Jérémy Decerle, éleveur charolais en Saône et Loire et eurodéputé a réagi à la déclaration de la présidente de la Commision européenne , Ursula Von Der Leyen.
« Au plus haut niveau de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, sa Présidente, a déclaré aujourd’hui [Le 5 septembre NDLR] que la prolifération du loup était « un véritable danger pour le bétail » et qu’il fallait sans plus attendre agir sur le sujet. Preuve, s’il en est, qu’à Bruxelles, tous ne sont pas complètement déconnectés des réalités de terrain, et ce certainement en partie grâce à l’action concertée des élus, de la profession agricole et des différents acteurs concernés, victimes de la prédation », a réagi l’eurodéputé, Jérémy Decerle. Dans sa déclaration, l’éleveur charolais saône-et-loirien a salué le fait que la Commission rappelait « avec force, aux États membres que la réglementation européenne permet déjà certaines possibilités d’actions contre le loup, lorsque la pression prédatrice est trop forte. » Une position « historique » qui ne s’arrête pas là. « Elle [La Commission] va même plus loin en annonçant une future possible évolution de la réglementation sur le sujet, pouvant peut-être enfin changer le statut du loup. Arrêtons donc de louvoyer en remettant toujours la faute sur l’Europe. Bruxelles n’empêche pas toujours et au contraire, dans ce cas, permet des choses. Le Parlement européen n’est pas tout à fait étranger à cette réaction de la Commission. Nous sommes quand même quelques-uns dans cet hémicycle à ne pas sous-estimer la situation, la détresse des éleveurs et le danger pour nos territoires. Dans une résolution votée fin 2022 par l’ensemble de notre assemblée, nous avons défendu l’absolue nécessité d’agir collectivement, au niveau européen, car le loup ne connaît pas les frontières, et la protection des troupeaux, des hommes et de nos campagnes ne peut pas être qu’une option. »
Vers une révision du statut ?
La Commission européenne a, en effet, annoncé qu’elle était prête à présenter « une proposition visant à modifier le statut de protection du loup au sein de l'Union européenne (UE) et à mettre à jour le cadre juridique, afin d'introduire, lorsque c'est nécessaire, davantage de flexibilité, à la lumière de l'évolution de cette espèce. ». Les communautés locales, les scientifiques et toutes les parties intéressées sont donc invitées à soumettre, d'ici au 22 septembre 2023, des données actualisées sur les populations de loups et leurs impacts. En France, l’Office français de la biodiversité (OFB) a réévalué la population lupine lupine à 1104 individus en sortie d’hiver 2023 (contre 906 en juillet), d’après un message du préfet référent sur le loup Jean-Paul Celet qu’Agra Presse a pu consulter le 5 septembre.
M.-C. S.-B. sur communiqué et avec Agrafil