VIGNE
Mildiou : situation maîtrisée dans le Bugey

Retour avec Eric Angelot, viticulteur à Marignieu, sur les épisodes de mildiou qui ont touché le vignoble du Bugey. Une situation aujourd’hui revenue à la normale.

Mildiou : situation maîtrisée dans le Bugey
Mildiou sur bout de grappes au stade de petits pois. ©Syndicat des vins du Bugey

Qu’en est-il du développement du mildiou cette année dans le Bugey ?

Eric Angelot : « Le mildiou est un champignon plus que centenaire, arrivé du continent américain avec les plans résistants au phylloxéra. Un champignon historique qui a besoin de sommes de température et d’humidité pour se développer. Compte tenu de l’excès de pluie et d’humidité, les conditions étaient favorables depuis avril. »

Comment se traduisent les premiers signes d’attaque ? 

E.A. : « Il attaque très tôt sur l’inflorescence et ensuite on le voit sortir sur les feuilles. Les premiers sont apparus fin mai. Ce qui a changé aussi beaucoup nos pratiques, c’est le fait que les matières actives sont plus restrictives. Cela ne simplifie pas les choses. Mais ce sont essentiellement les conditions climatiques qui ont favorisé le développement du mildiou cette année. »

Une situation semble-t-il aujourd’hui maîtrisée… ?

E.A. : « Dans la globalité, oui la situation est maîtrisée. On a passé la période d’intense sensibilité de la vigne. Nous avons énormément encadré la protection à la fleur. Les quelques foyers persistants sont séchants. Sur mon exploitation il y a eu un peu de pertes sur grappes. Mais la vigueur de la vigne compense. Certains secteurs ont été plus touchés que d’autres ; c’est notre métier de lutter contre. »

De quelles solutions disposez-vous pour freiner le phénomène ? 

E.A. : « En cas de pluies répétitives, on applique des micro doses de cuivre – entre 600 et 800 grammes par hectare, et de la sève de pin qui permet de diminuer le lessivage des matières actives. On a eu une pression particulière de mildiou parce que l’on a un gros encépagement de Chardonnay. Par contre rien sur les Roussette. Mais on est serein. Pour nous c’est gagné. »

Patricia Flochon

CERDON/Le bio épargné du côté du Domaine de la Dentelle, à Saint-Martin-du-Mont

Marcel Périnet, viticulteur à Saint-Martin-du-Mont (Domaine de la Dentelle) aura quant à lui épargné. Il témoigne : « Nous n’avons eu aucune attaque de mildiou cette année. Sachant qu’on traite les 8 ha du domaine depuis le mois d’avril, tous les huit jours. Du souffre, du cuivre, des essences pour fortifier la vigne, car la production est en bio. Nous sommes dans une période où la vigne est fragile. Nous avons coupé l’herbe, pour ne pas avoir d’humidité latente. Les vendanges ne commenceront pas avant mi-septembre, donc on va encore traiter trois ou quatre fois d’ici-là. Je suis très content car sur les vignes qui n’ont pas gelé présentent une belle sortie de raisins. La vigne est saine. Elle est magnifique. »