AVICULTURE
Ovosexage : « un calendrier intenable »

Le Comité national de la promotion de l’œuf (CNPO) a indiqué le 6 octobre que la filière ne pourra pas généraliser l'ovosexage d'ici la fin 2022. Au-delà des freins techniques, le CNPO reconnaît des difficultés pour la répercussion du surcoût lié au sexage.

Ovosexage : « un calendrier intenable »
Le 1er janvier 2023, il sera interdit en France de broyer les poussins mâles.

 

Le 1er janvier 2023, il sera interdit en France de broyer les poussins mâles. D’ici là, les cinq couvoirs que notre pays possède devront, dès le 1er janvier 2022, être engagés dans cette démarche et notamment s’équiper de machines capables d’éviter l’élimination à la naissance d’environ 50 millions de poussins mâles par an. Ils sont en effet éliminés car jugés trop chers à élever et peu rentables car moins fournis en viande. « Cette échéance est insoutenable », a estimé Loïc Coulombel, directeur chez Gruppe Eurovo et vice-président du CNPO. Pour lui, « on ne sera pas prêt car techniquement le temps de fabrication des machines est long. De plus, on ne connaît pas les demandes réelles du marché », a-t-il avancé. En effet, répertorier le sexe du poussin dans la coquille s’effectue grâce à une machine coûteuse fournie par une entreprise prestataire. Cette méthode hyperspectrale in ovo développée par l’Allemand AAT permet de distinguer la différence de coloration du duvet des embryons mâles (clair) et femelles (sombre) à 13 jours. Elle reste d’un prix abordable : environ 1 euro par poule quand d’autres techniques existantes comme ovo Seleggt (3,30 €/poule), les élevages Frères de poules (FDP - environ 1,50 €/poule) ou l’élevage de Dual (5 €/poule) se révèlent plus onéreuses. Il en résulte des coûts de production supplémentaires de 4,5 % à + 15 % et un surcoût pour la filière « d’environ 56 millions d’euros par an », a indiqué Maxime Quentin, directeur scientifique à l’Institut technique avicole (Itavi). Le CNPO réclame également l’instauration d’une réglementation identique à l’échelle de l’ensemble des pays de l’Union européenne, afin d’éviter toute distorsion de concurrence.

Christophe Soulard