valromey poursuit une belle dynamique de progression. Quatorze fermes adhérentes, pour 4,66 millions de litres de lait produits en 2023. Et un magasin qui explose tous les records en termes de chiffre d’affaires.
« Pour la troisième année d’existence de la coop, je suis heureux d’en être le président car les résultats sont au-delà de ce que l’on espérait. Tous les feux sont au vert. » Jérôme Berthier donnait le ton le 6 juin dernier en assemblée générale, affichant une immense satisfaction au regard de la progression constante de cette coopérative qui fédère aujourd’hui 14 fermes situées dans la zone d’appellation AOP Comté. Quatorze fermes qui ont produit l’an dernier 4,66 millions de litres (payés 520 €/1 000 litres en conventionnel et 587 € en bio), transformés en Comté et Comté bio, raclette, tomme, beurre, fromages blancs, crème… commercialisés au sein du magasin situé à Virieu-le-Petit. « Le magasin, c’est la belle surprise de notre aventure. Nous espérions 300 000 € de chiffre d’affaires. On frôle le million. Ce qui nous encourage à ouvrir un deuxième magasin à Belley, courant juillet », poursuit Jérôme Berthier. Et Jérémie Bolon, vice-président de la coop (et président de la FDCL*) de préciser : « Le chiffre d’affaires est toujours sur une tendance à la hausse : + 57 000 € sur les cinq premiers mois de l’année. Les gens viennent, nous font confiance sur ces produits. On passera cette année le million d’euros de chiffre d’affaires. Avec un impact financier qui n’est pas négligeable : de 24 à 25 € les 1000 litres, ce qui conforte le fonctionnement et permet d’amener du résultat dans nos fermes. » Les ventes de Comté représentent près de 40 % de ce chiffre d’affaires, le Comté bio : 3 %, le fromage cuisine 11 %, idem pour la raclette, beurre : 6 %, fromages blancs : 6 %.
Malgré une reprise du marché, la filière Comté joue la prudence
Si le CIGC (Comité interprofessionnel de gestion du Comté) a décidé d’abaisser de 8,58 % la production en 2024 pour coller au marché, pour Jérôme Berthier « il est hors de question de demander aux producteurs de baisser les volumes. On valorisera en raclette ! » Et Mathias Bouillet, président de la FRCL et vice-président du CIGC de souligner : « Vous pouvez être fiers de ce que vous avez accompli. Concernant la conjoncture du Comté, si la période Covid a été favorable à nos AOP, l’élan est retombé. Mais gérer les volumes, je le vis aussi comme une chance. Dans le Massif jurassien, ça passera par une baisse du lait dans les fermes. Le potentiel des droits attribués aux producteurs de la filière est de 75 000 tonnes. On n’est plus sur un niveau de commercialisation suffisant, d’où la décision de geler 8,58 %. Si la dynamique de marché est plutôt favorable sur le début de l’année 2024, ce qui est rassurant, on se veut prudent car il faudra du temps pour écouler les stocks de fromages. »
Quant à la possible fusion entre la fruitière du Valromey et la coopérative de Brénod, le projet n’a pas abouti. Un abandon loin d’être un constat d’échec selon Jérôme Berthier : « Nous n’avons pas échoué sur de basses questions financières, mais faire une fusion pour une fusion n’a pas de sens. Les producteurs de Brénod sont nos amis et s’ils ont besoin de nous, on répondra présent. »
* Fédération départementale des coopératives laitières.
Patricia Flochon